Le recteur de l’Université d’Abomey-Calavi devra affronter, dès ce lundi, la grève des enseignants du supérieur qui est désormais illimitée. Invité hier sur l’émission «Zone Franche » de Canal 3, il se dit désolé que les universités publiques du Bénin puissent vivre une telle situation, mais pense ne pas avoir les moyens d’y remédier. «Je suis un recteur élu et non nommé. Je ne peux donc que m’incliner devant les décisions de mes mandants », a-t-il avoué. Mais il a déploré que l’administration publique béninoise puisse connaitre de telles perturbations, souhaitant «qu’on ne fasse pas de la grève une culture au Bénin ».
Le recteur de l’UAC insiste, estimant qu’il est toujours dommage qu’une économie approximative comme celle du Bénin soit ainsi malmenée. « L’Afrique souffre d’un vrai mal, on ne sait pas se faire confiance », fait-il observer, également, face à la difficile entente entre les syndicalistes et le gouvernement. « Le rôle des gouvernants et des partis politiques, c’est de résoudre les problèmes de la société, nous autres, nous sommes de l’académie, nous formons et éduquons les citoyens », précise-t-il.
24 mois déjà qu’il a été élu à la tête de l’Uac. 24 mois au bout desquels, le recteur Brice Sinsin exprime un certain satisfecit pour les différentes réalisations à son actif, tant sur le plan des infrastructures que celui des réformes académiques. Mais, il avoue que beaucoup reste à faire surtout en ce qui concerne le financement des recherches, même si le budget qui y est consacré est passé de 100 millions à 300 millions sous son règne. Il se réjouit aussi du partenariat qu’il a pu instaurer depuis qu’il est là avec plusieurs institutions, notamment les mairies. « La mairie d’Abomey-Calavi est un bel exemple. Nous avons reçu son dernier plan de développement communal, nous l’avons examiné et partagé, avec elle, nos observations et propositions », a affirmé Brice Sinsin. « Les acteurs du monde industriel, du business, de la vie économique et autres ne connaissent pas encore les opportunités à saisir avec le monde universitaire. Il est nécessaire que nous renforcions nos liens avec eux, et je vous jure que c’est une affaire que nous prenons très au sérieux », a-t-il également ajouté.
En ce qui concerne le système LMD en cours d’expérimentation à l’UAC, le recteur Brice Sinsin se dit optimiste quant à son adoption définitive dans l’enseignement supérieur au Bénin, pour rattraper le retard en la matière avec les pays de la sous-région. « Le LMD est un gros paquebot dans lequel nous nous sommes engagés, mais nous n’avons plus le choix aujourd’hui, sinon, nous serons en déphasage avec les réalités du monde actuel en matière d’enseignement supérieur », a-t-il souligné. Le premier changement attendu est au niveau des enseignants qui doivent savoir formater une offre de formation. Le taux d’encadrement des étudiants est aussi une question majeure ici. Pour ce qui est de l’augmentation des frais de formation à l’UAC, Brice Sinsin, pense qu’elle est nécessaire. « Souffrons qu’il y ait toujours des promotions sacrifiées », a-t-il aussi indiqué, ajoutant que l’avenir des étudiants formés dans les universités publiques est une responsabilité nationale.