A l’instar d’autres délégations gouvernementales dépêchées dans différentes régions productrices du coton, les ministres Jonas Gbian de l’Economie et des Finances et Denis Ali Yérima de la Défense nationale, se sont rendus vendredi dernier dans plusieurs communes du Borgou. Echanges avec les producteurs et transporteurs, visite de marchés autogérés et d’usines ont ponctué ce déplacement qui vise à rassurer les acteurs de la filière face aux difficultés que connaît présentement la campagne de commercialisation du coton.
Par Claude Urbain PLAGBETO A/R Borgou-Alibori
coton dans la commune de Kalalé, 6 127,6 tonnes ont été jusque-là achetées pour seulement 540,2 tonnes de coton évacuées vers les usines et 302 tonnes égrenées. Plus de 34 tonnes de coton sont déjà consumées dans cette commune, selon le responsable du développement rural (RDR) de Kalalé, Orou Guessou Bagoudou. A Nikki, la situation est pareille. Pour une prévision de production de 3 780 tonnes, informe le RDR Nikki, Charlemagne Aboua, 1 033,9 tonnes sont achetées; 184,3 tonnes réceptionnées à l’usine MCI visitée par la délégation ministérielle vendredi dernier et 3,3 tonnes parties en fumée.
Avec une prévision de 709 tonnes de production à Pèrèrè, 409,238 tonnes soit 57,8% sont achetées et 16 tonnes soit 3,9% effectivement convoyées pour l’égrenage, à en croire Khalifa Bori Bata, RDR Pèrèrè.
A tout cela, s’ajoutent des pluies enregistrées fin janvier 2014 dans lesdites localités et qui ont ralenti les opérations d’achat du coton.
Ainsi se présente le tableau de la campagne d’égrenage et de commercialisation du coton en cours dans les trois communes parcourues vendredi 7 février dernier par la délégation gouvernementale en tournée dans le Borgou.
Accompagnés des députés de la région Gaston Yorou, Adam Boni Tessi, Orou Sé Guéné, Kora Gounou Zimé, des cadres du ministère de l’Agriculture et autres, les ministres Jonas Gbian et Denis Ali Yérima ont échangé avec les producteurs sur les difficultés rencontrées actuellement dans le cadre de la campagne de commercialisation du coton.
Mesures prises
Les échanges qui se sont déroulés essentiellement en langues locales, ont permis aux producteurs de s’enquérir des dispositions prises par le gouvernement pour accélérer les opérations d’évacuation du coton des champs vers les usines et la commercialisation. «Ces opérations ont connu un grand retard du fait du délai long mis pour négocier avec les égreneurs», a expliqué le ministre Jonas Gbian à chaque étape. «Compte tenu de cette situation, le coton est resté dans les champs ou dans les marchés autogérés. Alors que les pluies vont démarrer ou ont commencé ailleurs», a-t-il poursuivi.
Les responsables du développement rural (RDR) et les producteurs visiblement anxieux pour la plupart, ont également souligné l’insuffisance de véhicules pour l’évacuation du coton et surtout le mauvais état des pistes rurales.
«Nous devons prendre des mesures urgentes pour que ce qui a été produit et qui, cette année, ressort à 306 000 tonnes, soit égrené et vendu», a laissé entendre le ministre de l’Economie et des Finances.
En ce qui concerne la réfection des pistes, l’entrepreneur a pris l’engagement devant la délégation et les producteurs de démarrer les travaux depuis samedi dernier. En ce qui concerne l’évacuation, le ministre Jonas Gbian a indiqué que le gasoil sera disponible dans les usines et les transporteurs pourront être servis après livraison du coton à l’usine, en attendant de rentrer en possession des frais de transport.
Hier dimanche, la délégation ministérielle devrait sillonner d’autres communes du Borgou.