Dans les locaux du nouveau complexe de l’Union Africaine, le 20e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum du Mécanisme africain d’Evaluation par les Pairs, s’est tenu hier mercredi 29 janvier. Au menu de ces assises présidées par la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, l’examen des rapports d’étape de certains pays et des questions administratives.
La présidente de la République du Liberia, et présidente du Forum du MAEP, Ellen Johnson Sirleaf a donc présidé ce Sommet. A l’ouverture, le Premier ministre de l’Ethiopie et président en exercice de l’Assemblée des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine, Hailemariam Dessalegn, a réaffirmé la vocation du MAEP d’œuvrer à la bonne gouvernance sur le continent. Et de souligner le caractère pédagogique du Forum au cours duquel les chefs d’Etat apprennent les uns des autres. Souhaitant que cela se renforce, il a salué les efforts des membres qui s’emploient à imposer le Mécanisme et suggéré qu’il ne soit plus question pour le continent de recevoir des leçons des autres.
Ce sera ensuite au tour de la présidente de la Commission de l’Union Africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, de dire son espoir qu’un dynamisme nouveau sera injecté au Mécanisme par ces assises. Rappelant les luttes des pères fondateurs de l’Union, elle estimera que la victoire n’est pas encore acquise et que les efforts doivent se poursuivre. Ce à quoi concourt la mise en place du Mécanisme africain d’Evaluation par les Pairs.
Pour favoriser la bonne gouvernance et la création de richesse, le règlement des problèmes des jeunes, notamment la lutte contre le chômage. Nkosazana Dlamini-Zuma se réjouit des performances accomplies par le MAEP, qui enregistre de plus en plus d’adhésion, les Etats membres se soumettant aux principes. Mais le système de suivi devra être renforcé dans le cadre du Mécanisme, pour gérer au mieux les situations de crise, prescrit la présidente de la Commission de l’Union Africaine.
Elle se dit convaincue que des progrès seront encore engrangés pour offrir de meilleures perspectives aux jeunes du continent, sans oublier des actions en faveur des personnes âgées et des femmes. Ce disant, c’est à un plaidoyer pour une meilleure prise en compte des femmes que se livre Nkosazana Dlamini-Zuma, appelant de ses vœux que le MAEP devienne la première agence de notation des pays africains.
Ce qui exige qu’il soit mieux pris en charge par l’Union dont il intègrera à terme la Commission, qu’il soit l’objet d’une gouvernance impeccable.
L’Agenda 2063 de l’Union, dans cette perspective, devra être vulgarisé en ce sens qu’il est porteur d’un programme ambitieux pour la jeunesse africaine, recommande enfin la présidente de la Commission de l’Union Africaine.
Assurer la pérennité du Mécanisme
Entre-temps, la présidente du Forum du MAEP, vantant les vertus du Mécanisme et se félicitant des avancées enregistrées en a appelé à une transparence totale dans le recrutement du personnel du Secrétariat exécutif et dans la gestion des ressources.
Ce après quoi elle invitait le président du Panel du MAEP, le bâtonnier Akere Tabeng Muna, à présenter le rapport d’activités du Panel, en laissant de côté les questions administratives qui seront abordées plus tard.
L’orateur faisait alors savoir que le Mécanisme compte à ce jour 34 membres dont 17 ont subi la première évaluation, et annonce que le renforcement du Secrétariat aidera à mieux assister les pays membres dans le sens de l’évaluation. Il notait aussi la bonne perception que la communauté internationale a du MAEP et disait son espoir que la diaspora africaine y sera de plus en plus sensible.
En fin de mandat, le bâtonnier Akere Tabeng Muna réaffirme sa fierté pour ce programme africain, et dit sa reconnaissance aux autorités de l’Union pour la confiance placée en lui, puis exprime sa foi en l’avenir du Mécanisme, invitant toutefois ses acteurs à oser se regarder dans le miroir s’ils veulent vraiment avancer. Ce départ suggère la vacance de postes au sein du Panel du MAEP, ajoutée à celle de la vice-présidence du Forum.
Le sommet a pourvu auxdits postes sauf à celui de la vice-présidence du Forum pour laquelle, aucune candidature n’avait encore été enregistrée. Aussi Ellen Johnson Sirleaf a-t-elle exhorté les Etats qui le désirent à soumettre leurs candidatures.
Procédant à la clôture des travaux, la présidente du Forum a plaidé pour le renforcement du MAEP via son intégration dans la Commission de l’Union Africaine, pour qu’il devienne définitivement cet instrument de promotion de la bonne gouvernance au service des Etats africains.
La Guinée équatoriale intègre le MAEP, Afrique du Sud et Mozambique évalués
Après ce protocole d’ouverture, le Forum a enregistré les déclarations d’adhésion de la Guinée équatoriale faite par le président Obiang Nguema Mbasogo qui a signé le Protocole d’accord y relatif, devenant ainsi le 34e membre.
A la tribune du Forum, il a réaffirmé l’adhésion de son pays aux principes de la démocratie et de la bonne gouvernance ; et dénoncé les étrangers qui produisent des rapports biaisés sur les réalités du continent dans le but de discréditer ses dirigeants. Au nom du Forum, Ellen Johnson Sirleaf l’a félicité pour cette adhésion qui engage son pays.
Après avoir enregistré cette nouvelle adhésion, le Forum a procédé à l’examen des rapports d’étape sur la mise en œuvre des Programmes d’actions nationaux de l’Afrique du Sud et du Mozambique. Les présidents Jacob Zuma et Armando Guebuza ont planché devant leurs pairs, exposant les avancées enregistrées dans leurs pays respectifs et se prêtant avec grâce à leurs critiques et observations. Somme toute, leur action à la tête de leur pays a été saluée, des encouragements leur ont été adressés.
Sur ce point précis, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Kéita, nouveau venu au Forum, se félicite de cet instrument qu’est le MAEP, qui prouve que l’Afrique peut être fière, qu’elle peut s’auto-évaluer avec des instruments pointus, et être au rendez-vous du concert des nations.
Signalons que le rapport du Bénin n’était plus à l’ordre du jour du Sommet, le président Boni Yayi, pour des raisons de calendrier, n’ayant plus effectué le déplacement sur Addis-Abeba. W.L.H...
Par Wilfried Léandre HOUNGBEDJI, envoyé spécial à Addis-Abeba