« Seuls les jeunes que nous sommes, sont les véritables victimes des bourreaux politiques… Nous avons vu des mercredis rouges organisés par Alternance Citoyenne devenue parti politique…. Je souhaite que des syndicalistes se formalisent pour devenir officiellement des hommes politiques… ».
Ainsi s’est exprimé hier à Azalaï hôtel de Cotonou, le chargé à la coordination de la stratégie de communication du gouvernement, Komi Koutché, ministre de la communication et des technologies de l’information. Pendant plus d’une heure d’horloge, il a décrypté l’actualité nationale et a pointé d’un doigt accusateur les syndicalistes.
Il dénonce toute manœuvre de déstabilisation du pouvoir et invite les syndicalistes grévistes et les opposants à aller à l’école du leader charismatique Bruno Amoussou, ancien président du Parti social démocrate. « Je préfère dire la vérité et rien que la vérité que de me taire et ne pas avoir la conscience tranquille. Il est mieux pour moi que je parle et que les syndicalistes demandent que le chef de l’Etat me relève de mon poste ministériel », a dit le ministre Komi Koutché.
« Comment comprendre que des syndicalistes vont jusqu’à demander que le préfet et le commissaire central de Cotonou soient relevés de leurs fonctions. C’est inadmissible », a-t-il affirmé. Pour lui, certains partenaires sociaux ne font plus du syndicalisme, mais de la politique. En somme, le ministre a déploré la manière dont la grève est actuellement conduite au Bénin.
En faisant des propositions, le ministre Komi Koutché a invité les syndicalistes à saisir la Cour constitutionnelle au lieu d’aller en grève.
« Je les invite aux voies légales de recours lorsqu’on se sent brimé parce que nous sommes dans un Etat de droit. C’est comme ça qu’on peut construire notre pays et c’est ça la démocratie. Le gouvernement ne doit pas être toujours le seul au banc des accusés. Nous devons nous mobiliser autour des questions essentielles, car personne n’est heureux aujourd’hui de ce qui se passe », a-t-il laissé entendre.
Bientôt de l’Internet à haut débit pour le bonheur des Béninois
Le ministre de la communication, des technologies de l’information et de la communication a passé au scanner les grandes priorités du chef de l’Etat en 2014. Mais avant, il a rappelé les chantiers réalisés et ouverts par le gouvernement. Ainsi, il a d’abord passé en revue les réformes engagées dans le domaine des Technologies de l’information et de la communication (Tic).
Dans ce secteur, le ministre Komi Koutché a annoncé de grandes innovations parmi lesquelles, la mise en place d’infrastructures des Tic et de la poste. Une réforme qui, selon le ministre, va permettre l’avènement du haut débit en Internet au Bénin. De même, les réformes sont engagées au niveau de Bénin Télécoms Sa. « Bénin Télécoms Sa sera reformée. Il sera procédé à sa transformation institutionnelle et il y aura la naissance de deux sociétés dont l’une chargée de la gestion du détail concernant le réseau filaire et l’autre consacrée à la gestion des infrastructures », a-t-il dit.
Pour le ministre Komi Koutché, la poste va être complètement restructurée et dotée d’une personnalité juridique. De même, le ministre a rappelé que Libercom fait actuellement l’objet d’un lancement d’appel d’offres en vue de l’ouverture de son capital. Komi Koutché a indiqué que le délai de la mise en œuvre de ces réformes est de six mois. L’atterrissage du deuxième câble sous-marin, la prise des dispositions idoines en vue de rester dans le délai dans le processus de passage de l’analogique au numérique en cours, la construction en vue d’une maison de la presse qui va constituer un point de mobilisation de l’information fiable sont également les autres réformes en vue.
De la question de l’infrastructure routière et énergétique
Dans son exercice, le ministre Komi Koutché a également abordé la question des infrastructures routières.
A ce sujet, il a indiqué que plus de 1.000 km de route sont en chantier et 1.000 autres Km seront bientôt lancés. Cela, à l’en croire, est la résultante de l’engagement du gouvernement béninois. « La route du développement passe par le développement de la route », a précisé le ministre. Parlant de l’énergie et de l’eau, il a souligné que des efforts considérables ont été faits par le gouvernement par le truchement de la vision du Chef de l’Etat, Boni Yayi.
Ainsi, d’ici peu de temps, le taux de 100% de l’accès de la population à l’eau sera atteint. Il est à noter également, selon le ministre Komi Koutché que « les coupures intempestives de courant que nous vivons actuellement sont du fait de notre dépendance de l’extérieur. Car, a-t-il poursuivi, le Ghana qui est notre grand fournisseur est lui-même en difficulté et c’est cela qui explique cette situation. A cet effet, le gouvernement a décidé de poursuivre les chantiers en cours dans ce domaine », a-t-il clarifié.
Aucun gouvernement n’a encore trouvé une solution magique au problème du chômage
Le Port autonome de Cotonou (Pac) est aussi revenu dans l’intervention du ministre. Komi Koutché a fait savoir que le traitement de marchandises prévu au Pac est de 2 millions environ, alors que 7,44 millions de traitement ont été obtenus et selon lui, cela justifie les réformes qui y sont opérées. Notre port connaît une certaine vitalité, a-t-il ajouté. Il trouve donc qu’il urge de maintenir ces efforts. Concernant le chômage, il a indiqué que des efforts se font par le gouvernement.
« Aucun gouvernement n’a encore réussi à trouver une solution magique au problème de chômage. Cela tient à cœur au gouvernement et beaucoup d’initiatives ont été prises. Mais, je suis fier de la jeunesse, car la jeunesse comprend tout ce qui est de nature à déstabiliser le pays et les jeunes savent aussi qu’ils seront les grands perdants. Quel que soit ce à quoi vous appartenez, n’engagez aucune lutte qui ne soit en votre faveur. Tel est mon appel à l’endroit des jeunes ».
L’abus dans la jouissance de la démocratie
Le ministre de la communication, Komi Koutché s’est aussi intéressé à la jouissance de la démocratie au Bénin. Pour lui, il faut voir au-delà de la personne du Chef de l’Etat qui est une institution et ne pas se donner la voie libre pour tenir des propos peu orthodoxes à son égard. Il a, à cet effet, affirmé que « la démocratie béninoise est la seule au monde où on insulte le Président de la République comme on veut. Il y en a certains qui se versent dans des propos qui ne sont pas contrôlés.
C’est en cela que j’apprécie le Président Bruno Amoussou. Ecoutez-le bien ! Dans ses interventions et ses prises de parole, il ne se verse pas dans des propos pareils à l’encontre du Chef de l’Etat et c’est parce qu’il sait qu’au-delà de la personne du Président Boni Yayi, il y a ce qu’on appelle le respect des institutions. Moi, je l’admire beaucoup pour cette sagesse et cette manière de faire et il nous faut nous comporter comme cet homme politique », a-t-il conclu.