Le Palais du peuple de la Présidence de la République est très sollicité à chaque début de nouvel an. Le Chef de l’Etat y rencontre différentes couches de la Nation. Mais ce sont les occasions manquées pour rétablir la confiance entre Yayi Boni et le pays.
Après les jeunes, le Président de la République Yayi Boni se prépare à recevoir les Zémidjans. Les femmes de Dantokpa, les têtes couronnées, bref d’autres couches socioprofessionnelles seraient sans doute en train de s’échauffer. C’est sûr, leur tour viendra et elles pourront écouter le Chef. Ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de fouler le sol de la Présidence ou de voir le Chef en face feront leur baptême de feu. En tout cas, c’est comme on le dit, chacun aura son premier jour à « Paris ». Ce n’est pas tant le plus important. L’important est qu’il faut souhaiter vivement que ces prochaines sorties ne constituent pas encore des occasions de monologues acerbes, mais des creusets sérieux d’échange sur la situation réelle de ces couches de la société. Même s’il est vrai que le cadre est vraiment inapproprié pour ces genres de concertations, l’idéal serait qu’on fasse tout sauf des invectives. La dernière sortie en date du Chef n’était pas la bonne et il faut enfin qu’on avance. On ne saurait refuser au Président de la République d’accueillir au Palais les couches sociales pour lesquelles il a de l’admiration. C’est son droit le plus absolu. Certains peuvent y lire des choix stratégiques pour des actions populistes. Mais dans tous les cas, si déjà il y a un brin d’engagement ou d’ambition pour le bien de ces populations au sortir de ces interminables rencontres, il faudra s’en réjouir. Mais le constat nous laisse perplexe car cela fait des années déjà que le Chef de l’Etat reçoit les forces vives, par exemple les Zémidjans sans que vraiment rien ne change dans leur vécu quotidien. Certains parmi eux continuent de dormir à la belle étoile aux différents carrefours et places publiques. En définitive, quand ils quittent le luxueux palais de la Présidence, ils retournent dans leur bicoque et retrouvent leur peine quotidienne. Pas d’évolution conséquente dans l’ensemble. Avec les jeunes qui ont été reçus récemment, si on s’en tient à ce qui a été diffusé pendant les trois heures, on réalise qu’il n’y a vraiment pas eu une bonne nouvelle pouvant les faire jubiler. S’il y avait une proposition cohérente assortie d’un calendrier réaliste, on nous l’aurait signifiée. On espère vivement qu’avec les Zémidjans et les autres couches du pays qui passeront certainement, le Chef nous fasse grâce des chapelets de guéguerres avec les syndicalistes et les politiciens pour vraiment débattre des problèmes de ces laborieuses classes. Tout le monde sait qu’elles ne comprennent vraiment pas grand-chose de ces querelles de tranchées. Les jeunes ont besoin d’emploi, les femmes de Dantokpa attendent un secteur privé dynamique et de l’emploi pour leurs fils et filles, les têtes couronnées aussi certainement ont besoin d’être restructurées et soutenues, bref, tous ces gens ont des problèmes de développement et attendent des solutions. Le Chef n’a certainement pas une baguette magique mais il faut finalement qu’il leur dise quelque chose qui les réconforte. S’il les a invités, ce n’est surement pas pour rire avec eux ou leur raconter ses déboires. Si ce n’est que cela, il y a plusieurs autres cadres appropriés pour le faire. Il faut que ces rencontres soient des occasions de propositions réelles sur la situation des concernés. Autrement, qu’il s’abstienne vraiment.