Le Régime assurance maladie universelle (Ramu) est entré dans sa phase opérationnelle le lundi 18 mars 2013 à la faveur de la cérémonie de lancement présidée par le Chef de l’Etat. Occasion pour Boni Yayi de lancer un appel à l’endroit de ceux qui trouveraient des choses à redire sur sa mise en place. Un discours inhabituel du Président de la République.
C’est un vrai changement de discours qu’a tenu Boni Yayi lundi dernier lors du lancement de la phase opérationnelle du Ramu. D’habitude très confiant par rapport à ces projets et reformes, le Chef de l’Etat, pour une rare fois, s’est mis dans la peau de l’être humain qui peut se tromper dans toute entreprise, mais perfectible. C’est en cela que contre toute attente, il a demandé aux critiques d’excuser les ratés éventuels que pourrait connaître la mise en place de la phase opérationnelle du Ramu. «Nous voulons régler la question de la santé de notre peuple», a souligné le Président Boni Yayi avant d’exhorter tous les Béninois à s’efforcer d’adhérer au Ramu qui est basé sur la solidarité nationale. Le Chef de l’Etat a certainement tiré leçon des expériences passées pour recadrer son discours envers les populations, qui, après moult promesses, finissent par perdre espoir face aux reformes précipitées et mal préparées. De fausses notes qui caractérisent le régime du changement et de la refondation. Un discours qu’aurait pu tenir le président de la République lors des lancements de la césarienne gratuite et de la scolarisation gratuite aux filles. Ces initiatives de Boni Yayi, appréciables il faut le reconnaitre, révèlent pourtant de gros dysfonctionnements pendant leur exécution. Ceux qui dénoncent ces dysfonctionnements sont souvent pris pour les adversaires de la République ; des gens qui ne veulent pas reconnaître les efforts déployés par le premier magistrat. Bref, Yayi a certainement compris qu’il est nécessaire de dire la vérité à ses compatriotes, plutôt que de leur miroiter des promesses qu’on n’est pas sûr de tenir. Le Ramu, tel qu’il a été présenté par le ministre de la santé, est louable. Avec l’exposé de Dorothée Kindé Gazard, il est clair que le Régime d’assurance maladie universelle, donnera accès équitable aux soins de santé de qualité de tous les Béninois. C’est désormais possible que tout citoyen adhérent et souscrivant à la cotisation mensuelle, fixée à 1000 F après consultation des couches les plus défavorisées, sera, en cas de maladie, pris en charge jusqu’à hauteur de 80%. Des frais de consultation aux frais d’hospitalisation en passant par les frais de soins, de médicament, d’examen, de vaccins obligatoires, sans oublier les frais d’appareillage, de transport de malades d’une formation sanitaire à une autre, tout est pris en compte par l’Etat et les Ptf, a-t-elle souligné. Vivement que cela soit ainsi bientôt.
