Ex-entraineur de l’Aspac, Emile Enassouan est le nouveau patron de l’encadrement technique du club Ayéma, un des promus de la Ligue 1. Dans cet entretien, le seul entraineur de la dernière décennie à avoir remporté le titre de champion du Bénin à deux reprises, la coupe du Bénin et la coupe de l’indépendance avec le club portuaire, parle de ses ambitions et de ce début de saison, quoi qu’on dise, réussi de son nouveau club.
L’Evénement Précis : Après l’Aspac, vous êtes le patron de l’encadrement technique de Ayéma. Quels sont les sentiments qui vous animent ?
Emile Enassouan : Je suis heureux de retrouver la première division avec un club jeune. Tout simplement parce que j’ai envie de montrer aux détracteurs, ceux qui m’enterraient déjà vivant, que quand on connait son travail on est fier de l’exercer.
10 points sur 15. Que dites-vous de cette performance de votre équipe en ce début de saison ?
Je dirai que le résultat est passable. Mais, je comprends. Nous avons raté le travail foncier. Nous n’avons pas eu le temps qu’il faut pour préparer les joueurs physiquement. C’est avec le déroulement des matches que nous faisons ce travail que, je l’espère, va nous conduire efficacement jusqu’à la fin de la phase aller.
Mais, être un club promu et réussir à glaner des victoires hors de votre base et d’importants points n’était pas donné à l’avance…
Vous avez raison. Mais, mon équipe pouvait mieux faire>
Encore que, quand on prend les clubs, on constate qu’ils ont, pour la plupart, les mêmes problèmes de préparation. Puisqu’après six mois sans compétition, on est tous obligés de reprendre le travail à zéro. Dans cette atmosphère, je pense qu’on pouvait très bien rivaliser.
Clarifiez-nous vos ambitions avec ce club.
Quand j’ai été approché par le président de Ayéma qui a souhaité que j’apporte mon expertise à son encadrement technique, il m’a dit qu’il voulait, compte tenu du fait que son club venait de monter en première division, le maintenir à ce niveau. Mais parallèlement à cela, moi je pense bien qu’on peut espérer mieux. D’abord, toutes les équipes partent à chances égales. Ensuite, je trouve que nous avons les moyens non seulement de maintenir l’équipe à la fin de la saison dans l’élite, mais aussi de viser grand. Car, nous avons des joueurs de qualité qui sont réceptifs, qui veulent progresser et qui sont réguliers aux séances d’entrainement Ce qui est gage de réussite. Dans ces conditions, on ne demande pas le minimum aux joueurs, mais le maximum.
Ce week-end, Ayéma joue contre l’AS Tonnerre de Bohicon. Comment comptez-vous aborder cette rencontre?
Tonnerre est une équipe qui est, comme d’habitude, annoncée pour jouer les premiers rôles dans ce championnat. Et quand on joue contre ces équipes, il faut faire beaucoup attention. Nous devons jouer de sorte à ne pas trop nous laisser découvrir. Vous savez, nous jouons à domicile. Ce qui veut dire que nous n’allons pas pour limiter les dégâts. Alors, nous avons tenté, durant cette semaine, de travail d’élaborer une combination de schémas d’approche afin de nous donner les moyens de déstabiliser la défense de Tonnerre. Cela nous permettra aussi d’améliorer notre système offensif.
Connaissez-vous correctement l’équipe adverse ?
Pas tellement. Mais, je sais que trois de mes anciens joueurs à Aspac sont dans cet effectif pour le renforcer. Il y a également quelques anciens du groupe qui sont là. Je crois qu’avec de la vivacité et l’adresse devant les buts, ce que nous ne cessons de travailler lors des séances d’entrainement, mes poulains peuvent prendre le dessus sur la défense. Aussi, nous devons rester homogènes, solidaires et plus attentifs dans le jeu.
Est-ce la clé du match, selon vous ?
Pourquoi pas ? Mais, il faut aussi qu’on décèle, au plus vite, le petit défaut chez l’adversaire. Je crois que l’équipe qui le fera, sortira gagnante de la partie.
Qu’avez-vous envie de dire en conclusion ?
Je voudrais féliciter des responsables de clubs, surtout les particuliers, pour les efforts qu’ils fournissent pour permettre à ces jeunes footballeurs d’exister. Je voudrais aussi leur dire de bien vouloir mettre les moyens nécessaires à la disposition de leurs clubs afin de stimuler encore plus les uns et les autres à redoubler d’ardeur dans le travail. C’est en faisant cela que le développement du football auquel nous aspirons sera une réalité dans notre pays.