Dans la perspective des échéances électorales en vue au Bénin, l'Union fait la nation (Un) multiplie ses actions pour mieux se positionner sur l'échiquier politique national. Seulement voilà, l'activisme des leaders politiques membres de la plus grande coalition de l'opposition semble ne pas suivre la même direction. Du moins, la recherche effrénée d'un leadership et d'une identité politique par tous les chefs de partis membres de la coalition met en péril la cohésion au sein de la coalition qui aspire pourtant à une fusion définitive pour devenir un seul et unique parti politique. Un constat qui donne à croire au retour des vieux démons qui ont vu partir le Parti du renouveau démocratique (Prd) aux lendemains de la présidentielle de 2011.
Au lendemain de la Conférence des forces vives de la nation, qui a opté pour le multipartisme au Bénin, plusieurs partis politiques se sont constitués. Une situation qui n'a guère favorisé à nos jours, la prise du pouvoir par une formation politique. Pour pallier cette situation, certaines formations politiques à la veille des échéances électorales de 2011, ont décidé de se mettre ensemble pour conjuguer leurs efforts. Ainsi, l'Union fait la nation est née et a choisi, une candidature unique pour l'élection présidentielle et une liste unique pour les législatives de 2011. L'objectif de cette union est de répondre au souci de léguer aux générations futures une classe politique moins émiettée, donc plus unie et plus forte dans sa quête de pouvoir. C'est dans cette logique que l'appel du 12 mars 2008 a été lancé. Le premier pas vers la réalisation de l'objectif a été franchi avec la signature le 1er septembre 2009 du protocole d'union. Mais malheureusement, trois ans après, le comportement, les faits et gestes des responsables de la coalition semblent être en contradiction avec les idéaux de départ.
De la solitude dans l'Union
De plus en plus, l'Un marque sa présence sur l'échiquier politique nationale. Mieux, elle s'illustre dans une démarche de mobilisation qui lui vaut une série de meetings et d'actions politiques diverses qu'elle mène depuis peu. Curieusement, des responsables de partis politiques, membres de l'Union initient, parallèlement aux actions de l'Un, quelques sorties politiques dont les motivations sont bien connues : se faire un leadership politique et sauvegarder son identité. Le cas du week-end du 1er février 2014, en est un bel exemple. En effet, pendant que Sacca Fikara était face aux militants du Mouvement pour la Démocratie et la Solidarité(MDS) à Dangbo pour un géant meeting qu'il dit dédié à l'Un, le parti national Force Clé était plutôt préoccupé par son conseil national. Pourtant, les deux chefs de parti qui ont choisi d'organiser deux activités politiques bien distinctes, dans la même région à la même date et presque à la même heure sont des responsables de premiers rangs de l'Union fait la nation. Du coup, les militants et les autres responsables de l'Un pouvaient se retrouver entre deux meetings. Les affinités et les intérêts personnels et surtout politiques ont donc pris le pas sur le militantisme cohérent et systématique dans le choix de la manifestation à laquelle l'on participerait.
Une situation qui amène à s'interroger sur le respect, sinon, le niveau d'exécution des inscriptions du protocole d'accord entre les différents partis politiques qui se sont mis d'accord qu'" après une expérience transitoire enrichissante de 24 mois, et conformément à la décision de la Convention Nationale des 30 et 31 janvier 2010, les partis signataires des présents statuts ont décidé de poursuivre l'expérience, de se transformer en une seule force politique capable de mobiliser le peuple béninois autour de ses objectifs de développement et de fusionner en un seul et unique parti ".
Retour des vieux démons
A bien y voir, l'Union fait la nation a de la peine à mettre en application les dispositions inscrites dans le préambule de son statut. Tous les partis membres de l'Un veulent garder leur identité et donc leur logo comme l'exigeaient d'ailleurs la Rb et le Prd qui ont fini par claquer les portes. Au regard de tout ceci, on peut bien se mettre à l'évidence du piège qui guette la coalition non seulement pour le choix de ses candidats pour les prochaines législatives mais aussi et surtout pour son candidat unique pour la présidentielle de 2016. L'Union fait la nation réussira-t-elle à son test de cohésion ? Les partis politiques membres de la coalition réussiront-ils enfin à sceller l'Union pour ne pas donner raison au Prd ?
