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La Presse du Jour N° 2061 du 30/1/2014

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Sortie politique du Président du Parti Restaurer l’espoir ; Azannaï contre l’instrumentalisation de la jeunesse par Boni Yayi
Publié le vendredi 31 janvier 2014   |  La Presse du Jour


Candide
© Autre presse par DR
Candide Azannaï
Président du parti « Restaurer l’Espoir »


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« Instrumentalisation des jeunes par Boni Yayi : dits et non – dits des propos attentatoires à la paix et à la cohésion nationale ». C’est le thème de la conférence de presse animée hier jeudi 30 janvier 2014 à l’hôtel Bénin Marina de Cotonou par l’honorable Candide Azannaï, Président du Parti Restaurer l’espoir et député à l’Assemblée Nationale. Voici un extrait de sa déclaration liminaire.
Déclaration liminaire:

Permettez – moi, de vous réitérer mes vœux de parfaite santé, de bonheur tout au long de cette année 2014, que je vous souhaite, pacifique et prospère.
Le dernier entretien de Monsieur Boni YAYI avec un groupe d’individus réunis dans la salle du Peuple du Palais de la République sous le prétexte de la présentation des vœux du nouvel an de la jeunesse de notre Pays au Chef de l’Etat , provoque en moi, une vive protestation, une totale indignation.
C’est pour partager avec vous, les impensés des propos d’une gravité si horrible, mais hélas, malheureusement tenus par le Président de la République à l’intention des plus jeunes dit – il, que j’ai décidé de vous inviter.
Recevez donc tous mes remerciements pour avoir répondu si promptement et si massivement à mon invitation malgré son caractère quasi – express.
Ces propos de Boni YAYI, sont teints de mensonges et sont manifestement caractéristiques d’un leadership de type pathologique rappelant avec un fort outrage les débuts d’HITLER, les pratiques d’endoctrinement décelables chez des extrémistes du talibanisme du non – État…
Vous avez tous suivi lesdits excès verbaux; je ne peux m’en douter et c’est pourquoi je m’abstiendrai de vous les relire ici.
Mes mots introductifs présents, indiqueront pour notre entretien, les repères diaboliques de cette exhibition qui se pose comme un des purs clonages des salissures dont est auteur le même Boni YAYI le 1er Août 2012, en méconnaissance totale de notre Constitution, mais également en offense au serment de l’Art. 53 de cette Loi suprême de l’Etat.
L’instrumentalisation des jeunes comme son bouclier personnel et particulier se révèle l’intime raison pour laquelle Boni YAYI s’est déchaîné contre la démocratie plurielle et l’Etat de droit, contre les acquis fondamentaux du pacte sacré de la République que le Peuple s’est conclu avec le Peuple à l’occasion de la Conférence Nationale de février 1990.
La confusion langagière étalée par Boni Yayi est plus que dégradante à tout point de vue à la fonction présidentielle et laisse interpréter un sentiment de culpabilité qu’il refuse d’assumer, préférant le refuge derrière la fabrication paranoïaque d’ennemis imaginaires de la Nation.
Mon intervention va suivre le plan suivant :
I – Culte de la personnalité et manipulation de la jeunesse
II – Invention des ennemis de la Nation et menace sur la Cohésion Nationale
III- Médiocrité discursive et propos attentatoires à la paix
IV – Que faire ?
CULTE DE LA PERSONNALITÉ ET MANIPULATION DE LA JEUNESSE
Le Führer, le Duce, le Conducator, le Caudillo , le Timonier national, le Petit – père des Peuples, le Guide de la Révolution, s’étaient tous illustrés de la sorte devant des tranches de leurs populations qu’ils estimaient encore manipulables, encore parmi les plus vulnérables parce que croulants sous les incertitudes sociales et existentielles telles l’emploi, le sous – emploi, le chômage et l’effectivité du droit au travail, l’entrée réussie dans la vie active, l’insertion dans le monde du travail rémunérateur et pérenne …Sur les problèmes de la jeunesse, Boni Yayi n’avait aucune solution idoine. Sa seule trouvaille était de proposer des ballons de football à la jeunesse béninoise.
Ainsi pensait- t-il se débarrasser des problèmes de la jeunesse qui devrait lui coller la paix en échange de ballons de football… Le 1er août 2012, c’était ce qu’il avait affirmé.
