C’est avec un plaisir alerte qu’une large brochette de promoteurs et patrons de presse ont répondu hier, lundi 10 février 2014 à l’invitation du tout nouveau Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Bénin (Ccib), le pétillant Jean-Baptiste Satchivi, Pdg du groupe Cdpa/Agrisatch S.A.
Ils étaient près de la cinquantaine à répondre à cette troisième rencontre organisée par le nouveau Bureau exécutif, après avoir rencontré le Chef de l’Etat puis, le personnel (Ressources humaines) de la Ccib au lendemain d’une crise qui a duré plus de deux ans.
C’est une initiative très louable qui dénote, d’ores et déjà, de la vision de communication proactive que comptent entreprendre les nouveaux dirigeants de la maison des entrepreneurs et commerçants du Bénin autour des activités à mener pendant leur mandat de cinq ans.
Si la démarche est à saluer à sa juste importance, il reste que les ambitions que nourrissent Jean-Baptiste Satchivi et toute son équipe soient une réalité qui perdure dans le temps et dans l’espace.
Car, la nouvelle équipe de la Ccib a le désir de voir l’économie béninoise prospère dans le cadre du programme gouvernemental dénommé : Stratégie du développement du Bénin à long terme (Bénin-Alafia 2025).
Le Président Satchivi est allé plus loin pour établir une hypothèse en déclarant que si dans les années des indépendances, les cadres du Bénin (ancien Dahomey) appelé Quartier latin de l’Afrique francophone, ont été utilisés par le colon pour mettre en place et développer l’Administration publique des autres colonies, il n’y a pas de raison pour que nous ne soyons pas aujourd’hui un pays à économie développée et prospère. Il s’appuie sur le grand voisin de l’Est, le Nigeria dont il rêve que les 200 millions de populations viennent un jour consommer ce que produit le Bénin.
Toutes ces ambitions du Président Satchivi sont belles et font même rêver tout bon Béninois. Seulement, il est à craindre une et une seule chose : l’instrumentalisation que le Chef de l’Exécutif risque de faire de la nouvelle équipe de la Ccib.
L’homme est coutumier du fait. Tout le Bénin sait aujourd’hui que Yayi Boni n’aime pas le Président du Conseil national du patronat (Cnp-Bénin). L’homme d’affaires Sébastien Germain Ajavon fait partie des magnats de la vie économique au Bénin que le Chef de l’Etat déteste.
A l’occasion de sa sortie ratée du lundi 27 janvier dernier devant la jeunesse béninoise, Yayi Boni ne s’est pas fait prier pour déverser, une fois encore, sa bile sur Sébastien Ajavon qu’il a mélangé avec son alter égo Patrice Talon en les désignant comme les deux personnes qui veulent ensanglanter le pays.
Le risque que les nouveaux dirigeants de la Ccib courent, disons-nous, est que Yayi Boni décide de se servir de Jean-Baptiste Satchivi et son équipe pour régler des comptes au Président du patronat béninois.
Et c’est là que ne doit aucunement fléchir, Jean-Baptiste Satchivi, Souley Yacoubou Mamam, Awaou Allabi Codjo, Antoine Houssou, Athanase Méhoba, Sylvain Lawson et El Hadj Ibrahim Boukari. Ça ne tardera pas à venir les velléités du Chef de l’Etat à vouloir se servir du Bureau de la Ccib pour « casser les pieds » à Sébastien Ajavon.
Si l’équipe de Satchivi se laissait aller à ce jeu malsain de l’Exécutif béninois, ce serait, sans doute, son arrêt de bilan qu’elle aurait signé !!!
Layé…layé… il ne faudra jamais jouer à ce jeu.
Mais plutôt se mettre dans la peau d’une équipe soucieuse du développement de l’économie nationale par la prospérité dans les affaires de tous les commerçants du Bénin. Et cela, le Président Satchivi lui-même, l’a déjà compris et annoncé en déclarant que la Ccib est un conseiller du gouvernement béninois quelque soit le régime politique qui est au pouvoir.
Mais, on n’est jamais prudent de tout prévoir avec les princes qui nous dirigent actuellement. Car, il est un secret de polichinelle, que nous avons aujourd’hui affaire à des belliqueux et des personnes qui nous donnent l’impression de ne trouver leur bonheur que dans l’affrontement !!!
Un homme averti en vaut deux, dit l’adage. Satchivi et son équipe sont prévenus.
Donc, à sept dans le Bureau Exécutif, on pourrait s’amuser à dire qu’ils en valent alors quatorze.
Ne pas se laisser emballer sur un terrain glissant par le gouvernement Yayi est la voie royale qui permettra à Satchivi et son équipe d’avoir un bilan à défendre à l’horizon 2019. Sinon, une guéguerre créée de toutes pièces sur instigation gouvernementale serait le plat de résistance qui occuperait tout le mandat du Président Satchivi.
Car, lorsqu’il y a une provocation, il y a réaction. Et la réaction qui viendra du camp provoqué n’est jamais connue pour être bien cernée. Donc convions l’équipe à la tâche saine pour l’éclosion d’une économie de développement et non de querelles inutiles qu’aiment susciter et animer les princes au sommet de l’Etat.