Profitant de la dernière sortie médiatique de l’Union fait la Nation à Dangbo la semaine dernière, le maire de cette localité a profité de la tribune qui lui est offerte pour adresser une sévère réquisition contre la gouvernance du Chef de l’Etat. Lire l’intégralité de son discours lors de cette manifestation publique
De 2006 à la date d’aujourd’hui, la gestion de la Nation par le pouvoir YAYI est caractérisée par les scandales à très grande échelle, au point où le Président Bruno AMOUSSOU déclarait en 2010 à Goho qu’en leur temps, les gens volaient discrètement les biens publics avec une cuillère à café, mais qu’avec le pouvoir YAYI, les gens volent simultanément avec deux louches, en regrettant que Dieu ne leur ait pas créé un troisième bras afin de s’en servir pour voler simultanément les biens publics avec trois louches.
Le pouvoir YAYI a si mal géré nos biens publics, que le peuple dépité et floué dans tous les sens, a hâte que ce deuxième mandat qui reste encore deux longues années se termine rapidement, et que le Pays soit enfin délivré. Mais contre toutes attentes, c’est à une volonté de poursuivre la salle besogne qu’on assiste, et le peuple pacifique a commencé à manifester des signes multiples et multiformes de rejet du système YAYI.
C’est ce processus de rejet du pouvoir YAYI qui se manifeste aujourd’hui par l’ébullition qu’on observe dans tous les compartiments de la nation. On note la grogne partout, et des manifestations de grève depuis quelques mois dans la santé, l’enseignement, les finances, la justice, l’agriculture, la douane, et tous les secteurs vitaux de l’administration.
Les dirigeants syndicaux de tous les ordres, suite à une tentative de marche pacifique légalement autorisée, ont été sauvagement matés dans l’enceinte de la bourse du travail, conduisant à la généralisation des mouvements de grève.
En lieu et place de l’attitude de négociation que devrait adopter le pouvoir YAYI pour calmer les esprits en guise de recherche du maintien de la paix sociale et du bien être du peuple en courroux, les grévistes ont été illégalement défalqués, conduisant à l’aggravation de la tension sociale et au durcissement des mouvements de grève.
C’est le lieu de rappeler que tous ces mouvements de grève sont partis des revendications socioprofessionnelles multiples et multiformes insatisfaites et surtout des protestations contre les injustices sociales constatées dans la gestion du patrimoine national.
Les revendications socioprofessionnelles se sont doublées de revendications politiques dès lors que le pouvoir YAYI a manifesté l’intention de modifier opportunément la constitution afin de garder définitivement le pouvoir en s’octroyant illégalement un troisième mandat.
A défaut d’obtenir la modification de la constitution pour s’adjuger un troisième mandat, l’objectif actuel de YAYI est de garder le pouvoir à la fin de son deuxième mandat pour ne pas rendre compte de sa gestion catastrophique.
C’est pour cela que YAYI fait la sourde oreille et refuse de négocier. Il a choisi l’escalade, la provocation et l’intimidation en vue de pourrir la situation, et ainsi créer une situation d’état d’urgence, afin de s’en prévaloir pour garder définitivement le pouvoir.
Lors du vote du budget de l’Etat gestion 2014 le 19 décembre 2013, l’exécutif qui croyait détenir une majorité parlementaire de soixante treize (73) députés sur quatre vingt trois (83), s’est rendu compte qu’il n’y avait pas que les dix (10) députés de l’Union fait la Nation pour désapprouver la manière dont la Nation et notre Patrimoine Commun sont gérés par le pouvoir YAYI. Le budget 2014 a donc été rejeté par quarante quatre (44) Députés sur les quatre vingt trois (83), donnant ainsi à YAYI que sa troupe est désormais entrain de l’abandonner.
Et pour dire au Chef de l’Etat qu’il est désormais un roi qui s’est dénudé, le peuple manifeste la désapprobation de son pouvoir en lui exprimant qu’il n’est plus prêt à le suivre aveuglément dans son changement qui a échoué pour devenir émergence, émergence qui a échoué pour devenir refondation, et refondation qui a également échoué et qui est entrain de nous conduire vers le gouffre.
Le Président NAGO de l’Assemblée Nationale, qui est pourtant de la majorité présidentielle YAYI, a eu le courage de révéler au Chef de l’Etat l’ampleur du désarroi du peuple lors de la cérémonie de présentation des vœux au palais le 04 janvier 2014. Le Président NAGO a globalement dit à YAYI que le peuple qui se sent totalement berné par l’exécutif, est si désabusé qu’il ne croit plus ce qu’il entend de son chef YAYI.
