lls se comptent du bout des doigts, les partisans de la mouvance présidentielle qui continuent de s’échiner, envers et contre tout, pour le compte du gouvernement. De plus en plus, les alliés du chef de l’Etat déclinent l’offre lorsqu’ils sont invités sur les ondes pour défendre les choix de l’Exécutif. Mieux, ils ne se bousculent plus aux portes des meetings et des monologues télévisés. Ce sont quasiment les mêmes qui continuent de se prêter à cet exercice.
En vérité, les militants de la mouvance présidentielle sont de moins en moins nombreux à accepter de défendre le chef de l’Etat. Excepté les fous du roi qui émargent dans le secteur des véhicules d’occasion, quelques ministres et ceux qui occupent des positions privilégiées au sein des administrations et des sociétés d’Etat, personne ne veut prendre fait et cause pour Boni Yayi. Or, pendant ce temps, ses adversaires politiques ne manquent pas d’éléments pour nourrir la contradiction.
Ils ne se font d’ailleurs pas prier pour occuper l’espace médiatique abandonné par l’autre partie. Les événements socio-politiques qui se succèdent à un rythme soutenu ces derniers temps leur fournissent suffisamment d’arguments pour se prononcer sur la place publique. En panne d’inspiration, les défenseurs du pouvoir peinent à réagir promptement. Comment pourrait-il en être autrement lorsqu’ils ne sont pas eux-mêmes convaincus des choix opérés par le régime ?
Quand on les aborde en privé, ils avouent qu’ils ne peuvent pas se permettre d’assumer les actes que pose le régime. D’autres estiment qu’ils n’ont rien obtenu depuis huit ans et ne sont pas, par conséquent, prêts à compromettre la suite de leur carrière. Ce qui les intéresse, ce n’est pas tant de servir de boucliers au chef de l’Etat. Ils attendent plutôt les positionnements sur les listes des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) pour le compte des élections municipales et législatives. C’est encore ça qui les retient et qui les empêche d’attaquer le régime de front.
Dans un tel contexte, celui qui doit ouvrir grand les yeux, c’est le chef de l’Etat. Il faut qu’il comprenne que certains de ses partisans le conjuguent déjà au passé. Aujourd’hui plus qu’hier, il doit se préparer à être de plus en plus seul. La politique, c’est comme un milieu d’hyène. On se détourne de vous lorsque vous cessez d’être utile. Et Boni Yayi sera de moins en moins utile. Il fera le constat.