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Adjinakou N° 2191 du 25/3/2013

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Modification de la loi 86-013 portant statut général des Agents de l’Etat : Un complot contre la jeunesse béninoise (les enseignants se mobilisent contre le projet de loi)
Publié le mardi 26 mars 2013   |  Adjinakou


La
© Autre presse par DR
La jeunesse béninoise


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Le projet de loi portant modification de la loi 86-013 portant statut général des Agents permanents de l'Etat(Ape) est sur la table des députés qui ont démarré depuis hier une session extraordinaire. Mais, cette loi suscite des réactions d'indignation de la société civile. En effet un collectif de syndicats a adressé une pétition à ce sujet au président de l'Assemblée nationale. Pour les représentants des travailleurs, dans un pays où la jeunesse est massivement au chômage, une telle loi n'est pas souhaitable. C'est d'ailleurs pourquoi ils invitent la Représentation nationale à retirer purement et simplement ladite loi.

62 ans. C'est désormais l'âge requis pour faire désormais valoir ses droits à la retraite. C'est le projet de loi que le gouvernement a déposé sur la table du président de l'Assemblée nationale pour examen et adoption. Ce projet de loi au sujet de la modification de la loi 86-013 portant statut général des Ape est à l'ordre du jour de la deuxième session extraordinaire au titre de l'année 2013 ouverte hier au Palais des gouverneurs à Porto-Novo. Mais, avant même que cette session extraordinaire ne s'ouvre, les syndicalistes réunis en un collectif dénommé Collectif des syndicats pour l'éveil citoyen(Cosyec) était vendredi dernier au Parlement pour protester contre l'adoption d'une telle loi par les députés. A cet effet, ils ont remis au président de l'Assemblée nationale, une pétition où 2100 signatures ont été recueillies et qui visent à demander aux élus du peuple le retrait pur et simple de ce projet de loi en instance d'adoption.


Contre-arguments
Remettant en cause les arguments évoqués par le gouvernement pour justifier ce projet de loi à l'Assemblée nationale, les syndicalistes estiment que le maintien par exemple au poste au-delà de 60 ans des enseignants à la craie est une réforme précipitée. Ce qui dénote, selon eux, d'une méconnaissance totale des difficultés liées à l'exercice de la profession d'enseignants. Parlant justement des enseignants, le Collectif propose qu'au lieu de maintenir les enseignants au-delà de 60 ans, de recruter d'autres Ape ou de continuer le reversement des Agents contractuels de l'Etat(Ace) en Ape. De même, la raison selon laquelle il n'y aura pas de cadres expérimentés pour gérer l'administration publique n'est pas fondée. En outre, le vote d'une telle loi va conduire à la perte de la jouissance des annuités dont bénéficient les agents qui vont à la retraite jeunes après 30 ans de service. Fort de

ces constats, les syndicalistes demandent aux députés de renvoyer l'étude de cette loi en 2017 afin de poursuivre la réflexion pour une réforme de qualité. En attendant, ils exigent le retrait pur et simple de la loi modificative 86-013 portant à 62 ans l'âge de la retraite avec suppression du critère de 30 ans de service. Car, selon eux, dans un pays où la jeunesse est massivement au chômage, on ne peut pas se permettre une telle solution. " Ne sacrifiez pas la jeunesse de ce pays sur l'autel des intérêts inavoués ", a conclu le Collectif.


Motivations diverses
Pendant que le Collectif des syndicalistes entend user de tous les moyens en sa possession pour protester contre un éventuel vote de cette loi, il se trouve des agents qui y sont favorables. Au niveau des enseignants, la chose est diversement appréciée. Pendant que d'autres s'opposent à ce projet de loi, estimant qu'il faut donner la chance aux jeunes de trouver un emploi, il y en a d'autres qui tiennent à ce que cette loi soit votée le plus rapidement possible. Ce qui prouve que le Collectif n'avait pas tort lorsqu'il affirme que la jeunesse ne doit pas être laissée pour compte au profit des intérêts égoïstes. C'est dire donc que la bataille sera rude. Des jeunes sortent par milliers des universités et des centres de formations et ont besoin d'être recrutés pour servir leur nation, il ne serait alors pas normal de faire une rallonge, au nom d'une quelconque expérience, à ceux qui ont déjà eu l'occasion de servir la nation. Ceux qui seront recrutés vont acquérir aussi de l'expérience au fil des années. Le cri de cœur du Collectif sera-t-il entendu ? Les regards sont désormais tournés vers l'Assemblée nationale.

Edgar Gnimavo

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