Et comme si la désillusion et la disparition des repaires éthiques et moraux n’étaient pas suffisantes, la cours constitutionnelle qui devrait être le garant du respect de la justice et de la légalité constitutionnelle, s’est scandaleusement invitée dans la danse macabre de la médiocrité YAYI pour faire son numéro aux côtés du Chef de l’Etat.
Si non comment comprendre que des gens à qui la constitution a donné le droit divin de ne pas se tromper en les créditant du pouvoir de prendre des décisions qui ne sont susceptibles d’aucun recours, puissent se permettre de prendre cette décision nulle et de nulle effet le 30 décembre 2013 au sujet du vote secret utilisé par les députés pour rejeter le budget 2014 ?
Comment comprendre que la cours constitutionnelle ait pu donner injonction aux députés de se réunir le 31 décembre 2013 pour refaire le vote du même budget à main levée ? Le premier objectif de la cours constitutionnelle, que nous appellerons désormais la cour HOLO, était de modifier de façon cavalière notre constitution pour soutenir le pouvoir décadent de YAYI alors qu’elle n’en a pas le droit.
Son second objectif était de livrer à la foudre de YAYI les 34 députés de la mouvance qui ont osé se rallier aux 10 députés de l’UN pour constituer les 44 députés qui ont rejeté le budget 2014. Par leur refus d’obtempérer, les députés ont fort heureusement balayé du revers de la main ces décisions iniques de la cour HOLO, et ainsi prouvé leur nullité, afin que cette incongruité ne fasse désormais jurisprudence, et que les parlementaires ne puissent plus utiliser le vote secret quand ils le veulent, et à la seule condition qu’ils en manifestent le désir par seulement cinq députés comme le stipule leur règlement intérieur.
Ces présumés sages que la constitution a déifiés, ont refusé d’occuper le piédestal de la sagesse à eux offert par la constitution. Ils ont refusé d’être des remparts infranchissables contre les dérives et la bassesse de tous genres, et sont descendus dans l’arène de la médiocrité YAYI en prenant ces décisions iniques comme de vulgaires voyous qu’ils ne devraient jamais être. Les masques sont donc tombés, et on peut désormais s’attendre à tout avec cette cours HOLO.
Je remercie DIEU qui a inspiré Maitre Hélène KEKE, qui a dirigé avec maestria les débats parlementaires contre ces décisions iniques de la cours HOLO, et qui a déclaré dans la foulée que bien qu’elle soit de la majorité présidentielle de YAYI, elle n’a pas oublié ses cours de droit, et nous devons l’applaudir pour cette bravoure.
L’observation des événements politiques de 2006 à 2012 nous a permis de constater que l’homme d’affaire TALON a soutenu YAYI dans tous ses jeux politiques en l’aidant à gagner le pouvoir en 2006, et que c’est surtout grâce à sa complicité et à la LEPI tronquée aujourd’hui introuvable, qu’il y a eu le KO magique de la réélection de YAYI en 2011.
Selon les dires de TALON que nous avons tous entendus en son temps sur RFI en 2013 après sa fuite du Bénin pour la France, c’est parce qu’il aurait eu le courage salutaire de décider d’arrêter son soutien à YAYI, et refusé de mettre sa fortune à sa disposition pour réviser la constitution afin de lui permettre d’avoir un troisième mandat qu’ils se sont séparés.
Selon TALON, les deux amis se sont de ce fait brouillés, et c’est en représailles de cette brouille que le chef de l’Etat aurait décidé de l’abattre en faisant de lui l’ennemi public N°1 à travers le montage d’histoires rocambolesques d’empoisonnement et de coup d’état, que la justice a qualifiées de non lieu tant au Bénin qu’en France malgré les gesticulations stériles du procureur GBENAMETO.
Notons que ce bouffon de pasteur procureur est aujourd’hui entrain de payer son soutien criminel à YAYI, à l’image de son prédécesseur AMOUSSOU qui avait aveuglément servi YAYI dans beaucoup d’affaires louches dont mon emprisonnement criminel en 2009, et qui a fini par aller me remplacer en prison où il croupi depuis bientôt quatre ans sans jugement.
Si YAYI ne s’était pas brouillé avec TALON, nous aurait-il déclaré que TALON a volé (400) milliards pas an sur le dos du Bénin pendant sept ans ? A moins que les deux hommes aient d’autres secrets de fortunes cachées à nous révéler, YAYI nous aurait-il déclaré que TALON est si riche qu’un pour cent de sa fortune règlerait les problèmes de la jeunesse Béninoise ?
Et s’il était vrai qu’un pour cent de la fortune à TALON pouvait régler les problèmes de la jeunesse béninoise, ne serait-il pas plus sage de négocier dix ou vingt pour cent de cette fortune avec TALON et le laisser tranquille afin d’avoir de quoi régler les problèmes des béninois ?
