La politique sous le régime Yayi aura tout inventé au Bénin : après le délit de proximité imputé à Me Adrien Houngbédji dans l’affaire Icc-Services, ce sont les délits de fréquentation du richissime homme d’affaires Patrice Talon et de constat de malaise au sein des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) qui, depuis quelques semaines, sont à la base des flèches déclenchées contre la personne de l’Honorable Claudine Prudencio.
En effet, lors du dernier meeting politique de l’Udbn, parti de l’He Prudencio, elle aurait affirmé qu’au sein des Fcbe, il n’y a plus d’entente. De plus, la députée de la 6ème circonscription électorale, a déclaré à qui veut l’entendre qu’il « vaut mieux être seul que d’être mal accompagné ». Et c’est son tort. Un crime de lèse-majesté impardonnable pour la députée qui se réclame encore de la mouvance présidentielle. Secundo, on soupçonne l’ancienne ministre du commerce d’avoir rencontré le 13 janvier dernier avec d’autres députés l’homme d’affaires Patrice Talon, ennemi public N°1 du régime en place. L’un mis dans l’autre, l’actuelle secrétaire parlementaire, Claudine Prudencio est dans l’œil du cyclone des ardents défenseurs du régime que jusqu’ici, elle dit soutenir.
Mais, le problème qui se pose une fois de plus ici est celui de la liberté : liberté de s’exprimer et de voir qui l’on veut. Et ces faits qu’on reproche à la députée Fcbe n’ont malheureusement, sur le plan juridique, aucun fondement. Même si au Bénin, on s’habitue de plus en plus à coller des dossiers aux partisans du régime qui tombent en disgrâce, Claudine Prudencio doit, face à la situation, savoir garder sa sérénité. Car, contre elle, il sera joué la carte de l’intoxication et de la déstabilisation pour mieux l’abattre. Alors que rencontrer un compatriote à Paris, fût-il forcé à l’exil pour une affaire l’opposant au chef de la majorité présidentielle au Bénin, mais évacuée par la justice n’a rien de compromettant. A moins que le dictionnaire juridique au Bénin soit réinventé, il n’y a rien à voir.