Les questions relatives aux droits sexuels et de la reproduction étaient au cœur d’un atelier de réflexion organisé vendredi 7 février dernier, par le Centre d’actions pour le Développement intégré et la Solidarité (CeRADIS-ONG) au profit des acteurs de la Société civile et de la presse. La rencontre a permis aux participants d’élaborer une feuille de route susceptible d’aider le gouvernement à tenir ses engagements en faveur des objectifs de la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD) au-delà de 2014 et à s’investir davantage en faveur des droits sexuels et de la reproduction, à l’échéance des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015.
Par Maryse ASSOGBADJO
Qu’adviendra-t-il de la santé de la reproduction et des droits sexuels à l’échéance des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) en 2015 ? L’ONG CeRADIS a pris la mesure de la situation et anticipe. L’atelier de réflexion qu’elle a organisé au profit de la Société civile et de la presse vendredi dernier, vise à mettre ces acteurs au cœur des actions à mener en vue de susciter plus d’engagements de la part du gouvernement à l’échéance des OMD. Il s’agit en réalité pour l’ONG de «travailler à forger la position du Bénin aux négociations post OMD et à la prochaine réunion de la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD). Aussi est-il question d’agir sur les «politiques de façon à les rendre aptes à créer les conditions pour un meilleur positionnement de la Santé et des Droits sexuels et de Reproduction (SDSR).
Selon les données recueillies auprès de CeRADIS-ONG, le Bénin figure parmi les pays ayant un indice de fécondité élevé dans le monde. La même source renseigne que le pays conserve un rythme croissant de doublement de la population qui se réalise tous les 22ans avec un taux de croissance de l’ordre de 3,2% l’an. Les filles de moins de 18 ans contribuent pour un quart de la fécondité générale et les besoins non satisfaits en matière de planification familiale représentent 30%. Pour CeRADIS, ces données qui laissent encore à désirer, doivent guider l’action politique.
«Il est de notoriété publique que l’investissement dans les droits sexuels et reproductifs permet non seulement de maîtriser les flux démographiques mais aussi de réaliser des économies substantielles pour l’Etat», a souligné le directeur exécutif de CeRADIS-ONG, Nourou Adjibadé. Il apparaît impérieux, selon lui, de faire des droits sexuels et de la reproduction, un point central des stratégies de croissance et de développement. D’où l’implication de la presse et de la Société civile.
Pour y parvenir, quatre axes ont été identifiés et feront l’objet de plaidoyer.
Il s’agira, entre autres, d’amener le gouvernement à faire preuve d’une volonté politique et d’un engagement renouvelé en faveur des programmes d’actions des mesures requises en vue de la réalisation intégrale des objectifs de la CIPD, de promouvoir la participation effective des acteurs de la Société civile concernés et d’intégrer la population dans le programme de développement pour la période post-2015, a souligné le coordonnateur de Social Watch, Gustave Assah.
La CIPD en bref
Selon les explications du coordonnateur de Social Watch, la Conférence internationale sur la Population et le Développement (CIPD) appelle à un changement de priorité en matière de population et de développement et privilégie la qualité de vie plutôt que les chiffres. Elle exige également la dynamique démographique dans les domaines de la fécondité, de la mortalité, de l’évolution et de la répartition de la population dans les politiques de développement. Le changement de priorité met l’accent sur les droits de l’homme qui doivent être considérés comme la pierre angulaire des stratégies, programmes et politiques en matière de population. M.A....