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Le Matinal N° 4284 du 7/2/2014

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Lazare Sèhouéto sur « Cartes sur table » :« La Constitution permet d’écourter le mandat du Chef de l’Etat »
Publié le lundi 10 fevrier 2014   |  Le Matinal


Lazare
© Autre presse par DR
Lazare Sèhouéto, coordonnateur national de l’Union fait la Nation


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Le Coordonnateur général de l’Union fait la Nation (Un), Lazare Sèhouéto a rappelé dimanche 09 février 2014 sur Océan Fm que le peuple peut rendre plus court le mandat du président de la République. C’était au cours de l’émission « Cartes sur table » animée par Ricardo Kpékou.

« C’est possible. Par des voies légales, on peut écourter le mandat du Chef de l’Etat. Constitutionnellement, c’est possible », a déclaré le député Lazare Sèhouéto sur Océan Fm dimanche 9 février.

A l’entendre, lorsque dans une maison il y a quelqu’un qui met progressivement le feu aux chambres, il faut tout faire pour l’empêcher d’enflammer toute cette maison. Seulement, l’invité de « Cartes sur table » a souligné que si la traduction de Yayi Boni devant la Haute Cour de justice évoquée par certains députés de l’opposition (Sacca Fikara, Candide Azannaï, Epiphane Quenum, Ndlr) est envisageable, la question n’a pas encore fait l’objet de discussion au sein de l’Un.

En attendant que l’Union analyse cette préoccupation, Lazare Sèhouéto s’est contenté de montrer que le Bénin est en crise. Et pour lui, le président de la République en est l’un des auteurs.

« Il a corrompu la politique béninoise. Yayi Boni ne connaît que l’argent. Quand Yayi voyage à l’intérieur du pays, c’est avec des caisses d’argent. C’est connu », a-t-il indiqué. Alors que le Bénin se dirige petit à petit vers l’impasse, a poursuivi le Coordonnateur général de l’Un, le Chef de l’Etat détruit méthodiquement toutes les voies de recours.

A l’en croire, Yayi Boni a instrumentalisé toutes les institutions, s’est attaqué au Clergé catholique et a discrédité toutes les forces morales. « Les institutions de règlement des problèmes n’existent plus.

On risque de tomber dans l’anomie généralisée. Et c’est Yayi qui est responsable », s’est-il écrié. L’invité a également réagi aux accusations de collusion portées contre les forces politiques et les syndicats.

Pour lui, ce sont les incultes qui critiquent le soutien apporté par certains partis politiques aux organisations sociales. Lazare Sèhouéto a déclaré assumer sa présence aux côtés des organisations syndicales le 27 décembre 2013 devant la Bourse du travail.

« Il n’y a pas de manipulation des forces sociales. C’est une histoire inventée par la mouvance.

Ce n’est pas la première fois que ça se dit… Ça se passe ailleurs. Sortons de nos nègreries et émancipons-nous. C’est un faux débat ». Le député a montré qu’il n’y aurait pas eu le mouvement du 27 décembre 2014 si le gouvernement n’avait pas organisé de concours de recrutement frauduleux et si les libertés publiques ne sont pas constamment violées.

L’invité a par ailleurs indiqué que c’est « le mépris » du gouvernement qui a conduit au durcissement des mouvements sociaux. « Yayi n’a pas pitié de ses populations. Ça fait des mois que cela dure. Les hospitaliers sont en grève depuis 4 mois. C’est l’impunité qui conduit à ça. Les syndicats crient mais ils ne sont pas écoutés », a-t-il déploré.

Yayi comme un monarque…

L’invité de « Cartes sur table » dénoncera également les traitements déséquilibrés réservés aux opérateurs économiques au Bénin. L’ancien ministre du General Mathieu Kérékou, Lazare Sèhouéto a critiqué le contrat léonin dont jouit le promoteur de la cimenterie de Massè et l’arbitraire dont est victime l’homme d’affaires Patrice Talon. « Le problème de l’affaire Talon, ce n’est pas que Yayi et Talon se soient brouillés.

Le vrai problème c’est que quand on signe un contrat avec un opérateur économique, même à supposer que ce contrat est mauvais, pour le rompre, il y a des procédures. Yayi Boni ne respecte aucune procédure.

Il se comporte exactement comme un monarque. Quand Yayi veut quelque chose, ça devient une loi », a-t-il fustigé. Pour lui, le Chef de l’Etat ne peut plus rien apporter de nouveau aux Béninois. Car, a-t-il soutenu, il ne lui reste que deux ans.

« Durant les deux ans qui restent, Yayi sera en campagne. Même si par extraordinaire il ne sera pas candidat en 2016, il va travailler pour 2014, 2015, 2016. Même si on lui fait des propositions, il ne va plus en tenir compte », a-t-il fait remarquer.

Et fort de cela, le Coordonnateur général de l’Un a rappelé que les assises nationales que propose la plus grande alliance de l’opposition ne prennent plus en compte le président de la République. A l’en croire, lesdites assises devront parler de l’après-Yayi et réfléchir à de meilleures perspectives pour la jeunesse.

Allégresse Sassé

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