A mesure que l’on s’approche de certaines échéances, le mariage entre la Renaissance du Bénin et les Forces cauris pour un Bénin émergeant avance vers un divorce inévitable. Les intérêts à sauvegarder dans chaque camp politique sont les éléments de divergence qui pourront apparemment sonner la fin d’une opportuniste marche commune.
Lorsqu’on prend l’échéance de la présidentielle de 2016, elle apparait comme le dénominateur commun, sinon l’élément moteur autour duquel s’organiseront toutes les tractations au plan politique à partir de maintenant.
Dans cette logique, la Renaissance du Bénin qui ne semblait pas être rassurée sur sa future candidature au sein de l’Union fait la nation est partie rejoindre le camp de celui qu’elle croyait sur la ligne d’un départ certain. Mais aujourd’hui, le contexte qui s’offre à la Renaissance du Bénin ne lui trace pas la route pour atteindre cet objectif. Dès lors, une bataille s’annonce pour les choix et les positionnements. Les structures ou tournants qui, inévitablement, joueront un rôle important avec le destin des différents regroupements politiques sont : les élections municipales et communales à venir avec les désignations pour composer la Cena, les positionnements des militants pour gagner les mairies et le renouvellement des membres de la Cour Constitutionnelle.
Défis majeurs
La Renaissance du Bénin face aux enjeux de 2016 ne voudra pas être absente des différentes structures qui organiseront et contrôleront le processus. Plusieurs défis se présentent à elle à partir du moment où le Président du Parti n’est pas encore monté au créneau pour dire qu’il ne sera pas candidat en 2016. On en retient qu’il est en lice et croirait que c’est maintenant son tour pour briguer la magistrature suprême. Dès lors, son challenge serait d’avoir au moins un représentant au sein de la prochaine Cena pour les élections communales, un représentant à la Cour Constitutionnelle et aussi avoir l’assurance de garder les mairies de Cotonou, Bohicon et Abomey. Or son alliée d’aujourd’hui, l’alliance Fcbe est dans la logique d’être au sein, sinon de contrôler tous ses différents organes. Mieux, elle lorgne âprement la mairie de Cotonou et un actuel ministre pourrait en devenir le prochain locataire. A partir de cet instant, la renaissance du Bénin verra dans la main que lui tend les Fcbe aujourd’hui une stratégie pour l’endormir afin de lui ravir la vedette. D’ailleurs, certains militants « Houézèhouè », certainement plus avertis, ont déjà décelé que si leur parti était ensemble avec les Fcbe pour les prochaines échéances, les descentes sur le terrain pour discuter avec les militants ne devraient pas se faire en rangs dispersés. Pour eux, le débat devrait déjà se faire pour savoir dans quelles zones pourraient se faire les soutiens pour positionner tel ou tel représentant politique. Du coup, il n’y a donc plus à se tromper sur le fait que les intérêts de la Rb et des Fcbe ne sont plus les mêmes. Au contraire, il faut se convaincre que leurs relations pourraient devenir conflictuelles. La Renaissance du Bénin a un candidat pour 2016. De plus, elle veut garder tout au moins ses mairies de Cotonou, Bohicon et Abomey. L’alliance Fcbe aussi a un candidat pour 2016 et ne veut pas se faire compter la marche déterminée pour garder le pouvoir. Plus sérieux, la configuration de l’alliance Fcbe aujourd’hui ne lui permet pas de satisfaire toutes les formations et regroupements politiques qui la composent. A cette allure, la Renaissance du Bénin ne peut être sûre de rien. Elle devra commencer à s’assurer qu’elle doit faire d’énormes concessions et perdre assez de plumes pour continuer de se faire une place sur l’échiquier politique national. Sinon, si jamais elle se mettait à dos les Fcbe pendant qu’elle n’est pas en réel bon terme avec le Parti du Renouveau démocratique (Prd) et qu’elle semble en opposition farouche avec « l’Union fait la nation », il est fort à parier que le divorce de la Rb avec les Fcbe soit imminent. Il peut déjà commencer avec le renouvellement des membres de la Cour Constitutionnelle où la Rb voudra positionner un membre sûr et de première main qui ne serait pas da la présente équipe finissante. L’alliance Fcbe ne se laisserait probablement pas faire. Ce pourrait être le premier acte vers la rupture.
Junior Fatongninougbo