Le député Candide Azannaï a donné le jeudi 30 janvier dernier, lors de son point de presse, une exclusivité sur la Liste électorale permanente informatisée (Lépi). En effet, selon le député, ''la Lépi n'existe pas au sens de la loi''. La mise en place de cet instrument électorale qui a fait couler beaucoup d'encres et de salives entre 2009 et 2011 n'est donc pas le vrai. Cette liste se trouvant dans l'impasse et à cause de son caractère imparfait, on a dû ajourner les élections communales, municipales et locales de 2013. Pire, ces élections sont reportées sine die. Et personne ne peut présager de l'issue heureuse de la situation. Le processus pour en arriver à la réalisation de cette fameuse liste a connu assez de tergiversations et connait assez de difficultés aujourd'hui pour son actualisation.
L'honorable Candide Azanaï a cité dans son speech, le nom de trois personnalités de la République qui maîtrisent mieux, tout le secret qui entoure cet instrument électoral soutenu du début jusqu'à la fin par le Pnud (Programme des Nations unies pour le développement)Il s'agit du président de la République du Bénin, Boni Yayi, de l'honorable Chabi Sika et du président du Centre national de traitement de la Lépi, Kassim Chabi. Si le Bénin n'a pas de Lépi, il y a lieu de chercher à connaitre le nom donné à la liste électorale dont dispose le Bénin. Comment trois personnes peuvent détenir une telle réalité ? Trop de mystères. La loi qui dit qu'il faut désormais la Lépi avant d'organiser de nouvelles élections au Bénin est donc un véritable piège sans fin.
Le Bénin, avant cette première expérience malheureuse, avait pourtant organisé des élections acceptables. Il est vrai que le monde évolue et le Bénin ne saurait rester en marge de certains principes, marque de bonne pratique démocratique. Mais nous voici en face de la grande difficulté : la correction d'une liste électorale, la vraie. Tantôt, c'est l'Exécutif qui décharge sa bile sur le législatif et le Cos-Lépi (le Conseil d'orientation et de supervision de la Liste électorale permanente informatisée). Tantôt, c'est le législatif qui charge le gouvernement et quelques membres du Cos-Lépi. Ou carrément, c'est cette structure chargée de l'actualisation de la listée électorale qui se déculpabilise et plonge l'Exécutif et le législatif. De quoi de se demander donc pourquoi ce jeu de ping-pong sur le toilettage effectif d'un instrument aussi sensible? L'encyclopédie qui donne sens à 'l'histoire'' n'a pas menti.
Si la ''Lépi n'existe pas au sens de la loi'', il y a bien lieu de savoir de quelle loi il s'agit. Est-ce à dire que les dispositions légales de mise en place de cet outil électoral ont été entre temps réorientées ? En attendant, je veux bien croire au nom donné à cette liste électorale du Bénin rendue inhérente aux élections nationales par la Cour constitutionnelle de Robert Dossou. L'un des points faibles qui détériorent notre fierté et la prestigieuse marque de la bonne image du pays aux yeux de la communauté internationale reste le retard dans l'organisation des élections locales et communales. Trouver la bonne formule qui autorise le peuple à tenir ces consultations à brève échéance serait un grand atout et le signe du génie béninois à éviter le drame. En attendant, dites-moi le nom donné à la liste électorale dont dispose le Bénin depuis 2011.