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Entretien avec le Directeur du Centre culturel Chinois : « Avec l’ambiance, la fête du Happy Chinese New Year a un bon avenir au Bénin »
Publié le jeudi 13 fevrier 2014   |  Educ'Action


Festival
© aCotonou.com par TOP
Festival du Nouvel An Chinois au Palais des Congrès
Mardi 28 Janvier 2014, Palais des Congrès, Cotonou : Un grand spectacle a lieu dans le cadre du festival du Nouvel An Chinois


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A quelques semaines de la fin de la 5ème édition du Happy Chinese New Year, le Directeur du Centre culturel Chinois du Bénin, BAI Guangming a bien voulu faire un point d’étapes avec votre Journal Educ’Action qui a recueilli pour vous ses impressions. Visiblement comblé par la réponse du public à cette édition, il n’a pas caché sa joie d’être au Bénin et de vivre ces instants ‘’formidables’’.

Educ’Action : A mi-parcours des activités programmées dans le cadre du festival chinois, quelles sont vos appréciations ?

BAI Guangming : Mes appréciations sont très bonnes sur la 5ème édition du Happy Chinese New Year au Bénin. On a déjà fait 6 grandes activités, la conférence de presse, l’exposition, la cérémonie de la cinématographie, la compétition d’art plastique, la compétition en langue chinoise et en langue française et surtout les trois grands spectacles. J’ai vu dans les journaux, beaucoup d’articles de toutes sortes, il y a aussi les amis de la Chine qui nous donnent leurs impressions. Moi je suis tellement content pour chaque activité. Par exemple, le spectacle au CEG Ste Rita, ah les enfants !!! Ça c’est formidable ! C’est la première fois qu’une troupe se déplace dans ce genre. Et ensuite pour le spectacle du lendemain, il y a beaucoup d’élèves qui sont allés au palais des Congrès tout simplement parce qu’ils ont aimé la prestation de la troupe Tianjing. Ils sont ravis de voir çà. Et le CEG ste Rita compte plus de 5.000 apprenants. Je crois qu’au moins 4.000 ont assisté à ce spectacle. Tout était plein. C’était vraiment formidable. Pour le palais des Congrès aussi, la salle était archi pleine. Des spectateurs étaient même restés debout. C’est un pari gagné pour cette 5ème édition. Le 29 janvier aussi à Calavi, c’était formidable de voir les enfants qui exécutaient des danses béninoises avant le début du spectacle. Ah vraiment ! j’ai compris que c’était un bel exemple de brassage culturel. Et une chose très remarquable aussi, c’est derrière le CEG Godomey. Il y avait des enfants qui ont fait la citation d’un poème chinois. Pour nous, on est tellement étonné. Même pour la troupe, ils ne s’en revenaient pas et ils ont demandé s’il y avait des Chinois là et on leur a dit que c’était des Béninois. C’est vraiment formidable parce que le but de ce festival c’est aussi partager la joie, la culture chinoise et aussi béninoise.

Comment expliquez-vous le fait que chaque année, la fête prenne plus d’ampleur ?

C’est sûrement à cause des innovations de chaque année. On n’aimerait bien que chaque année, la fête soit encore plus grande mais, il y a les contraintes budgétaires.

Est-ce que vous vous attendiez à un si grand exploit de la troupe Tianjing ?

Bien sûr. Mais il y a encore quelque chose qui doit être très intéressant pour le public béninois. C’est le 15 Février prochain. C’est le grand carnaval. Cette année on va faire l’escalade avec des chevaux de l’écurie de Cotonou. Et il y a une équipe des experts de danse de lions. Il y a au moins deux lions qui viennent spécialement pour la fête. Ce ne sont pas les lions du centre. Mais bien sûr, il y a des lions du centre et le dragon du centre qui vont faire la démonstration et aussi les apprenants des arts martiaux qui vont donner leurs démonstrations mais le plus important, c’est le spectacle que va donner l’équipe d’experts de danse de lions. Ça, c’est la première fois qu’on a invité une troupe de danse de lions.

La prochaine activité, c’est la soirée gastronomique, quoi de neuf pour cette édition ?

Oui, ça, il n’y a pas beaucoup de nouveaux trucs. Il y a de nouveau restaurants qui ont ouvert leurs portes et qui vont peut-être nous présenter des choses. C’est une soirée au cours de laquelle on va fournir au public béninois les meilleurs plats chinois. Il y a aussi une nouveauté dans ce festival que nous n’avons pas annoncé au départ parce que ce n’était pas sûr. Maintenant, les objets sont venus et on va faire une exposition le 14 février. On n’a pas le choix sinon on risque de faire encore des choses en Mars alors que la fête serait passée. Le Vendredi 14 février, c’est aussi la fête des amoureux. L’exposition aura lieu au CCC et nous allons inviter les élèves en langue chinoise du Centre, de l’Université, la fédération des béninois formés en Chine parce que nous n’avons pas assez de temps pour informer la grande masse.

Dans la sous région, à part le Bénin, dans quel pays vous fêtez encore le nouvel an chinois comme cela se fait au Bénin ?

Il y avait aussi l’Egypte au départ. Mais depuis l’année dernière ou depuis la 3ème édition, nous avons ajouté l’Afrique du Sud et l’Ile Maurice qui est un peu comme le Bénin. A partir de cette année, le Nigéria a rejoint le groupe parce qu’il y a un nouveau Centre culturel Chinois qui vient d’être créé à Abuja.

