A quelques heures des prochaines négociations, gouvernement et syndicats ont toujours des points de vue divergents. Pour le gouvernement, les centrales syndicales, au lieu de paralyser l’appareil administratif sur toute l’étendue du territoire, pourraient revendiquer leur droit en utilisant d’autres formes de recours.
Mais les syndicalistes ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, aucun dénouement de crise n’est possible, si le gouvernement ne rétrocède pas les fonds déflaqués sur salaire pour fait de grève, et si l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) et le Csub participeront aux négociations.
Martial Sounton, Ministre du travail et de la fonction publique
« Le gouvernement est déterminé pour que le dialogue soit franc »
Martial Souton, ministre du travail et de la fonction publique
J’ai invité toutes les centrales qui siègent régulièrement dans la commission des négociations, dans l’esprit que nous préparions les prochaines étapes des négociations. Celui qui n’est pas signataire d’une motion de grève ne veut pas dire qu’il ne revendique rien. Il n’a pas choisi l’option de la grève pour revendiquer. C’est deux choses différentes.
Le gouvernement dit qu’il ne sert à rien de se camper sur sa position avant de venir aux négociations. Que nos partenaires acceptent qu’on s’asseye pour que chaque point soit discuté. Nos partenaires, eux, viennent avec des préalables en disant que s’il n’y a pas ci, on ne bouge pas.
Ce que je veux, c’est que les centrales syndicales n’ont qu’à accepter lâcher un certain nombre de choses pour que chaque point inscrit à l’ordre du jour soit débattu. Le gouvernement s’emploiera toujours à poursuivre le processus du dialogue jusqu’à ce qu’on trouve le vrai dialogue.
Le Gouvernement est déterminé. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que le dialogue franc et sincère ait lieu. Ils ont déploré que les autres syndicats soient présents aux négociations. On verra ce qu’il faut faire dans les jours à venir. Je les invite au calme.
C’est dans le calme que nous allons construire notre nation. J’avais dit également à une autre occasion que les recours ne peuvent pas être toujours des recours de force.
Il faut plutôt la force des arguments, la force du dialogue. Il faut aussi de temps en temps utiliser l’arsenal juridique que nous avons au Bénin. Par exemple, on fustige le fait que le préfet a pris un arrêté pour réprimer une marche ou qu’on a fait des défalcations illégales.
Il y a des instances qui peuvent trancher ces problèmes pour savoir si c’est le gouvernement qui a pris une mauvaise décision ou si c’est les syndicats qui ont pris une mauvaise décision. Les syndicats n’ont qu’à faire des recours. Donc, on peut revendiquer en utilisant d’autres formes de recours que de paralyser l’appareil administratif.
Enfin, les actes que commettent les centrales syndicales sont quand-même dangereux par rapport à la population, parce que les défalcations qu’ils réclament proviennent des poches des contribuables.
Si parce qu’on ne s’entend pas avec le gouvernement, on ne trouve pas une autre arme que de pénaliser ceux qui paient les impôts, il y a donc quelque chose qui ne va pas. Le Bénin est le seul pays au monde où les gens ont une idée de grève sans service minimum.
Ce n’est pas normal. Il faut que nos sages et personnalités puissent parler à nos partenaires sociaux, pour qu’ils comprennent qu’on peut revendiquer, mais pas toujours dans le bruit. Le bruit à tout moment aussi a ses limites. De toute façon, le gouvernement fera tout ce qui est en son pouvoir pour associer tous ceux que peuvent intervenir dans le dénouement de cette crise.
Pascal Todjinou, Sg/Cgtb
« Nous sommes là rien que que pour nos revendications purement corporatistes »
Le 1er point, c’est bel et bien la restitution des prélèvements sur salaires pour fait de grève, conformément à notre Constitution et à la loi sur l’exercice du droit de grève. Parce que la question de liberté est une question fondamentale pour nous.
Nous sommes en grève et le conseil des Ministres a bel et bien dit que pour décrisper la situation sociale, il invite les partenaires sociaux aux négociations le lundi 03 février. Mais si c’est par rapport aux mouvements de grève, qu’est-ce que la grande commission vient chercher à cet endroit ? On leur a dit : « N’invitez pas l’Unstb à notre table de négociation.
Nous sommes disponibles pour mener un vrai dialogue avec le gouvernement. Et nous nous sommes donnés des consignes hier, que si le gouvernement fait un pas, compte tenu des dégâts de la grève, nous allons accepter un minimum pour pouvoir arrêter le mouvement de grève. La grève a démarré aujourd’hui et chaque semaine, ce sont les mardis, mercredis et jeudis.
Primo, nous ne sommes pas là pour déstabiliser un quelconque régime. Secundo, nous ne sommes pas là pour accéder à un quelconque pouvoir. Tertio, nous sommes exclusivement là pour nos revendications qui sont purement sociales et corporatistes. Les organisations syndicales ne luttent pas pour accéder au pouvoir politique, ni pour un quelconque soulèvement populaire.
Laurent Mètognon, Sg/Fesyntra-Finances
« Nous ne voulons pas l’Unstb et les briseurs de grèves »
Rien ne l’autorise à amener à la table de négociation les briseurs de grève. S’il le tente encore une seconde fois, nous ferons la même chose qu’hier.
Noël Chadaré, Sg/Cosi-Bénin
« Cessez de provoquer les Sg des centrales et confédérations syndicales »
Nous invitons le gouvernement dit de la refondation à cesser de provoquer les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales qui revendiquent la liberté pour le peuple et les travailleurs…Nous ne sommes pas contre les défalcations, mais il y a les conditions dans lesquelles s’opèrent les défalcations et il y a une loi.
Dieudonné Lokossou, Sg/Csa
« La lutte va continuer et Yayi le sait »
Les Secrétaires généraux dont les honneurs et réputations ont été souillés, ont décidé en toute responsabilité d’assigner en justice le Chef de l’Etat Boni Yayi qui doit impérativement exhiber les preuves irréfragables de ses insinuations selon lesquelles les secrétaires généraux ont pris de l’argent chez celui qu’il imagine dans le cadre des débrayages en cours. La lutte va continuer et Yayi Boni le sait
Paul Essè Iko, Sg/Cstb
Il n’y a pas de remède à ce que Yayi ne nous remette pas les sous défalqués.