Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Benin    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Économie
Article



 Titrologie



Le Matinal N° 4288 du 13/2/2014

Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Économie

Campagne cotonnière 2013-2014: l’incertitude sur l’atteinte des 310 mille tonnes annoncées
Publié le jeudi 13 fevrier 2014   |  Le Matinal


Le
© Autre presse par DR
Le coton


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les difficultés et réalités que connait la campagne cotonnière en cours d’achèvement n’augurent pas d’un bon signe. Contrairement aux attentes, les résultats enregistrés ne permettent pas d’être optimiste pour l’atteinte des prévisions de Yayi Boni. Et pour cause ! Point n’est besoin de revenir sur ce que tout le monde connait déjà, notamment les aléas qui plombent l’évacuation du coton vers les usines d’égrenage, ce qui ne permet pas d’espérer de bons résultats. Yayi Boni et ses ministres le savent mais se refusent de s’en convaincre et persistent dans leur campagne de mensonge.

Dès ce matin, ils se retrouvent au palais de la Présidence pour une séance de crise et situer les responsabilités. D’abord, considérons les statistiques annoncées par Fatouma Amadou Djibril, Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (Maep), le week-end dernier lors d’une visite du Chef de l’Etat à Banikoara. Selon elle, 310 mille tonnes de coton sont attendues pour la campagne en cours. Mais à la date du samedi 8 février 2014, seulement 120 mille tonnes ont été achetées auprès des producteurs et 62 mille tonnes sont égrenées. Tout part de là. Nous sommes en février, dernier mois d’achat de coton graine. Ces chiffres sont en dessous des résultats qu’on devait avoir en ce mois-ci. Si réellement une campagne a bien marché, on devrait déjà avoisiner les 310 mille tonnes. La raison est que les pluies démarrent déjà. Elles sont intenses en mars au sud. Tout le monde sait que le coton et la pluie sont comme le jour et la nuit ; ils ne cohabitent pas. C’est dire donc qu’au sud du Bénin, l’achat du coton ne devra plus continuer à partir de mars. Si un producteur n’est pas arrivé à vendre et faire évacuer sa production avant mars, c’est d’office une perte. Dans le nord, la réalité n’est totalement pas la même chose. Un des producteurs contacté, a indiqué qu’on peut tolérer l’achat du coton-graine jusqu’à mi-mars. Au-delà de cette période, tout est foutu, car l’agriculteur doit pouvoir préparer son champ, non seulement pour la campagne à venir mais aussi pour faciliter la culture d’autres produits, notamment ceux vivriers. Et avec les changements climatiques, explique-t-il, les pluies deviennent précoces, ce qui oblige le paysan à être prêt à tout moment.

Les statistiques qui disent tout

Quand on se réfère aux statistiques de la ministre de l’Agriculture, comparativement au temps écoulé et la durée qui nous sépare de la prochaine campagne, espérer atteindre les objectifs n’est plus permis. Si en deux mois et plus (décembre-Janvier et une partie de Février), après le lancement de la campagne de commercialisation du coton-graine, l’on n’a pu acheter que 120 mille tonnes, est-il possible d’acheter 190 mille tonnes (la différence des 310 mille tonne) en un mois (Février-mars) ? Question à la ministre et le Président de la République. Mais déjà, chacun peut se faire une idée sur cette question en considérant par ailleurs les éléments ci-après : les pistes rurales sont défectueuses et selon les propos du Directeur du génie militaire mardi 11 février sur la télévision nationale, il y a 3500 kilomètres de pistes rurales à réfectionner pour une bonne évacuation du coton vers les usines d’égrenage. Et pour y arriver, une trêve de quelques jours a été décrétée (selon la ministre Amadou Djibril) pour permettre la réalisation de ces travaux par les entreprises, l’évacuation du coton-graine cessera momentanément. Elle reprendra effectivement le 24 février 2014. Ce qui signifie que le mois de mars est la seule période de profit pour les acteurs afin d’acheter, évacuer et égrener 190 mille tonnes de coton. Si le problème de transport a bloqué l’évacuation, qu’est-ce qui explique alors le faible taux d’achat de coton-graine par les agents compétents ? L’achat n’a rien à avoir avec l’évacuation, ni l’égrenage. Ceux qui achètent sont à part et peuvent même aller vers les populations à moto pour acheter le coton. Mais depuis décembre 2013 que la campagne a été lancée par Yayi Boni dans le nord, c’est seulement 120 mille tonnes qui ont achetées. On n’a pas besoin d’être un ingénieur agricole avant de comprendre que les ambitions du gouvernement ne pourront pas être atteintes. Les chiffres avancés restent illusoires et rien ne prouve, à ce jour, que les 310 mille tonnes de coton déclarées produites sont vraies. Les vrais chiffres seront connus après l’égrenage. Tout ce qui se dit n’est qu’une estimation et depuis deux ans, on entend cela. Lors de la campagne écoulée, 300 mille tonnes ont été annoncées, tout le temps mais après l’égrenage, personne ne pouvait justifier que les ambitions ont été atteintes. Si cette fois-ci, on annonce 310 mille tonnes, le Béninois lambda n’a qu’à faire un simple calcul (règle de trois). Sur 300 mille tonnes de prévision, on a eu que 240 mille tonnes en 2013 avec les réquisitions et autres supposés efforts du gouvernement, 310 mille tonnes prévues pour cette campagne aboutiront à combien ? Mais n’oublions pas de tenir compte du grand retard accusé cette année 2014, avec pour conséquence les incendies et les mouilles.

Félicien Fangnon

 Commentaires