Elle a beau été la rencontre de tous les espoirs, mais elle aura accouché d'une souris. Gouvernement et syndicalistes ont une fois encore manqué de parler le même langage alors qu'ils s'étaient rencontrés à l'Infosec ce lundi pour amorcer le dialogue social en panne au Bénin depuis plusieurs semaines. En attendant, les débrayages continuent dans toute l'Administration publique.
La rencontre entre gouvernement et syndicalistes programmée pour ce lundi dans le cadre de l'ouverture de nouvelles négociations n'a pu avoir lieu. Du moins, le principal sujet à l'ordre du jour n'a pu être abordé pour raison d'une question préjudicielle soulevée par les responsables syndicaux signataires de la motion de grève, dès l'ouverture de la séance.
En effet, dénonçant la présence de deux confédérations syndicales qui ne sont pas concernées par la grève en cours, les autres responsables syndicaux ont exigé leur expulsion. Une demande que les membres du gouvernement n'ont pu satisfaire, vu que les responsables syndicaux concernés ont été invités régulièrement. Les leaders syndicaux des confédérations et centrales syndicales en grève depuis quelques semaines estiment pourtant que la participation de l'Unstb et du Csub parait à leurs yeux comme une provocation. Les nombreuses tentatives de la représentation gouvernementale pour calmer l'ardeur des responsables syndicaux mécontents se sont révélées vaines. Pour finir, ces derniers ont dû vider la salle où devraient se tenir les négociations, fixant comme préalable, l'exclusion des deux secrétaires généraux qui ne participent pas à la grève.
Faut-il le préciser, la rencontre devrait être présidée par le président du Conseil économique et social assisté pour la circonstance de plusieurs autres les présidents d'institutions de la République dont le Haut commissaire à la gouvernance concertée et le Médiateur de la république. Huit ministres dont le ministre d'Etat, le ministre de la Fonction publique, le ministre des Finances et le ministre de la Famille étaient venus représenter le gouvernement.
Echec
Visiblement, le gouvernement peine toujours à s'asseoir autour de la même table que ses partenaires sociaux. Le rendez-vous manqué d'hier en dit long. Il reviendra donc à l'Exécutif de revoir son management afin de pouvoir réunir enfin les syndicalistes autour de l'essentiel. Mais en attendant, les responsables syndicaux à leur sortie hier ont réitérer leur ferme détermination à poursuivre le débrayage jusqu'à l'aboutissement des négociations. Espérons donc que la prochaine fois soit la bonne surtout que jusque là les débats n'ont tourné que sur des questions de forme.