Je voudrais rappeler que c’est parce que des politiques avertis et inquiets des conditions de précarité sous le Changement / Refondation qui ne finissaient pas de dépraver la jeunesse, avaient établi le lien entre le capital privé national et la problématique de la jeunesse comme enjeu de développement au cours d’une Conférence de presse décisive animée conjointement par Janvier Yahouedeou, Ismaël TIDJANI – SERPOS, Sacca FIKARA et moi – même Candide Armand – Marie AZANNAI que Boni Yayi s’est précipitamment mis à dévorer sans cuisson la jeunesse comme sujet de démagogie politique.
Mais, il est immorale tout profit privé sur les malheurs de l’humain, sur les désespoirs qui menacent les plus jeunes de la société, sur le désarroi de nos enfants…
Les déclarations de Boni Yayi indiquent que l’effet d’annonce de milliards dits aux jeunes, doit être décrypté comme un appât fumant sous lequel, il a dressé contre nos enfants, un perfide hameçon: le cruel dessein de formater des jeunes en bouclier dans ses calculs de provocation de troubles, de manipulations orientées en vue d’une guerre au BENIN, que lui Boni Yayi planifie entre les filles et les fils de cette Nation qu’il appelle à l’affrontement.
La jeunesse doit savoir que quiconque s’attaque à l’investissement privé national, ne peut créer en système de démocratie plurielle et de libéralisme et en pleine stratégie internationale des échanges dominée par l’ouverture des marchés, les conditions exigées pour une politique efficace en matière de maîtrise du couple Jeunesse /emploi.
Les milliards supposés peuvent quoi et à quelle jeunesse, et à combien d’entre les jeunes, dans une matrice de clientélisme alors même que le Président de la République prend lui – même, le commandement de la politicaillerie de persécution sélective du capital privé national à des fins de règlement de compte personnel, au mépris de l’intérêt général ?
Nul ne doit laisser Boni Yayi réduire les jeunes de notre Pays à des emmerdeurs qui devront lui coller la paix en échange de ballons de football, et il doit être clair dans sa tête que nous le tiendrons personnellement responsable de toute instrumentalisation de la jeunesse comme son bouclier humain particulier qu’il entend entraîner dans son aventurisme guerrier contre le Peuple béninois.
INVENTION DES ENNEMIS DE LA NATION ET MENACE SUR LA COHÉSION NATIONALE
La notion de l’ennemi fonctionne souvent en politique comme présupposé. On lie cette notion à celle de l’ami. De nombreux travaux scientifiques permettent de comprendre la lutte en politique à travers le couple ami / ennemi.
J’ai eu des occasions de dire que le droit de se chercher des ennemis ou des amis est loisible à chacun dans le champ des relations privées et particulières qui déterminent nos commerces avec nos semblables.
Aucun individu, ne peut à lui seul désigner à l’occasion des conflits internes entre citoyens au sein de la même communauté nationale, l’autre citoyen, l’autre fortune, l’autre langue, l’autre religion , l’autre culture, l’autre région, l’autre intelligence, l’autre parti politique etc comme ennemis de la Nation. Agir de la sorte, comme le fait Boni Yayi sans aucune retenue est incompatible avec la Démocratie plurielle et les exigences de la charge que symbolise le mot « FRATERNITÉ «dans la Devise de la Nation.
En démocratie plurielle, la notion de l’ennemi de la Nation est inapplicable entre citoyen, car ce n’est pas parce que des citoyens seraient ennemis l’un envers l’autre, que de ce seul fait, ils se désigneront comme ennemis de la Nation. Ce thème de l’ennemi de la Nation s’adresse en général à l’étranger envahisseur…
L’ennemi de Boni Yayi ne peut en aucune manière et en aucune matière, être l’ennemi de la Nation simplement parce qu’ennemi de Boni Yayi.
Ce qui est dangereux dans les propos de Boni Yayi, ce n’est pas le fait qu’il se reconnaît des ennemis dans toutes les expressions de différences qui s’opposent à la médiocrité avec laquelle il nuit à la fonction présidentielle, c’est la stigmatisation de tout citoyen en conflit avec lui comme automatiquement un ennemi de la Nation. Il s’agit d’un non-sens de pure mauvaise foi, dans la mesure où le fondement même de la démocratie est oppositionnel et exclusivement craintif de la pensée unique qu’il exclue fondamentalement.
C’est embrouillé la jeunesse et c’est cherché à abuser d’elle que de vouloir lui faire croire que Patrice TALON, Sébastien AJAVON, Olivier BOKO, Sefou FAGBOHOUN , Salifou ISSA dit SALÉ … sont des ennemis de la Nation…
Je vous dit que ces Messieurs individuellement et collectivement sont traités à tort simplement à cause de leur réussite personnelle sur laquelle désormais il y a la certitude affichée de ne pas servir au projet de falsification des acquis de la Conférence Nationale par les desseins inavoués de Boni Yayi contre notre Constitution…
Je voudrais conseiller Jean COCTEAU : « Nous devons croire en la chance; sans cela comment expliquerons – nous le succès des gens que nous n’aimons pas ?».
