Entretenir les médias sur les grandes priorités de l’Etat béninois pour l’année 2014 : c’est la substance de la conférence de presse animée par le ministre de la Communication et des Technologies de l’Information et de la Communication, hier mardi 4 février.
Devant un parterre de journalistes, Komi Koutché qui, en tant que coordonnateur de la communication du gouvernement, entend donner la bonne information parce qu’elle alimente la démocratie, promet d’être strictement objectif et sans langue de bois. Divers sujets d’actualité étaient donc au menu…
C’est pourquoi, pour 2014, les priorités tournent autour des grandes réformes à opérer pour l’avènement du haut débit au Bénin.
A ce propos, Bénin Télécoms SA devra être remise en selle en subissant une transformation institutionnelle pour laisser place à deux nouvelles sociétés. Toutes choses qui, à terme, génèreraient des profits à l’Etat, se convainc Komi Koutché.
La Poste, elle, est dans la déliquescence et là aussi, le gouvernement s’engage à en finir, dès le 30 juin prochain, avec les questions de restructuration, poursuit encore le ministre.
Qui atteste, en sus, que la filialisation de Libercom s’impose pour redonner à cet opérateur GSM, sa crédibilité. Cela passe, à terme, par l’ouverture du capital aux privés ; ce qui est en cours, a fait savoir le ministre.
La migration vers le numérique est aussi prise comme priorité afin que le Bénin soit au rendez-vous du tout numérique.
Et pour l’amélioration de la communication Internet, l’arrivée d’un deuxième câble sous-marin est attendue pour impulser une nouvelle dynamique à ce secteur, fait savoir le conférencier. Rappelant que ses promesses antérieures ont été rigoureusement tenues, Komi Koutché promet qu’il en sera de même pour les nouveaux engagements qu’il prend.
A cet effet, il promet que la construction de la Maison de la Presse deviendra réalité pour aider à la fourniture d’informations vraies sur le Bénin, de même que la loi sur les communications électroniques adviendra à coup sûr.
Des prouesses
Abordant la question des priorités du gouvernement, Komi Koutché souligne que beaucoup de chantiers sont ouverts et que d’autres attendent de l’être. Ils couvrent environ 1000 km de routes et 1000 autres kilomètres sont en instance d’être lancés.
Dans le domaine de l’Energie et de l’Eau, mentionne-t-il, des efforts sensibles sont faits et seront renforcés, pour que d'ici à la fin de l'année, le pays atteigne les 75 % de taux de couverture et à terme les 100%. Les mêmes tendances devraient être observées pour ce qui est de la couverture en énergie électrique ; même si les ménages n’ont pas toujours les moyens de s’abonner. Komi Koutché ne manque pas de justifier le délestage actuel par la forte dépendance du Bénin vis-à-vis de l’extérieur, ce qui fait que les problèmes actuels du Ghana l’empêchent de fournir au Bénin, les quantités habituelles.
Le Port de Cotonou connaît aussi une bonne dynamique en ce moment, constate Komi Koutché. Ce qui illustre la portée des réformes entreprises à ce niveau, valorise-t-il, ajoutant par ailleurs que les délais de traitement des marchandises y ont été sérieusement réduits.
Par ailleurs, la question du capital humain, vue sous l’angle du chômage, est abordée.
Komi Koutché soutient que le chef de l’Etat y est très sensible et a décidé de mettre un point d’honneur sur les politiques de promotion de l’emploi, et se réjouit des performances de l’Agence nationale pour la promotion de l’Emploi.
Le Régime d’assurance maladie universelle (RAMU) pour l’inclusion sociale, perçu comme pertinent par le ministre devrait faire l’objet de réflexion visant sa perfection plutôt que d’être critiqué, toute initiative tanguant à ses débuts avant d’être véritablement lancée.
Le micro-crédit aux plus pauvres qui touche aujourd’hui plus d’un million de Béninois, a eu un impact positif sur les populations, et devrait faire école, estime Komi Koutché qui se félicite que de nombreux pays africains s’inspirent de cette initiative qu’il dit béninoise.
Des menaces à la stabilité ?
S’intéressant à la crise sociale, Komi Koutché estime que certains appellent à l’insurrection mais qu’ils seraient les plus épargnés puisqu’ils n’auraient même pas leurs enfants ici et qu’en cas de grabuges, ils ne seraient pas les premières victimes.
Là-dessus, le ministre invite la jeunesse à savoir identifier ses centres d’intérêt pour ne pas se faire manipuler, tant certains acteurs politiques s’illustrent dans la racaille. Et s’il faut changer l’ordre des choses, c’est qu’il faut amener les acteurs publics à avoir le comportement qu’il faut, recommande le coordonnateur de la communication gouvernementale.
Parlant des menaces d’insurrection, Komi Koutché dit faire une déduction des propos de ceux qui invitent à écourter le mandat du chef de l’Etat, ainsi que de la façon dont les grèves se mènent aujourd’hui. Et pour lui, le Bénin est un pays de liberté, où nous avons même trop de bienveillance pour ce qui est mal. Pour lui, les mouvements de grève actuels ne se justifient pas vraiment, et ont tout de mouvements politiques.
Aussi appelle-t-il les syndicalistes à se dévisager en transformant leurs syndicats en mouvements politiques.
En ce qui concerne spécifiquement les magistrats, Komi Koutché estime que leurs revendications ont été satisfaites par le gouvernement, lequel ne doit pas être seul sur le banc des accusés pour apprécier la situation qui prévaut dans le pays.