Depuis 2012, le gouvernement du Président Yayi Boni a opté pour les défalcations sur salaires pour fait de grève. Il n’a jamais expliqué l’utilisation faite des fonds défalqués. Est-ce une vache à lait pour les thuriféraires du régime en place qui encouragent d’une manière ou d’autre les mouvements de paralysie de l’administration publique ? Le ministre des Finances, Jonas Gbian est interpellé pour donner des clarifications au peuple.
En 2012, les mouvements de grève dans le secteur éducatif ont été sanctionnés par des défalcations sur salaires. La demande de rétrocession des fonds défalqués par les victimes est restée lettre morte jusqu’à ce jour.
Aujourd’hui, la paralysie générale de l’administration publique déclenchée, suite à la répression violente de la marche des travailleurs, le 27 décembre 2013, a également fait l’objet de défalcations sur salaires. Cette méthode du régime de la Refondation fait durcir la crise sociale. Mais, une question se pose : à quoi servent les fonds défalqués qui se chiffrent à des milliards de francs Cfa ? Selon les spécialistes des questions de finances, un budget général de l’Etat est équilibré en recettes et en dépenses. Les salaires des travailleurs sont dans la rubrique des dépenses réparties. Les défalcations sur salaires constituent des recettes (bénéfices) pour l’Etat. Si la bonne gouvernance était de mise, le ministre de l’Economie et des finances devrait demander un collectif budgétaire à l’Assemblée nationale pour justifier l’utilisation faite des fonds défalqués chez les travailleurs. En 2012, le gouvernement n’a pas fait cet exercice après avoir soustrait des sous dans les salaires des enseignants en grève. Cette année, on tend vers la même pratique. On défalque les syndicalistes sans pouvoir dire ce à quoi ont servi les fonds soutirés.
Vache à lait
A l’allure où vont les choses, l’opinion publique a l’impression que les grèves perlées dans l’administration publique constituent une vache à lait pour les thuriféraires du régime de la Refondation. La preuve est qu’ils activent le feu chaque fois qu’il y a une crise sociale. Meetings politiques ou autres sorties médiatiques sont souvent abondamment mis à contribution pour attaquer les syndicalistes en grève. En réaction, ces derniers durcissent le ton et font perdurer les mouvements de débrayage. Est-ce un piège que leur tendent les partisans du régime pour tirer gain de l’intensification de la paralysie de l’administration ? Sinon, où passent les fonds défalqués si le Parlement n’est pas saisi pour un collectif budgétaire à cet effet ?
Ce sont les questions auxquelles le ministre des Finances, Jonas Gbian doit répondre. Son silence sur le problème peut être interprété comme une prime à la mal gouvernance, car le peuple est impatient de savoir l’utilisation faite des fonds défalqués. Les partenaires au développement, la Société civile, l’Assemblée nationale et toutes les institutions de la République doivent se saisir du dossier.