Après avoir manqué les deux dernières éditions de la Can, le football béninois s’est vu distancé par les ténors du continent. Pis, les équipes présumées faibles ont rejoint et dépassé le Bénin depuis quelques années. Le manque d’organisation, le clientélisme et les crises répétées sont indexés. Aujourd’hui, le niveau du championnat et la qualité des professionnels font qu’on s’interroge sur le niveau réel des Ecureuils.
Comme les autres années, les Ecureuils du Bénin vont entamer les éliminatoires de la Can 2015 avec pour objectif de valider leur ticket pour la 4ème fois à la phase finale de la CAN. Après avoir été absent en 2012 et en 2013, le Onze national n’est plus dans le top 20 des meilleures équipes du continent. Le Bénin est 28ème continental et 99ème mondial. Cette position n’est pas de nature à faire rêver les amoureux du cuir rond>
Avant l’entame des éliminatoires, ce n’est pas la grande sérénité pour le football béninois. En effet, non seulement les Ecureuils ne savent pas encore celui qui va conduire leurs destinées, mais aussi et surtout la grande union sacrée des années antérieures est conjuguée au passé. En plus de ceci, le Bénin ne possède plus des joueurs de grand charisme comme dans les années 2000. Hormis le capitaine Stéphane Sessègnon dont la carrière est d’ailleurs en pointillés depuis le retour du mercato et quelques rares internationaux, le Bénin manque de joueurs pouvant tenir tête à leurs homologues du continent. Lors des différents éliminatoires, le public a compté sur l’apport des expatriés qui ont contribué énormément à la qualification aux trois phases finales jouées par le Onze national (2004, 2008 et 2010). Amadou Moudachirou, Tony Toclométy, Oumar Tchomogo, Alain Gaspoz, Mouritala Ogoubiyi, Razak Omotoyossi, Yohan Djidonou, Rachad Chitou, Stéphane Sessègnon, Jocelyn Ahouéya, Romuald Bocco, Khaled Adénon, Damien Chrysostome… ont joué un rôle primordial dans les différentes épopées du Onze national. Actuellement, soit ces joueurs ont raccroché, soit ils ne sont plus en grande forme. Les joueurs locaux qui devraient assurer la relève ne font pas le poids ou n’ont pas encore l’expérience des grandes joutes continentales. L’exemple le plus édifiant, ces dernières années, est le match des éliminatoires de la Can 2012 face au Burundi à Kouhounou où plusieurs joueurs locaux ont été jetés dans la bataille et se sont cognés le nez (1-1).
La crise aussi est passée par là
Comme si les malheurs qui frappent le football béninois ne suffisaient pas, les dirigeants se mettent à se chamailler. Les séquelles laissées par les différentes crises surtout celle du 20 décembre 2010 sont encore visibles. La division dans laquelle baigne la grande famille du sport roi béninois n’est pas pour créer la sérénité et la grande harmonie. Les crises ont créé deux problèmes pour le football béninois. Il s’agit, entre autres, de l’absence répétée de championnat et de l’impossibilité pour certains joueurs jugés d’un camp donné, de se retrouver en équipe nationale. Ce qui fait que le Onze national ne cesse d’enregistrer des contre-performances. Dans le même temps, les ogres du continent ne cessent de se mobiliser et sont toujours au top. Ce qui est inquiétant est que le Bénin a été doublé par de nouvelles sélections qui étaient à l’affût et qui travaillaient. Pour rebondir, le Bénin devra réunir toutes ses forces et travailler pour retrouver très rapidement la phase finale de la Can.