Dire aux jeunes que ces personnes ont volé la Nation, est une affabulation, que de ce mensonge le Président de la République les stigmatise, les caricature et les fabrique comme ennemis de la Nation alors même que c’est confiant en la signature de l’Etat de cette même Nation qu’ils ont pris des risques énormes dans le dialogue de l’investissement et des affaires sur la terre de leurs ancêtres est incapable, en démocratie et chez nous.
Ainsi, parce que Boni Yayi qui avait des fréquentations avec toutes ces personnalités du monde des affaires avant que d’être hisser là où il est, ne les aime plus, toute personne qui retient la sacralité de la famille et l’inviolabilité de l’amitié devrait être persécutée et salie par lui avec les moyens du contribuable.
Il vous suffit d’être identifié comme amis de ses Messieurs, surtout de Patrice TALON pour être sous la menace de Boni Yayi.
J’en fais les frais. Le plus étonnant pour moi, a été l’assaut de plus sept policiers français contre moi, alors même que je m’apprêtais à poser les pieds dans la navette qui devrait me conduire à mon vol retour sur Cotonou le 26 décembre dernier au lendemain des fêtes de Noël …
Les opposants sont ennemis de la Nation, les membres de la majorité présidentielle qui ne montrent les dents pour singer l’acquiescement des dérives pathologiques d’une présidence de la République au rabais sont ennemis de la Nation, le clergé catholique est ennemi de la Nation, les syndicalistes sont ennemis de la Nation, même toute personne qui donne un conseil qui n’appuie pas les impasses de boni Yayi sont ennemis de la Nation…
Voir des ennemis de la Nation partout sans discernement est nuisible à la cohésion nationale. (…)
MÉDIOCRITÉ DISCURSIVE ET PROPOS ATTENTATOIRES À LA PAIX
Les propos de Boni Yayi face à certains jeunes sous le prétexte d’une cérémonie de présentation de vœux du nouvel un 27 janvier, soit un mois après les répressions sanglantes du 27 décembre 2013, sont aussi graves que son inopportunité verbale du 1er août 2012.
Un président de la République ne peut rabaisser le discours présidentiel aux propos indignes des badauds et de la délinquance langagière.
« Ils vont à Paris … je les suis…je au courant de tout…je les ai tous…ils sont dans mes mains…je les attends…je vais bondir sur…ils verront…il peut avoir la guerre…vous les jeunes je vous le jure…le père céleste créateur du ciel et de la terre…vous êtes mon bouclier, je serai avec vous au ciel ou sur la terre…les syndicalistes…le président ne peut plus toucher quelqu’un…il vont utiliser de l’encre rouge…ternir mon image…l’image de la République…si il peut ramener 1% de ce qu’il a …»….
Et j’en aurai oublié si j’évoquais : «… ils peuvent marcher maintenant …je vais leur acheter des ranger’s… sans propos violents,..»
Et avec toutes ces indigestions discursives cyniquement comédiennes il s’affuble du pseudo « PAPA», en contraste avec des désinvoltures parolières pyrogènes dans un contexte de tensions sociales et politiques dont il est la cause directe de par la faiblesse de la médiocrité politique dont il se révèle le prototype à la tête de notre Pays depuis les indépendances …
Lorsque le 1er Août 2012, il avait menacé de détruire les TALON, et de nuire aux petits, nous avions tous suivi les événements …
Maintenant qu’il déclare que tout le monde est dans ses mains, et que les gens verront quand bondira à quoi devrons nous, nous attendre ?
Des clarifications s’imposent sur où, le Président Boni Yayi veut conduire la Nation.
(…)
Une action syndicale peut – être politique et politiquement soutenue, tout comme une action politique peut – être soutenue par des mouvements syndicaux. Il n’y a aucune malice à cela. C’est des logiques de complémentarités chaque fois que l’objet de la lutte touche de quelque manière, les valeurs fondamentales de la République et surtout les libertés et les droits de l’homme. C’est donc des cris enfantins que de voir des adultes, et qui plus est grave un Chef d’Etat dans une République démocratique et laïque, s’extasier à ne pas lire rapidement l’intérêt qu’il y a que les actions de protection des libertés convergent dans les rues et côte à côte le Peuple uni dans toutes ses composantes en lutte contre l’imposture…
Parfois, les forces de sécurité et les armes de la République, finissent dans l’assaut final contre l’Etat de police dans une sacré et spontanée fraternisation contre l’autocrate, contre le despote, contre le détournement abusif de la puissance publique contre l’intérêt général. L’unité syndicats / politiques est une des normalités en démocratie plurielle.
