Le Fonds national de la microfinance (FNM), ce n’est pas que l’octroi de microcrédits aux plus pauvres. C’est aussi le renforcement des capacités des acteurs de la microfinance. C’est en tout cas le sens qu’il convient de donner à la rencontre technique organisée à l’hôtel Bel Azur de Grand-Popo par le Fonds national de la microfinance du 20 au 23 mars 2013.
Une centaine de participants notamment des Consultants de la Banque islamique de développement (BID), des Structures Financières Décentralisées, des Experts comptables et autres consultants venus du Bénin et d’ailleurs ont pris part à l’atelier qui s’est fixé pour objectif de restituer et de valider les rapports des différentes missions d’accompagnement et d’assistance diligentée au profit des Institutions de Microfinance (IMF) partenaires du FNM.
De façon plus spécifique, il a été question, au cours de ces trois jours de réflexion, d’une rencontre technique d’appropriation des outils de la finance islamique dans le cadre de la procédure d’implémentation de ce type spécifique de financement au Bénin par le FNM suite à un accord de prêt signé en 2009 entre le Gouvernement du Bénin et la BID ; il y a eu aussi une revue du processus d’implémentation d’une gestion de la performance sociale et d’une amélioration de la gestion des ressources humaines dans les SFD ; enfin, il a été fait une évaluation de la feuille de route dans le cadre des diligences définies quant aux obligations de conformité des IMF aux dispositions de la nouvelle loi et au nouveau référentiel comptable sous peine de disparition. Après des échanges fructueux et constructifs, tous les rapports présentés par les experts ainsi que le planning de formation du FNM pour l’année 2013 ont été validés. La mise en conformité avec la nouvelle loi : le grand challenge
Tous les rapports ont retenu l’attention des participants. C’est le cas par exemple de celui présenté par la mission d’accompagnement et d’assistance aux IMF dans le cadre de leur mise en conformité à la nouvelle loi sur la microfinance au Bénin.
Dans leurs interventions, le DG/FNM, le Secrétaire général du Ministère en charge de la microfinance comme le Président du Consortium Alafia, ont tous mis l’accent sur la nécessité pour les IMF partenaires du FNM de se conformer à cette nouvelle loi pour ne pas tomber dans l’illégalité. « Comme j’ai l’habitude de le dire, la microfinance, c’est d’abord une affaire de laboratoire. C’est suffisamment important de continuer à exister en tant qu’IMF. L’exercice que nous venons de faire, nous le faisons pour deux motivations. La 1ère est que nous avons pour mission d’accompagner les institutions. La 2è motivation est que la plupart des IMF détiennent encore les fonds du FNM dont les échéances ne seront pas totalement éteintes dans 24 mois. Et si vous disparaissez, vous disparaissez avec notre argent… Le temps est le second nom de Dieu. Il faut que les engagements pris s’inscrivent dans le temps. Les cabinets ne viendront pas vous remplacer. Faites en sorte que ce qui est bloquant à l’interne soit levé pour ne pas être désuet à l’issue des 24 mois prescrits par la nouvelle loi sur la microfinance », a conseillé M. Komi Koutché.
Abondant dans le même sens, M. Vincent Mitchodjèhoun, Secrétaire général du ministère en charge de la microfinance, a émis le même vœu. Pour lui, l’importance de ces trois jours de réflexion est de permettre aux uns et aux autres d’être au même niveau d’information et de disposer des mêmes outils de gestion dans le contexte actuel où il existe une nouvelle loi sur la microfinance. « Nous encourageons vivement les uns et les autres à accélérer la procédure pour qu’en mars 2014 les IMF partenaires du FNM ne soient pas déclarées non en règle », a dit M. Valère Houssou, Directeur exécutif de l’ONG Alidé et Président du Consortium Alafia. Il a partagé avec les autres participants les démarches qui ont été menées par son institution. « Avant la mission diligentée par le FNM, Alidé a engagé à son niveau la procédure de mise en conformité et, depuis deux semaines, son dossier est déposé à la Cellule de microfinance du ministère des finances pour l’attribution d’un agrément comme le prescrit la nouvelle loi », a dit M. Houssou.
Pour M. Herbert Houédjissi qui est intervenu au nom des experts sur le sujet relatif à la mise en conformité, « toutes les IMF doivent tout faire pour obtenir un agrément du ministre des finances avant de pouvoir opérer sur le territoire national et ce, à partir de mars 2014 ». Cette mise en conformité qui est ainsi exigée permettra, a-t-il poursuivi, de protéger les épargnants puis d’asseoir un cadre formel plus adapté de fonctionnement et de gouvernance des IMF. « Des observations faites après un travail qui a duré trois mois avec les IMF, l’espoir est permis », a dit M. Houédjissi. C’est aussi l’impression globale qui se dégage après l’intervention des représentants de chaque IMF présents à l’atelier. Il reste maintenant que les engagements pris par les uns et les autres soient respectés pour le bonheur du secteur de la microfinance.