Souleyman Amzat, âgé de 44 ans aujourd’hui est né un soir de décembre 1970 à Porto-Novo, de parents béninois. Le petit garçon de l’époque s’est, très vite habitué aux questions sécuritaires, pour avoir fait ses premiers pas d’apprenant à l’école d’application des forces de sécurité publique, non sans prendre aussi par l’école publique primaire de Ouando. Il poursuivra ses études au Lycée Toffa 1er et au Lycée Béhanzin toujours à Porto-Novo. Mais, la passion pour le métier d’homme de sécurité ne le quitte point, car il se retrouvera très vite en Lybie pour une formation militaire coriace au sein des Forces spéciales libyennes. Et ceci, après avoir manqué un autre voyage sur la Corée pour le même but. Grand de taille et bien musclé, le destin ne s’y est pas trompé absolument. «Mon père le voulait ; ma mère non », se rappelle pourtant le promotionnaire du Colonel Montand Kérékou, fils de l’ancien chef d’Etat, le Général Mathieu Kérékou. C’est en Lybie qu’il croise Charles Taylor, admiratif de ses talents d’intrépide soldat. « Il nourrissait des ambitions pour son pays. La vision de développement qu’il avait, à cette époque, de son pays et pour l’Afrique, était formidable du moins théoriquement parlant », affirme Souleyman Amzat, qui intégra très tôt les services de protection de l’ex président Libérien. Mais, les deux hommes se sentiront davantage proches pour avoir épousé des femmes appartenant à la même famille. Il y a quelque chose de fondamental qui attire Souleyman Amzat chez Charles Taylor. « Son idéal pour son pays et pour l’Afrique ». Pour ce qui est de son procès, il le trouve un peu exagéré pour l’avoir connu et l’avoir vraiment approché. « Il a été jugé pour sa supposée participation et aide au Front Révolutionnaire Uni du Caporal Foday Sankoh de la Sierra Léone. Aucun rapport avec la guerre au Libéria », regrette-t-il. Le procès s’est achevé en octobre 2013. « Souffrez que je vous le dise, les Occidentaux sont parfois loin de la réalité et continuent d’appliquer la politique du gros bâton en Afrique. Ils prennent parfois des innocents qu’ils vont enfermer à la CPI au nez et à la barbe de nos institutions continentales. Il faut que cela cesse », martèle Souleyman Amzat, qui comme l’artiste Ticken Jah Fakoly, s’exclame : « Nous avons tout compris ». Charles Taylor a été condamné à cinquante années d’emprisonnement pendant que ceux qui «bombardent l’Irak, l’Afghanistan, la Syrie par personnes interposées se la coulent douce ».
Reste que sa fougue pour la sécurité l’amènera, par la suite, en France où il est allé approfondir ses connaissances en la matière. « Celui qui veut aller loin ménage sa monture. Le fait d’avoir été dans l’armée ne m’a pas permis de faire carrière », avoue Souleyman Amzat qui a préféré évoluer autrement dans le même domaine, en créant à Paris, avec un associé portugais, une puissante structure de sécurité dénommée « Protector International », spécialisée dans la protection de hautes personnalités. Il a également créé, ici au Bénin, une société de protection reconnue par la Direction de la sécurité publique et le Ministère de l’Intérieur. Mais, elle n’est pas fonctionnelle du fait du prolongement de son séjour en France pour ses études. «Je n’aime pas trop parler de moi et de ce que je fais par expérience de vie. Je m’inscris dans l’action. Tout se saura un jour», dit-il modestement. Un livre en parlera. « Ceux qui m’ont approché, qui me connaissent et qui ont vu comment je fonctionne sur le terrain sauront vous porter témoignage », souhaite ce homme au grand gabarit qui a aussi fait des études en projets de développement communautaires et beaucoup d’autres choses intéressantes pour sa culture générale, informe-t-il.
Même s’il ne vit pas 24 heures sur 24 au Bénin, il y est fréquent mais précise qu’il n’y reste pas longtemps. Il a trop à faire en France avec sa société. Souleyman Amzat est aussi un habitué de guerres africaines, notamment, celle de la bande d’Aouzou. Une aventure terrible dont il n’aime plus parler. Il n’a pas oublié le principe sacrosaint de la grande muette.
Un homme d’ambiance
Un homme de sécurité, mais qui adore aussi les costumes haut de gamme. Il en collectionne assez avec la philosophie qui est la sienne, à savoir, un corps bien fait dans une tenue bien faite. Souleyman Amzat est aussi loin de ceux qui s’adonnent à la discrétion dans leur milieu privé. Il aime être en compagnie de ses grands amis et adore l’ambiance permanente de fête de son Porto-Novo natal ; à la différence qu’il ne boit que de l’eau minérale. Le sport, c’est aussi son métier. C’est un soldat après tout. Il adore surtout la natation, qu’il pense être l’une des meilleures activités sportives pour bâtir un corps solide. Côté foyer conjugal, il reste très accroché à son épouse et aussi à ses 8 enfants. Mais le monde familial qu’il gère et entretient avec « bonheur » est plus nombreux. A table, Amzat Souleyman mange tout ce qui est « béninois». Pas de préférence.