Charles TOKO : "Moi je fais partie des premiers qui ont manipulé l’AKM. Je peux vous garantir qu’une balle d’AKM va vous atteindre même si vous alignez devant vous tous ces gringalets qui étaient au palais."
Publié le vendredi 31 janvier 2014 | 24 heures au Bénin
« La justice n’étant pas au rendez-vous, l’impunité s’accroit et dans ces conditions, la corruption ne peut que se généraliser ». Yayi Boni (Y.B.).
D’accord Monsieur le président. Que mettez-vous dans « la justice n’étant pas au rendez-vous » ? Si vous voulez parler de la grève des magistrats, c’est votre entière responsabilité. C’est vous qui avez fait des nominations fantaisistes au mépris de tous les textes existants. Si ces nominations passaient, vraiment, la justice serait morte. Entre autres, que devient l’Amab montée de toute pièce depuis la présidence ?
Mais si vous voulez parler d’autres choses, alors soyez plus clair.
« Mais ce qui est choquant, on trouve d’autres prétextes. Je ne sais pas l’incident qui a eu lieu. J’ai dit à la Police, s’ils veulent marcher, laissez-les marcher. S’ils veulent aller à Porto-Novo, je vais commander des rangers pour les policiers » Y.B.
Merci prégo. On vous fait confiance. Mais pour montrer votre bonne fois, relevez de leurs fonctions tous les responsables de police qui ont orchestré le massacre du 27 décembre 2013. Là, on vous croira. Si vous ne le faites pas, alors, « vous êtes le propriétaire des chiens qui aboient ».
« Ils sont à peine deux ou trois qui veulent ensanglanter notre pays, déstabiliser les institutions. L’argent est roi ». Y.B.
Non prégo, avec vous ça fera 2 ou 4. Puisque vous-même avez prédit la guerre pour votre pays. Vous voyez ? Donc vous êtes pareil.
Maintenant, quand vous dites « l’argent est roi »Je suis à 100% d’accord avec vous prégo. Puisqu’en 2006 et 2011, c’est ce même argent qui a fait de vous le roi que vous êtes. Dites plutôt : l’argent est roi et cet argent roi a fait de moi un roi.
« Le Dg du budget est là, il peut tout vous dire. En 2006, il y avait 180 milliards FCfa d’arriérés salariaux. Ça a été apuré. Le gouvernement a payé cela » Y.B.
Ao Tcho. Mon cher prégo, vous voulez vous en prendre au vieux Kérékou maintenant ? Ah non. Vous ne pouvez pas le faire. D’où sortez-vous ce chiffre de 180 milliards encore ? C’est comme ça en 2006, vous avez dit avoir trouvé 200 millions dans les caisses de l’Etat. Et un certain Barthélémy Kassa vous avait traité de menteur, de tricheur. Aujourd’hui vous parlez de 180 milliards…Barthélémy Kassa au secours…
« Nous devons éviter de ternir l’image de notre pays à l’extérieur » Y.B.
Ce conseil est valable pour tout le monde. Et surtout pour vous, premier responsable du pays qui tirez sur des fonctionnaires non armés, manifestant pacifiquement. C’est la plus grosse tache d’huile qui ternit l’image de notre pays à l’extérieur. Kérékou qui était un militaire ne l’avait jamais fait. Au contraire, quand les syndicalistes marchaient et venaient le voir, il descendait et lisait la motion à leur place.
« Mais lorsque j’apprends dans les quatre coins du pays que notre port est en crise. Je dis bien, le gouvernement est en train de perdre. A un moment donné, 70% de notre trafic est parti au Nigeria, 47 % au Togo et 59% au Ghana » Y.B.
Attention prégo, vous êtes économiste. 70 + 47 + 59 = 100 ?. Vous avez fait les maths ? Moi je suis littéraire.
« Et bien on a fabriqué des bombes pour ensanglanter, enflammer et désintégrer notre édifice constitutionnel » Y.B
Et vous, vous êtes le détonateur des ces bombes. Devant le juge, vous serez puni des mêmes peines.
« Mon pays doit pouvoir faire mieux parce que c’est de par ces indicateurs que les pays attirent les capitaux privés et donnent une image. Il y en a qui ont connu des étapes de guerre ou même des paralysies. La Côte d’Ivoire est en train de remonter aujourd’hui » Y.B.
Ok, je comprends votre obsession pour la guerre. C’est pour cela tous les jours vous parlez de guerre. Parce qu’après la guerre on va remonter comme la Côte d’Ivoire ? Parfait. Allons faire cette guerre à Tchaourou. Après on va reconstruire la ville. Promis, juré.
Et puis, entre nous, cessez de dire « mon pays ». Dites « notre pays » comme Soglo et Kérékou le disaient. Un peu de modestie hein ?
« Il recrute le cabinet le plus cher des Etats Unis, il le paie avec votre argent. L’argent qu’il a volé des pauvres paysans sous le soleil et sous la pluie, qu’il paie chèrement » Y.B.
Cet argent vous a fait élire en 2006 et en 2011 Monsieur le président. Demandez à Adam Bagoudou votre actuel intendant et à Lambert Koty, votre ancien ministre des Travaux publics. Surtout n’offensez pas les Béninois en disant que vous n’en saviez rien. Ce serait trop gros.
« On ne peut pas baisser, mes chers jeunes. Quel que soit le coût ou même le coût politique, ils n’ont qu’à ramasser tout le monde. Moi je sais que vous êtes-là, mes boucliers. » Y.B.
Qui boucliers ? Ces gamins gringalets affamés à qui on a partagé quelques billets à la fin ? Vous n’avez pas vu qu’ils dormaient et certains baillaient aux corneilles ? Vous mettez 300 d’entre eux devant, et une balle les traverse pour vous atteindre. Oh ! Excusez prégo. Vous ne savez pas de quoi je parle. Vous avez fait votre mission dans les années 70. En ce moment, les fusils de guerre dont disposait le Bénin étaient les M.36.
Moi je fais partie des premiers qui ont manipulé l’AKM. Je peux vous garantir qu’une balle d’AKM va vous atteindre même si vous alignez devant vous tous ces gringalets qui étaient au palais.
« Et au niveau de l’indicateur que les gens ont découvert pour nous aider dans cette affaire, mon pays doit absolument pouvoir se relever… » Y.B.
Bravo prési. Vous avez trouvé ça tout seul ? je vous jure que vous êtes Albert Einstein, Pierre Curie et Blaise Pascal réunis. C’est après huit ans d’errance que vous avez trouvé que votre pays doit se relever ? Ah ! Donc, Changement, Emergence, Refondation n’ont pas pu ? Prési, félicitations. Dommage qu’il vous reste deux ans. Sinon, le Bénin sera plus développé que les USA.
« C’est pour dire qu’il faut qu’on laisse tomber cette haine qui est en train de nous ruiner ». Y.B.
C’est la phrase la plus censée de tout votre discours. Laisser tomber la haine qui nous ruine. Chapeau. Mais donnez nous des preuves. Allez embrasser Patrice Talon à Paris. Libérez le Docteur Cissé, Bachirou et Zoubé. Libérez Dagnon et Zomahoun. Libérez le député Vodonon qui est en prison sans plaignant. Après ça, vous pourrez venir nous parler de « laisser tomber la haine ».