Représentant national exclusif des produits lubrifiants SHELL au Bénin depuis 2012 et président directeur général de la société ASK SARL depuis 2004, le jeune chef d’entreprise béninois reconnu de par son dévouement, son engagement et dynamisme dans la commercialisation du bois, Kamilou Arouna est, depuis le 25 janvier 2014, président de la Ccib au niveau des départements du Borgou-Alibori. Si son élection à la tête de la Ccib Borgou-Alibori symbolise le renouveau qui doit s’imposer dorénavant dans les domaines du commerce et de l’industrie au Bénin, il constitue aussi, pour assez d’opérateurs économiques et d’investisseurs, l’homme qu’il faut pour tourner définitivement la page des arrangements qui arrièrent l’économie béninoise dans le septentrion et spécialement dans le Borgou-Alibori. Discret et très simple dans ses actes, il a fait parler de lui à travers plusieurs réalisations. Aujourd’hui désigné pour accompagner le président Jean-Baptiste Satchivi dans la gestion de la Ccib pour les cinq prochaines années, Kamilou Arouna nourrit assez d’ambitions pour l’amélioration de l’économie nationale. A travers cet entretien, il parle de son parcours, de ses priorités pour la 5ème mandature de l’assemblée consulaire et de l’orientation qu’il souhaite pour la jeunesse béninoise.
L’Evénement Précis : Vos impressions après votre élection en tant qu’élu consulaire et ensuite président de la région Borgou-Alibori ?
Kamilou AROUNA : Ce sont des sentiments de joie et de satisfaction qui m’animent à l’issue de ces élections à la Ccib. Car, elles viennent mettre fin à une longue léthargie au niveau de cette institution ? Cette situation constituait un handicap pour la bonne marche des affaires dans notre pays.
La marche vers les élections du 05 janvier 2014 depuis deux ans n’a pas été facile
Oui ! Oui ! Oui ! Mon élection à la tête de la Ccib Borgou-Alibori n’a pas été simple. Comme toute élection, celle-ci a donné lieu à une campagne. Mais ici, comme il s’agissait d’une élection professionnelle, la refonte des textes a joué en notre faveur, notamment l’article 44 de nos nouveaux statuts. A notre niveau, notre crédo a été de nous battre pour l’application stricte des textes. Pour pouvoir remporter cette élection, nous avons bénéficié aussi de la confiance des autres chefs d’entreprises.
Vos priorités aux côtés du président Satchivi et pour l’économie béninoise ?
Elles se résument en une dizaine de points. Nous entendons, avec le président de la Ccib, travailler dans une unité d’actions et de pensée avec tous les acteurs de la vie socio-économique de la région septentrionale. En particulier entre l’administration locale, les partenaires techniques et financiers de l’administration locale et la Ccib que nous représentons au niveau de cette région économique>
A travers cette unité, tous ces acteurs que nous sommes, devrons parvenir, avec l’appui du gouvernement, à faire jouer à cette région son rôle de 2ème pôle économique du Bénin. En outre, pour effectivement faire jouir au Bénin les atouts dont dispose la chambre de commerce, nous comptons aller dans une démarche innovante. Pour ce faire, nous ferons tout avec le bureau pour mobiliser les investisseurs nationaux et internationaux à porter leur choix sur la plate-forme de la région économique de Parakou qui englobe l’Alibori et le Borgou. Ainsi, à travers cette politique de mobilisation des investisseurs potentiels, nous pouvons faciliter la création de la richesse. Mais, très vite, nous essayerons de répertorier les secteurs clés économiques de la région et ceci en partenariat avec l’administration locale. Ce faisant, vous voyez déjà que nous soutenons l’Etat dans la mise en place des mesures afin d’inciter les jeunes à l’entreprenariat. Notre politique doit également pouvoir permettre, de par nos actions, de sortir les jeunes chefs d’entreprise de leur situation d’incubation au profit du secteur formel structurant. Vous savez aussi bien que notre président, Jean-Baptiste Satchivi est l’homme qu’il faut pour cette institution et je crois qu’ensemble, il va falloir faciliter une bonne collaboration entre les opérateurs économiques de notre région économique et les institutions bancaires. Et là, nous entendons œuvrer aux côtés des pouvoirs publics afin de faire de l’administration publique béninoise, une administration de développement. Cela sous-entend la dynamisation du partenariat public-privé au profit du développement local. Et dites-vous que beaucoup de partenaires commerciaux viendront investir dans la région.
Comment êtes-vous arrivé à ce niveau dans notre pays, la sous-région et le monde ?
Il faut dire que je suis venu de très loin. En effet, après les grèves de 1989, j’ai compris qu’il fallait que je me prenne en charge. Dès lors, je me suis fixé des objectifs à atteindre, car seul le travail paie. De 1990 à 1993, j’ai fait le Nigéria où j’allais acheter des pièces détachées que je revendais à travers la société Freedom-Time. C’est en 1994 que je me suis lancé dans le Génie civil en créant ma société GCG (Génie-civil Commerce Général). A l’époque, c’était avec le registre A et nous avions débuté avec World Education et AGEFIG. Après cette expérience, je me suis retrouvé de 1999 en 2004 avec le projet PAMER, toujours dans le génie civil. C’est donc à partir de 2004 que nous avons commencé avec l’industrie du Bois. A partir de 2010, nous avons intégré le transport à nos activités. Depuis 2011, nous sommes le représentant exclusif des produits SHELL sur tout le territoire national.
Vos conseils à l’endroit de la jeunesse qui compte toujours sur le secteur public pour se trouver un boulot ?
Je voudrais appeler à l’union des fils du Borgou-Alibori. Nous devons travailler ensemble pour relever ce défi qui est pour nous tous. Je voudrais exhorter les jeunes à ne pas se décourager et à se prendre en main. Ils ne doivent pas hésiter à se lancer dans l’entreprenariat. Ils doivent prendre des risques. Car, l’Etat est essoufflé et ne peut pas satisfaire toutes les demandes d’emploi. Nous ne pouvons pas être tous fonctionnaires d’Etat. L’auto-emploi doit être valorisé. Je voudrais apporter ma propre expérience à la jeunesse du Borgou-Alibori afin de lui faire comprendre qu’ils peuvent y arriver. Les études, c’est bien, mais nous avons remarqué que chaque année, des diplômés sortent de nos universités publiques voire privées et qui manquent d’emploi. C’est pour cela que les jeunes ne doivent pas hésiter à commencer par se lancer, eux-mêmes, dans l’entreprenariat.