Mercredi dernier, les Ecureuils locaux étaient à Malabo pour une rencontre internationale de football. Une fois encore, c’est l’humiliation qui en résulte.
La honte du varan est celle du caïman, dit-on. Si les responsables du football s’en moquent éperdument, les Béninois ont marre de se faire humilier régulièrement.
En déplacement à Malabo en Guinée Equatoriale pour une supposée préparation des éliminatoires du Championnat d’Afrique des nations (CHAN), les Ecureuils locaux se sont faits balayer par leurs hôtes. Le score est bien éloquent. Trois buts à zéro (3-0) en faveur du Nzalang national de la Guinée Equatoriale. Une nouvelle humiliation subie par notre pays. Bien à son corps défendant. Car, il s’est trouvé des responsables du football béninois qui ont accepté, voire autorisé ce déplacement. Parce qu’il est tous frais payés. Donc à la charge de la Guinée Equatoriale qui a invité.
Effectivement, le Nzalang national se prépare à recevoir ce week-end le Cap Vert pour le compte de la 3e journée des éliminatoires du Mondial 2014 dont la phase finale aura lieu au Brésil. Pour se remettre en confiance, les responsables sportifs de ce pays de l’Afrique centrale ont opté pour le Bénin.
Une proie facile et docile qui ferait l’affaire. C’est de la stratégie bien compréhensif. Mais ce qui n’est pas compréhensif, c’est le fait que les Béninois acceptent cette invitation. Car, ceux qui sont actuellement en charge notre football savent bien que le Bénin aura du mal à présenter une sélection nationale digne du nom. Pour la simple raison que la plupart des meilleurs joueurs au plan local ne sont pas disponibles. Et pour cause !
Des joueurs non disponibles
L’Algérie abrite actuellement la Can au niveau des juniors. La sélection béninoise est à presque 100% à ossature locale. Sur les 21 joueurs retenus, deux seulement évoluent hors du Bénin. Donc, la grande majorité provient des championnats locaux. Et ce n’est pas tout. En ce moment, la sélection senior qui se prépare à un déplacement périlleux à Blida en Algérie est en regroupement à Aix-en-Provence près de Marseille en France. Au sein de cette sélection, on remarque quelques joueurs locaux. L’un dans l’autre, la crème du football national n’est pas sur place. Et si nos responsables avaient intégré cette dimension, ils auraient refusé l’offre de façon diplomatique. Mais, comme on n’a pas pris l’habitude de dire non aux cadeaux – même empoisonnés – on a décidé d’aller humilier le Bénin et son football. Ce qui est d’ailleurs devenu une habitude. Par deux ou trois fois déjà, des pseudos sélections nationales se sont rendus dans ce pays pour les mêmes raisons. La sentence a toujours été la même : lourdes défaites avec une mémorable déculottée des footballeuses (11-0). A chacune son but, pourrait-on dire. Il n’y a pas longtemps, le Français manuel Amoros – actuel entraineur national – s’est déplacé avec un ramassis de joueurs pour Oman. Pour les mêmes déconvenues.
Il faut qu’on arrête avec cette manière de gérer le sport béninois. Le ministre des sports doit savoir dire non lorsqu’il est nécessaire et utile afin que le Bénin ne continue plus de se faire humilier à chaque fois.