Le délestage s’est, une fois de plus, invité dans le quotidien des Béninois. Depuis quelques semaines, il sévit sans discontinuer. Ce phénomène récurrent n’épargne aucun secteur d’activités. L’économie déjà en difficulté fait péniblement face aux coups de boutoir de l’électricité. Les commerçants, les industriels subissent de plein fouet les effets pervers de ce déficit énergétique. Les particuliers, habitués à ce cycle intempestif de coupure électrique, s’en remettent au sort.
Cette situation, dont beaucoup souhaitent qu’elle soit reléguée au passé, une fois pour de bon, ne date pas d’aujourd’huiDepuis toujours, l’énergie électrique fait défaut au Bénin. A la vérité, l’on doit reconnaître que tous les régimes qui se sont succédés à la tête du pays n’ont pas privilégié l’indépendance énergétique nationale. Ils ont plutôt fait de la question de l’énergie une politique de l’autruche en se contentant de la politique communautaire à travers la Communauté électrique du Bénin (Ceb). L’espoir suscité par l’avènement du régime du changement en 2006 tarde à produire ses effets. Les multiples promesses ont semblé connaître un début de réalisation avec le vrai faux projet de Maria-Gléta.
La Société béninoise d’énergie électrique (Sbee), dont la responsabilité n’est pas engagée dans le manque d’énergie, est néanmoins coupable dans la qualité de la distribution. Tenez, pour une société qui existe depuis les années 1950, lorsqu’une panne survient sur le réseau souterrain, il faut qu’elle fasse appel à nos voisins du Togo pour l’aider à diagnostiquer le problème. Avouons que cela ne nous fait pas honneur.
Pour en venir aux pouvoirs publics dont le devoir est de nous fournir de l’énergie, il urge qu’ils nous expliquent pourquoi les choses tardent à se concrétiser. Si cela était nécessaire, il va falloir que le pays passe par la case des Etats généraux de l’énergie afin que, une fois pour toutes, des solutions durables soient trouvées à ce mal récurrent. Que toutes les intelligences du pays soient mises à contribution pour la réflexion. Surtout, il conviendra d’éviter la précipitation qui nous a conduit au très sinistre Maria-Gléta. Que tous les techniciens du domaine, en activité ou à la retraite, soient associés à cette initiative de même que les privés béninois capables d’investir dans le secteur.
Nous n’avons rien pu faire les 50 dernières années. Tâchons de bien faire les 50 années à venir. A défaut, nous aurons renoncé au développement.