La cour du complexe scolaire d'Ahouandji-Hounvè dans la commune d'Adjarra a vibré ce mercredi 20 Mars 2013 aux sons et aux rythmes d'une liesse populaire. Loin d'une déclaration de soutien ou d'une action de grâce, ce sont vingt deux enseignants des promotions 1979, 1980 et 1981 qui, officiellement ont fait valoir leur droit à la retraite.
Admis à ce paisible repos depuis un an, deux ans pour certains et trois ans pour d'autres, ces valeureux et chevronnés instituteurs ont définitivement tourné dos aux péripéties de ce métier par cette cérémonie de reconnaissance et de gratification organisée à leur intention. Les présents, les déclarations, les encouragements, les applaudissements, les allocutions dont les éloges vont d'une gradation ascendante, tout y est pour redonner espoir à ses sages comme quoi le succès est toujours au bout de l'effort et que la vie ne se limite guère à la période de vie active. Au nombre des allocutions, c'est le porte-parole des récipiendaires, Honoré Zossou qui, au nom de ses pairs a d'abord remercié le Tout-Puissant qui leur a permis de vivre ce jour mémorable qui marque la fin de leur carrière. Il en a profité pour présenter leurs excuses à tous les collaborateurs à qui ils auraient causé des désagréments probablement suite à des malentendus dans l'exercice de leur fonction. " Qui élève un enfant est le pasteur d'un temple : l'enfant est l'instrument, et ce qui est sacré, c'est le feu qui brûle à l'intérieur. A la différence des pasteurs cependant, ceux qui élèvent des enfants n'y gagnent ni privilèges ni respect : leur vies passent sans qu'on les remarque " ainsi se résume la conception du métier d'enseignant par Victor Oké, chef de la circonscription scolaire d'Adjarra. Pour l'autorité, c'est plus qu'une incitation à la réflexion sur la situation de ces hommes dont les mérites ne sont jamais rémunérés. D'une couche sociale à une autre, les dénominations sont diverses : la pierre angulaire d'une nation pour certains, les véritables artisans de la construction d'une nation pour d'autres. Malgré ces éloges, et les nobles services rendus, Victor Oké déplore le traitement et la considération accordés à l'enseignant qui est quasiment absent au panthéon des gloires de notre pays. L'homme exhorte la jeunesse montante au travail bien fait et à s'approprier les valeurs morales car, a-t-il dit, rien ne peut se gagner que par le travail.