Après 5 éditions du Happy Chinese New Year, est-ce que vos objectifs sont atteints ?

Franchement, les objectifs ne sont pas encore atteints. Même si on a des activités qui intéressent des milliers de Béninois, il reste encore à faire parce que Cotonou seul compte plus du million et pourquoi, c’est seulement des milliers que nous avons ; bien sûr à travers les médias et surtout la télé, les gens voient mais ce n’est pas encore çà. Ce n’est pas encore comme l’Institut Français surtout qu’avec la langue française, c’est plus facile. Mon rêve, c’est de faire que le Centre culturel Chinois l’étoffe de l’Institut Français au CCC par exemple. Je sais que ce n’est pas facile parce que la France et le Bénin, vous avez trop de choses en commun mais on va essayer quand-même de les approcher. De plus en plus, il y a le public béninois qui vient pour apprendre la langue chinoise. Avec le temps ça va venir. Avec l’ambiance, la fête du Happy Chinese New Year a un bon avenir au Bénin.

Est-ce que vous avez le sentiment que les artistes béninois s’inspirent des œuvres chinoises dans leurs créations ?

C’est sûr parce que si vous voyez le démarrage de la compétition d’arts plastiques, il y a des artistes qui s’essaient. Normalement, on ne veut pas que les artistes professionnels s’ingèrent. C’est plus les collégiens qui ont une vocation pour l’art moderne ou traditionnel qui sont attendus. Par exemple, on a fait la fête du printemps et on a choisi les meilleurs les lauréats qui sont allés en Chine. Mieux, vous connaissez CONAASCO, le Concours National d’Arts Scolaires ; on choisit chaque année les meilleurs candidats pour une formation de trois semaines en Chine. Là-bas aussi, les artistes chinois peuvent apprendre auprès des artistes béninois parce que quand vous prenez les tableaux ici par exemple, les artistes béninois utilisent des couleurs vives, attrayantes et florissantes. En Chine, les artistes n’utilisent pas les couleurs très vives mais quand on voit les tableaux béninois, on dit : ah c’est bien ! C’est joli et tout !! Il y a par exemple le chorégraphe et danseur Alladé Adolphe Koffi qui est allé former les danseurs chinois pendant un mois dans les provinces et après, on a fait un grand spectacle. C’est donc un échange, un brassage de nos peuples que nous souhaitons.

Année 2014, l’année du cheval en Chine, que retenir?

Le cheval, c’est un animal travailleur, vous voyez. Ici aussi au Nord, il y a la tradition du Cheval. On raconte que le roi KABA, quand il monte sur son cheval, sa puissance est inégalable. En Chine, il y a une population nomade au Nord. Les demis mongols. Ils sont toujours sur le cheval. Le cheval, vous voyez, c’est la fidélité, le dévouement, la vitesse, la persévérance, la rapidité. Le Cheval a beaucoup de bonnes qualités. Pour nous, c’est comment s’en servir pour le travail pour nos pays, la Chine et le Bénin. Je suis sûr que dans quelques années, le Bénin sera émergent parmi les pays africains, pourquoi pas dans tout le monde.

Quelle est la politique culturelle de la Chine au Bénin ?

Au plan culturel, ce que nous voulons, c’est que nos deux peuples se connaissent mieux à travers la culture. Nous faisons beaucoup d’activités mais en tant que Directeur du centre, ce n’est pas suffisant. Il faut encore investir plus dans le culturel que dans l’économie. Mais quand on en discute en commission chaque année, la culture occupe toujours la plus petite place. Il faut aussi dire que de plus en plus de Béninois vont en Chine pour faire le commerce et les études. Il y a des gens qui ont les moyens et qui ont envoyé leurs enfants en Chine étudier ; je connais le Bénin depuis près de 20 ans lors de mon premier séjour. Mais depuis 2010, je suis ici continuellement. C’est un beau pays.

Quel est l’intérêt pour la Chine que sa langue soit parlée par des Béninois ?

Pour la langue, on veut que les amis béninois parlent parce que pour la promotion de la culture, la langue est essentielle ; si vous savez parler la langue de votre vis-à-vis, ça doit être plus facile. Pour les Béninois, si vous parlez la langue chinoise, dans votre travail ou dans votre vie, vous avez encore de nouveaux horizons. De plus en plus, le contact devient étroit entre la Chine et le Bénin. Nous, on veut que tous les Béninois parlent chinois.

Vous avez certainement compris l’intérêt pour d’autres nations de parler votre langue. Aujourd’hui au Bénin, nous travaillons à introduire nos langues dans le système éducatif formel. Qu’est-ce que vous souhaitez aux autorités béninoises ?

On dit que le Bénin, c’est aussi le quartier Latin ; le Bénin a une culture de longues années. Pour connaître un pays en profondeur, il faut connaître la langue. Mais j’espère que le gouvernement béninois comprend l’enjeu et peut donner beaucoup d’importance aux langues nationales. Par exemple, je suis allé chercher un dictionnaire fon/français dans toutes les librairies mais il n’y en a pas. Pourquoi, on ne peut pas réimprimer tout ça. Pour les étrangers, c’est très utile ! On doit apprendre l’un de l’autre. Et pour finir, je souhaite que le brassage culturel de nos peuples, la Chine et le Bénin soit plus effectif.

Propos recueillis par Serge-David ZOUEME & Ulrich Vital AHOTONDJI
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