Le groupe français Bolloré gage sur de grands travaux ferroviaires et portuaires dans les mois à venir au Bénin. Venance Gnigla, président du Conseil d’administration de la filiale du groupe au Bénin était, vendredi 31 janvier dernier, en audience au cabinet du président de la République.
Par Gnona AFANGBEDJI
Le projet de réhabilitation du chemin de fer Cotonou-Parakou-Niamey entrera sous peu dans sa phase active. C’est du moins ce qu’on pourrait retenir de l’audience que le président de la République a accordé vendredi dernier à Venance Gnigla, président du Conseil d’administration de Bolloré-Bénin, filiale du groupe français, partenaire stratégique des Etats béninois et nigérien, dans la mise en œuvre de la branche Est de la Boucle ferroviaire du Niger. Ce dernier était, en effet porteur d’un message de Vincent Bolloré, dans le cadre du prolongement du Mémorandum d’entente signé le 7 novembre 2013 à Cotonou. Le groupe a soumis à toutes les parties prenantes un mémorandum d’application afin qu’il puisse servir de référence à la mise en œuvre du projet. Le document, confie Venance Gnigla, reprend les différentes actions et démarches à conduire ainsi que les précisions sur la structure institutionnelle et juridique à mettre en place.
«Etant donné que ce projet va très prochainement entrer dans une phase de réalisation concrète, il est souhaitable que notre groupe affiche et matérialise son engagement et c’est le sens de notre démarche», souligne-t-il.
Le lancement du projet est prévu pour le 7 avril prochain. Dans cette perspective, Bolloré envisage la réhabilitation de la Gare centrale de l’Organisation commune Bénin-Niger (OCBN) à Cotonou ainsi que la création à proximité de cette gare, d’une Blue zone équipée des technologies écologiques les plus modernes, produisant et stockant de l’électricité à partir de l’énergie solaire.
« Nous ne pouvons pas poursuivre le développement de nos pays sans le chemin de fer et compte tenu de la position stratégique du port de Cotonou, port de transit par rapport au Niger et au Nigeria, le seul relai efficace ce sont les rails », soutient Venance Gnigla qui rassure que les travaux seront réalisés avec les partenaires privés nationaux nigériens et béninois. La réhabilitation de l’OCBN, insiste-t-il, est une priorité pour le président de la République.
Les échanges entre le chef de l’Etat et l’émissaire de Vincent Bolloré se sont également focalisés sur le projet de construction d’un second port en eau profonde. Ce projet, indique-t-il, est encore à sa phase embryonnaire. «Les études sont en cours et conformément à la volonté et aux directives du chef de l’Etat, il s’agira également d’un partenariat public- privé ouvert aux privés nationaux et aux institutions internationales avec un groupe de partenaires stratégiques comme APMT et le groupe Bolloré par exemple», précise Venance Gnigla. Pour lui, il est nécessaire d’anticiper sur les menaces de congestion du Port de Cotonou car, dit-il, si rien n’est fait d’ici à cinq ans, ce port n’aura plus les capacités d’accueil et de traitement des marchandises/ cargaisons et de navires qui s’offriraient à lui. « Il faut rappeler que ce port étant dimensionné pour 2 millions de tonnes de marchandises, en 2013, les statistiques ont indiqué qu’il a atteint 8 millions de tonnes de marchandises. C’est pour toutes ces raisons que nous sommes tenus d’accompagner la vision du chef de l’Etat pour que d’ici à l’horizon 2020, le second port en eau profonde devienne une réalité », conclut-il.
