Le Chef de l’Etat et son équipe ont toujours du mal à convaincre de leur détermination à combattre la corruption. Le Front des organisations nationales contre la corruption (Fonac) en a donné la preuve jeudi 06 février 2014 lors d’une conférence de presse au Codiam.
Le gouvernement ne fait pas encore assez pour circonscire la corruption au Bénin. Les membres de l’Exécutif crient sur tous les toits leur volonté de lutter, contre le phénomène mais sur le terrain, ils peinent à concrétiser cette détermination apparente.
A en croire les déclarations faites la semaine dernière par le Fonac, la justice attend désespérément depuis plusieurs années l’appui financier de l’Exécutif pour faire la lumière sur plusieurs dossiers de corruption. Selon le président du Fonac, Jean-Baptiste Elias, le Front a déjà transmis 44 dossiers à la justice impliquant 190 personnes qui n’ont toujours pas été élucidés.
Jean-Baptiste Elias a informé qu’avant sa radiation, le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou avait indiqué que les dossiers étaient saucissonnés et que des groupes composés de plusieurs officiers de police judicaire avaient été constitués pour conduire les enquêtes nécessaires.
Selon les propos de l’ancien magistrat, la justice attendait l’appui financier, l’arme décisive, pour enclencher les procédures judiciaires, a indiqué le président du Fonac. Seulement, sollicité, le gouvernement n’a toujours pas libéré les fonds. Comment peut-on alors expliquer une telle situation ? Pourquoi le gouvernement ne veut-il pas accompagner la justice à faire son travail ?
Y-a-t-il des personnes insoupçonnables proches de l’Exécutif qui craignent d’être éclaboussées ? Ces questionnements tous aussi importants les uns que les autres méritent d’être élucidés car, on ne peut vouloir une chose et en même temps son contraire. Le gouvernement n’a en effet de cesse crié son ambition de bouter hors du Bénin la corruption.
Et en montrant des signes d’hésitation face à des dossiers sulfureux dans lesquels près de 200 personnes sont citées, il étonne plus d’un. Les citoyens avertis deviennent perplexes. Selon plusieurs observateurs, en retardant la justice dans son élan, le gouvernement bloque l’accomplissement d’une tâche noble pour la République.
Une situation qui ne devrait pas manquer de conséquences sur les chances du Bénin de reconquérir le 2ème compact du Programme Millenium challenge account (Mca) ; un programme, faut-il rappeler, que le Bénin n’a pu renouveler en décembre dernier faute du taux de corruption grandissant relevé par des indices internationaux.
Les 44 dossiers portant sur des actes de corruption constituent en tout cas pour le gouvernement une opportunité pour démontrer sa bonne foi. A lui de jouer.