Du 19 au 21 février prochain, les animateurs, acteurs et partenaires des médias béninois vont se retrouver au cours de grandes assises qui vont consacrer les 2èmes Etats généraux de la presse béninoise.
Ainsi, après l’épopée des 18 au 22 novembre 2002, voici venu le moment de faire le bilan de la mise en œuvre des seize grands chantiers issus de cette grande messe des professionnels des médias du Bénin porteuse d’espoir pour les animateurs d’une profession dans laquelle on y entre et y sort comme dans un marché !
Si en terme de bilan, on peut aujourd’hui s’enorgueillir d’avoir la plus grande Maison des Médias de l’Afrique francophone et pouvoir bomber le torse d’avoir réussi à créer au Bénin, une seule association représentative des journalistes et assimilés ainsi qu’un seul creuset de regroupement des promoteurs et patrons de presse de service public et privé ; il n’est pas reluisant d’indiquer que la presse se porte mieux. Car, de nombreux chantiers sont restés en rade depuis douze ans qu’a lieu les 1ers Etats généraux de la presse béninoise.
Les chantiers concernant la Centrale d’achat des intrants de presse sont restés un éléphant blanc, la messagerie de presse, une chienlit et le Fonds d’appui au développement des médias demeure une nébuleuse aux contours nauséeux ! Quant à la Convention collective bien que rentrée en application depuis novembre 2005, elle patine encore pour être respectée par toutes les entreprises de presse.
On est là, lorsqu’il a plu au chef de l’Etat de confier à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) l’organisation de nouveaux Etats généraux de la presse béninoise. Car, selon Yayi Boni, si les médias en viennent chaque fois à lui porter des critiques sur ses actions, c’est que ses animateurs seraient mal formés.
Et donc, ils ont besoin d’aller à de nouvelles assises nationales pour revoir leurs méthodes de travail. Le chef de l’Etat a même parlé d’un journal de développement dont il rêverait pour son pays, le Bénin.
Seulement, le contexte actuel dans lequel les 2èmes Etats généraux de la presse béninoise veulent se tenir laisse à désirer. Il est un secret de polichinelle pour tout observateur de la vie sociale, politique et économique du Bénin que le pays traverse un des moments les plus critiques de son histoire.
L’atmosphère est délétère dans presque tous les compartiments de vie du pays. Ce sont les marches réprimées et ensanglantées par-ci, ce sont les grèves limitées et illimitées par-là. Et tout ceci se tient à un moment où le Bénin se prépare à s’engager dans une longue période loin de l’accalmie justifiée par une série d’élections.
En effet, en 2014, si la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) venait à être corrigée par la volonté du Prince qui nous dirige, les Municipales et Locales vont avoir lieu. Puis, en 2015, ce sont les législatives qui pointent, suivies des présidentielles de mars 2016.
Ainsi, jusqu’au départ de Yayi Boni du pouvoir précisément, le 06 avril 2016, pas de répit pour les citoyens béninois appelés aux urnes de façon constante.
Face à cette période mouvementée avec son lot de dosage élevé de grèves des Centrales syndicales, on se demande quel sort sera réservé aux décisions et recommandations ou chantiers qui seront adoptés, le vendredi 21 février 2014.
Yayi Boni est aujourd’hui perçu comme un « fauve » traqué de toutes parts. Lui-même l’a si bien compris qu’il a déclaré, le lundi 27 janvier dernier devant une frange de la jeunesse béninoise qu’il va bientôt bondir. Dans ces conditions, de quel temps d’accalmie vont pouvoir disposer le chef de l’Etat et son gouvernement pour donner les moyens pour la mise en œuvre des décisions issues des 2èmes Etats généraux de la presse béninoise ?
Sans risque de se tromper, on pourrait, d’ores et déjà, affirmer que les délégués aux assises qui s’ouvrent le mercredi prochain vont pouvoir faire leur travail. Mais, ils vont souffrir que leurs résultats restent au frigo... ou dans les tiroirs jusqu’en 2016, moment de la fin des haricots pour le pouvoir de la Refondation.
Car, aujourd’hui, les priorités de Yayi Boni ne sont pas là. Si au Parlement, il a vu mourir son espoir de faire réviser la Constitution, il donne maintenant l’impression de vouloir créer une situation invivable dans le pays et s’en prévaloir pour instaurer un temps de transition pour pouvoir se donner une prolongation.
Mais ça, les Béninois engagés ne sont pas dupes là-dessus et le surveillent comme du lait sur le feu. Pour l’instant disons Yako aux participants des 2èmee Etats généreux... pardon, généraux de la presse béninoise pour le sort à réserver à leurs résultats après le 21 février 2014. Yayi a mieux à faire aujourd’hui. Le contexte sociopolitique ne favorise rien. A la prochaine par la grâce de Dieu.