Il n’y a aucun interdit dois-je affirmer au Président Boni YAYI que des politiques rencontrent des syndicats et que des syndicalistes rendent des visites à des politiques. Dire le contraire aux jeunes, c’est tenter de les abrutir… Et c’est bien une inquiétude que Boni Yayi s’adonne à de tels non – sens en face des plus jeunes, en face de nos enfants…
Le prétexte du raccourcissement du mandat est un faux – fuyant. Les systèmes politiques modernes ou anciens n’excluent pas les raccourcissements de mandat. Les grandes démocraties en connaissent et la mettent en œuvre chaque fois que nécessaire. La Constitution du BENIN n’a pas fait le muet sur la question et il est vain que Boni Yayi agite frénétiquement et épisodiquement l’argument des menaces sur son mandat pour répandre la terreur en faisant croire sous les vacarmes de ses appels à l’affrontement des uns contre les autres qu’il a des étoffes de chef de guerre clanique…
Pour la crédibilité du système de Démocratie plurielle, et de l’Etat de droit, tout Gouvernant qui renie sa signature, doit en déduire qu’il renie par ce seul fait, le mandat à l’occasion de l’exercice duquel, il s’est rendu de la sorte fourbe.
La seule obligation du respect du Peuple Souverain suffit, pour qu’un tel responsable tire comme conséquence, que sa fourberie lui retire automatiquement, toute considération en tant que Président de la République , car l’exercice du pouvoir en démocratie doit être exigence de la plus grande exemplarité relativement au serment qui encadre l’entrée en toute haute fonction républicaine.
QUE FAIRE ?
L’urgent est la compréhension des dits et non – dits des propos et des agissements de Boni Yayi.
Les dits indiquent l’aveu d’échec. Les lecteurs politiques sérieux avaient décrypté cet auto – diagnostic que constituaient déjà les propos scandaleux du 1er Août 2012.
Mais une autre compréhension est le refus d’assumer l’échec qui pousse à la construction des échappatoires en dehors des voies de l’alternance qui ne garantissent pas l’impunité si les présidentielles de 2016 devraient se déroulées dans la parfaite régularité.
La peur entre en scène dans la dimension psychologique de l’anticipation de l’après – pouvoir : compliquer l’alternance pour s’accrocher au pouvoir au besoin par la terreur se met en relief dans les schémas anti – constitutionnels de Boni Yayi…
Les non – dits orientent vers le vain besoin d’une loi d’amnistie. Il est une question de vie ou de mort pour Boni Yayi qui est de s’éterniser au pouvoir ou à défaut, de se chercher une immunité sur mesure en échange d’une impunité. Ces non – dits, poussent Boni YAYI dans les soubresauts pathologiques du pouvoir qui lui font en anticiper les cauchemars d’une balance de reddition des comptes qu’il sait désastreuse pour lui.
Devant une telle lecture, on devra décrypter les propos de 2012 et ceux du 27 janvier 2014 comme des catégories d’acte de désespérés .
Le rôle de la classe politique responsable est : de soutenir les mouvements de protestations populaires, de soutenir les revendications syndicales, et de condamner toute confiscation de salaire sous forme de défalcation. Les travailleurs victimes doivent être rassurés que lesdites défalcations tôt ou tard leurs seront rétrocédées et au besoin avec intérêts; de condamner les répressions sanglantes du 27 décembre 2013; de dénoncer les propos attentatoires à la paix et la cohésion nationale tenus par Boni Yayi le 27 janvier dernier devant des jeunes ; d’interdire l’instrumentalisation de la jeunesse et de mettre en garde le Président Boni Yayi contre la transformation des jeunes en bouclier humain; d’ouvrir le chapitre du déboulonnage de la médiocrité présidentielle; de créer les conditions du chapitre de la proposition d’une autre modélisation du développement axée sur la jeunesse et l’investissement privé national comme première source de la création du travail et de la richesse nationale; e réaliser les conditions de mutualisations des intelligences et stratégies organisationnelles en vue d’une plus grande efficacité dans la défense et la protection des acquis de la Conférence nationale de 1990.
(…)
Merci infiniment.
Candide Armand – Marie AZANNAI.

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