Communication présidentielle outrancière : Yayi Boni choque les Béninois #aCotonou

Politique

Communication présidentielle outrancière : Yayi Boni choque les Béninois

Publié le vendredi 14 fevrier 2014 | Le Matinal

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- 6/2/2014

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Activités gouvernementales

Beaucoup de Béninois sont choqués et gênés dans leur amour propre pour le pays. Ils ont manifesté leur irritation après avoir lu hier jeudi 13 février 2014 en bande défilante sur la télévision de service public, l’Ortb, une série de communiqués indécents qui se révèlent un véritable empoisonnement pour les téléspectateurs. Ils annoncent des chantiers qui seront bientôt ouverts par le chef de l’Etat. Yayi Boni qui est actuellement soumis à une forte pression sociopolitique cherche visiblement à distraire les Béninois.

Hier, jeudi 13 février 2014, comme dimanche 9 février dernier l’entourage du chef de l’Etat a encore pété un câble sur la télévision nationale. C’est la saison des bandes défilantes. 1ère annonce : « Bientôt, le lancement de l’électrification de tous les chefs-lieux d’arrondissement selon le programme entre le gouvernement et la communauté internationale ». 2ème annonce : « Bientôt, la réhabilitation des axes routiers Comè-Lokossa, Parakou-Djougou, Savè-Tchaourou, Djrègbé-Owodé, Kandi-Ségbana, Madécali-Bojecali ». 3ème annonce : « Bientôt, le lancement des travaux de la traversée de l’artère principale qui traverse la ville de Parakou pour éviter les accidents fâcheux ». 4ème annonce : « Bientôt, un hôpital de zone à Allada pour soulager les populations ». Enfin 5ème annonce : « Bientôt, l’administration des villes d’Abomey-Calavi, de Godomey, de Cotonou et de Porto-Novo en énergie solaire pour éviter les délestages intempestifs ». C’est cela la communication présidentielle. C’est cela la réputation que le pouvoir Yayi donne à notre télévision nationale. D’aucuns diront qu’il n’y a rien de grave dans tout ça. Mais, disons nous la vérité, trop c’est trop. Demandons-nous, si l’on a besoin de ces méthodes pour bien gouverner. Cette stratégie communicationnelle très répugnante et aux accents fascistes constitue un grand revers pour l’image du pays. Elle constitue également une insulte pour tous ceux qui ferraillent dans l’entourage du président de la République. Elle démontre à quel point Yayi s’inscrit dans le sillage des anciens dictateurs africains, tels que : Gnassingbé Eyadéma, Mobutu Sese Séko, Sékou Touré qui ont réussi à s’accrocher au pouvoir grâce à ces méthodes. Ces annonces indigestes et inappropriées alors qu’on refuse d’ouvrir l’antenne à l’opposition pour des débats d’idées, couvrent notre pays de honte. Comme c’est déjà le cas, dimanche 9 février 2014 toujours sur la télévision nationale où il a été affiché les prouesses du chef de l’Etat en sa qualité d’exploitant agricole et particulièrement de producteur de coton. Toute chose contraire à la Constitution de décembre 1990. Tout le monde, y compris des pro-Yayi s’accorde à dire que c’est de n’importe quoi. Le président de la République obnubilé par le pouvoir ne fait que nous polluer l’esprit avec cette façon de communiquer en déterrant de vieilles méthodes connues sous des régimes dictatoriaux. En grande partie, la communication présidentielle dessert le président de la République. Il s’agit pour la plupart du temps des menées indignes d’un Etat à notre époque. Elles renferment un caractère injurieux pour l’intelligentsia béninoise. Ce ne sont en réalité que des actes de diversion. Incapable d’apporter des solutions idoines aux préoccupations des travailleurs et à la crise politique, Yayi Boni cherche tout simplement à gagner du temps pour ne pas écouter les partenaires sociaux et en détournant l’attention des Béninois de leurs préoccupations actuelles. Ces communiqués visent à ramener l’espoir, parce que partout, c’est l’échec, le désenchantement et le désespoir. Mais en pratiquant ces méthodes, Yayi Boni se trompe lui-même, en pensant qu’il trompe les Béninois. Sa communication déplacée renforce les soupçons sur sa personne et apporte de l’eau au moulin de ceux persistent et signent qu’il a une idée derrière la tête. Il se prépare pour se maintenir au pouvoir après le terme de son 2ème et dernier mandat. Sinon, ses méthodes n’ont aucun lien avec l’attitude d’un président au soir de son séjour à la tête du pays.

Fatigués d’entendre le même refrain

Les Béninois sont fatigués d’entendre ces annonces, parce que leur quotidien ne change pas. Les projets annoncés ne se concrétisent pas, ou même quand ils le sont, ils ne parviennent pas à répondre à leurs attentes. Yayi Boni parle d’électrification. On en a grand besoin. Il annonce la construction de nouvelles routes. On est dans le besoin. Mais interrogez le dernier des Béninois s’il croit à tout cela. Nous connaissons déjà sa réponse. En réalité, ces questions de développement pour lesquelles le chef de l’Etat montre ses muscles à travers les communiqués, n’ont jamais trouvé des solutions efficaces ou définitives malgré les fortunes qu’on y consacre. Le gouvernement sait qu’il doit faire un peu plus, mais il ne se concentre pas sur ce qui doit l’être. Le délestage est chronique. Le réseau routier se dégrade chaque jour. Si le président de la République veut améliorer tout cela, qu’il passe directement à l’acte au lieu d’utiliser le mot « bientôt » qui renforce le pessimisme. Personne n’est contre les actions de développement, mais personne n’acceptera qu’il nous fasse miroiter des projets dans le but de distraire. En tout cas, les Béninois ne sont pas dupes. Ils sont des « St Thomas » C’est cela la réalité, monsieur Thomas Boni Yayi.
Fidèle Nanga
L’art de la manipulation
Depuis 2006, le régime du Président Yayi Boni aidé par l’analphabétisme élevé de la population a excellé dans la manipulation des masses populaires. De plus en plus, il s’emploie dans la propagande surtout en période de crise. Actuellement, on note avec amertume l’aggravation de la crise sociopolitique et économique avec l’intensification des grèves dans l’administration publique. Dans les marchés, la mévente a atteint son paroxysme. L’insécurité bat son plein sans aucune mesure rassurante du gouvernement. En un mot, comme le disent les Ivoiriens : « Le pays va mal ». Donc, le peuple attend de l’Etat des solutions réelles à ses problèmes et à la crise sociopolitique qui secoue le pays depuis plusieurs mois. Que faire ? Le Chef de l’Etat et son gouvernement devraient mobiliser leurs énergies pour solutionner les problèmes de la Nation. Malheureusement, c’est le contraire. Le comble est que les projets de réalisation d’infrastructures sont souvent sans lendemain à l’ère du Président Yayi Boni. La construction de l’aéroport de Tourou à Parakou, la réalisation de la centrale électrique de Mari-Gbéta dans la Commune d’Abomey-Calavi se révèle un gâchis, la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale, reste et demeure un temple de la corruption, des interrogations sur la réhabilitation de la route Akassato-Bohicon sont vivace dans la mémoire des Béninois.

Jules Yaovi Maoussi

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