Monsieur TALON que YAYI traite de voleur aujourd’hui a-t-il pu annuellement voler tout seul 400 milliards de nos francs pendant sept ans sans la complicité du Président YAYI le banquier et docteur en économie ? Je rappelle au passage qu’il y a mille millions dans un seul milliard, et que tout le budget annuel du Bénin ne dépasse pas mille milliards afin d’attirer l’attention du peuple béninois sur la gravité des déclarations de YAYI.
Les invectives mensongères contre les hommes d’affaire TALON,
AJAVON, FAGBOHOUN et tous les autres béninois riches du sud, avec destruction de leurs entreprises et de leurs propriétés, ainsi que la séquestration de leurs avoirs bancaires sont-elles normales ?
Qui du Bénin ou de YAYI va payer quand la justice les rétablira dans leurs droits ? La diabolisation des syndicats et de la classe politique, ainsi que l’instrumentalisation des jeunes en vue d’en faire des boucliers contre la classe politique et les syndicats sont-elles des solutions à la situation explosive que nous traversons actuellement du seul fait de la gestion scandaleuse de YAYI ?
Je remercie le député Candide AZANNAÏ de la majorité présidentielle YAYI, qui de fort belle manière sait à chaque fois nous éclairer avec brio, en trouvant les mots justes pour démonter les machinations et les contre vérités de la troupe à médiocrité de YAYI, et je vous prie de l’applaudir pour la densité de sa culture politique, son éloquence et sa témérité.
Je remercie l’Eglise catholique, qui a l’image du regretté Monseigneur De SOUZA, a toujours su se fémarquer des églises de rue et des églises évangéliques qui mangent avec YAYI et qui se sont autoproclamées guides spirituels de YAYI dans sa gestion catastrophique.
Car l’église catholique a toujours su prendre de la hauteur spirituelle en tirant chaque fois la sonnette d’alarme face aux dérives pernicieuses et dictatoriales du pouvoir YAYI, et je vous prie également d’applaudir le clergé catholique pour son clairvoyant engagement aux côtés du peuple laborieux de notre pays.
Je remercie l’Union Fait la Nation, qui malgré toutes les attaques et privations dont elle est systématiquement victime en toutes choses et en toutes circonstances, se bat dignement tous les jours contre les dérives du pouvoir YAYI. Remercions l’UN dont la dernière sortie de son premier coordonnateur Théophile MONTCHO le 27 janvier 2014 a permis de dénoncer l’irresponsabilité, l’agressivité, le tribalisme, l’incohérence, le régionalisme, le mensonge d’état, le culte de la personnalité, la haine, l’incohérence, le mépris, l‘invective, la médiocrité, l’absence de vision et de boussole dans la gestion de notre patrimoine national commun, qui n’est nullement la propriété de la mouvance présidentielle de YAYI, et je vous prie d’applaudir l’UN pour sa bravoure et son endurance.
Savez-vous que Dangbo est une commune de 96.000 habitants qui
n’a ni téléphone conventionnel ni Maison des Jeunes, et dont 80% des
populations n’ont ni électricité, ni force de l’ordre, ni le moindre mètre linéaire de route ? Savez-vous que le colon avait une piste de dix neuf ,’.(19) kilomètres pour relier Dangbo à Akassato et Cotonou via Dèkin et Awomè-gblon, avec la bretelle Awomè-lokpo pour atteindre Zinvié ?
Savez-vous que la piste Dèkin-Gbéko existait, et que s’il y avait réellement la volonté de faire de la vallée de l’Ouémé la deuxième plus riche au monde après celle du Nil, on devrait faire ces voies ainsi que celle de Sèdjè-Dénou à Démè pour relier les communes de Zè et Adjohoun ? Si rien n’a été fait jusqu’à ce jour (et rien n’a été programmé dans ce sens par le pouvoir YAYI), c’est parce que la vallée de l’Ouémé a le malheur d’être dans l’Ouémé, et que les fils de notre vallée qui servent aveuglement YAYI sans lui demander ce minimum vital ne sont que de minables abrutis qui ne pensent qu’à leur ventre.
C’est depuis trois ans le Conseil Communal de Dangbo demande en vain audience à YAYI pour lui exposer ces problèmes, et pourtant la majorité des conseillers de Dangbo sont des FCBE et des UTD qui sont d’obédience YAYI.
De sa position du Président de notre pays qui est régis par des lois démocratiques nécessitant la reddition des comptes de tous dirigeants à ses mandants, le Président YAYI devrait humblement prendre de la hauteur en cette période dangereuse, et revenir humblement à un discours responsable et rassembleur, afin d’éviter le pire quis’annonce dans les prochains jours avec le bras de ger qu’il appelle de tous ses vœux dans son attitude de mépris diabolique et d’invective outrageusement belliqueux.