24 heures après l'échec des négociations gouvernement-syndicats, les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales sont montés au créneau pour non seulement faire la lumière sur les mobiles de cet échec mais également sur la suite à donner aux mouvements de grève qui paralysent l'administration publique depuis cinq semaines. Aussi ont-ils annoncé leur projet d'intenter une action contre le chef de l'Etat après ses propos du 27 janvier dernier.
Pour Pascal Todjinou de la CGTB, les organisations syndicales ne luttent pas pour accéder au pouvoir politique ni pour un quelconque soulèvement populaire. S'agissant de l'échec des négociations du lundi dernier, les secrétaires généraux ont imputé l'entière responsabilité au gouvernement qui selon eux est de mauvaise foi. En effet disent-ils, au tour de la table de négociation du lundi dernier, il y avait un invité indésirable et cela, les conférenciers ne sont pas encore prêts à tolérer. A en croire Laurent Mètognon de la FéSyntra-finances, rien n'autorise les deux secrétaires généraux de l'UNESTB et de la CSUB, briseurs de grève à participer aux assises. ''S'ils tentent encore une nouvelle fois, nous ferons la même chose '', a-t-il laissé entendre. Noel Chadaré de la COSI Bénin enfonce d'avantage le clou :'' Nous invitons le gouvernement de la refondation à cesser de provoquer les secrétaires généraux des confédérations et qu'il accorde vraiment la liberté au peuple et pour les travailleurs. A cette sortie médiatique Pascal Todjinou de la CGTB n'a pas manqué de se prononcer sur les propos du chef de l'état le 27 janvier dernier face à la jeunesse. Il y trouve des actes d'intimidation de diversion et surtout une occasion de diffamation. C'est pourquoi ils ont promis tirer les conséquences et passer à la vitesse supérieure .Les secrétaires généraux qui voient atteints leurs honneurs et leurs réputations disent avoir décidé en toute responsabilité d'assigner en justice le chef de l'Etat Boni Yayi qui doit impérativement exhiber les preuves de ses allégations selon lesquelles les secrétaires généraux perçoivent de l'argent chez certains de ses détracteurs dans le cadre des débrayages en cours.
En somme, les syndicalistes ont réitéré leur ferme attachement aux préalables fixés pour l'ouverture des négociations. Aux dires de Paul Essè Iko de la CSTB, il n'y a pas de raison que Yayi ne remette pas les sous défalqués aux travailleurs.