La fluidité des échanges commerciaux entre le Bénin et le Nigeria sera renforcée dans les prochains mois, grâce à la route Djrègbé-Dja-Owodé-frontière du Nigeria. Les travaux d’aménagement et de bitumage de ce tronçon ont été lancés hier jeudi 30 janvier par le chef de l’Etat, Boni Yayi en présence du président de la Banque Ouest-africaine de Développement (BOAD), Christian Adovèlandé.
Par Josué F. MEHOUENOU
« Vous aurez votre route dans six mois ». Cette annonce faite par le président de la République Boni Yayi, hier dans l’arrondissement de Tohouè, commune de Sèmè-Podji vise à rassurer les populations de cette localité, celles avoisinantes et même les Nigérians sur l’urgence et l’importance de la route Djrègbé-Dja-Owodé-frontière du Nigeria. «C’est une voie à haute portée économique pour le Bénin et d’importance capitale qui permet de rapprocher le Bénin du Nigeria », selon le maire de la commune de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan.
C’est sans doute au regard de l’importance économique aussi bien nationale que sous-régionale d’un tel projet que la Banque ouest-africaine de Développement (BOAD) a accepté de le financer.
Le président de l’institution financière, Christian Adovèlandé, présent à la cérémonie de lancement des travaux hier, a surtout insisté sur les avantages que tirent le Bénin et ses voisins de cette route. Laquelle, poursuit-il, permettra «d’accroitre les échanges nationaux et internationaux, de contribuer à la réussite des projets de développement dans les domaines agricole et sanitaire initiés dans la zone d’influence du projet, d’assurer l’amélioration des conditions de vie, de promouvoir l’accessibilité et de renforcer les liens entre les pays de la sous-région, notamment entre le Bénin et le Nigeria».
La réalisation de ce tronçon contribuera particulièrement au développement socioéconomique des localités de la commune de Sèmè-Podji et à la facilitation des échanges économiques et sociaux au niveau national et sous-régional, a aussi expliqué le président de la BOAD.
Avec ce nouvel engagement, les interventions de cette institution sous-régionale au Bénin se renforcent davantage et s’élèvent, selon Christian Adovèlandé, à un montant global de plus de 356,9 milliards de francs CFA tous secteurs confondus dont plus de 124 milliards dans le seul domaine des infrastructures. Malgré cet investissement, l’Etat béninois a encore «signé un mandat d’arrangement avec ladite institution pour mobiliser 200 milliards F CFA avec une contribution directe de la BOAD de 50 milliards pour la réalisation d’infrastructures». Autant d’engagements qui, aux yeux de Christian Adovèlandé, «illustrent parfaitement l’importance accordée à la problématique des infrastructures» et à l’amélioration des conditions de vie des populations par le chef de l’Etat béninois.
«Avec la BOAD, nous irons loin» a répondu le président Boni Yayi aux assurances données par le président de l’institution.
Mais il voudrait s’appuyer aussi sur les autres institutions sous-régionales et régionales qui «font un excellent travail» et qui «s'occupent du financement du développement ». Avec elles, le chef de l’Etat béninois voudrait préparer l’émergence du pays. Et la voie Djrègbé-Dja-Owodé-frontière du Nigeria, «très importante» pour le Bénin et le Nigeria constitue à ses yeux, un pas qualitatif vers le développement mutuel des deux pays.
Caractéristiques techniques
Les travaux d’aménagement et de bitumage de la route Djrègbé-Dja-Owodé-frontière du Nigeria dont « les travaux avaient été lancés déjà en 2010, puis suspendus pour certaines péripéties», selon le ministre des Travaux publics et des Transports (MTPT), Natondé Aké portent sur 9,686 kilomètres de route linéaire pour un montant estimé à 10 218 467 537 F CFA. Cette infrastructure qui permettra de « transformer qualitativement le visage de notre pays en améliorant les conditions de circulation des populations » est faite d’une chaussée bidirectionnelle avec une largeur de plate-forme de 10 à 14 mètres. Il est aussi prévu des ouvrages d’art et d’assainissement et l’élargissement de ceux existants.
Les travaux, à la suite du nouvel appel d’offres lancé en 2012, ont été confiés à l’entreprise Adeoti Sarl pour un délai contractuel de six à huit mois. D’ailleurs, «plus rien ne devait plus entraver la réalisation des travaux car les propriétaires terriens sont payés», a précisé le maire de Sèmè-Podji. J.M