Pour ses efforts professionnels et son engouement au travail, Adégbitè Abdul-Fatai, agent des douanes nigérianes, en service au Bureau du Comité conjoint de suivi et de vérification sur le commerce (Jcc-join Communty of commerce) de Cotonou en qualité de Commandant-Chef a porté un nouveau galon. Il passe désormais au grade de Capitaine plein. Une cérémonie de réjouissance a été organisée à cet effet dans la soirée du samedi dernier à Akpakpa, zone des ambassades.
Un pas en avant dans la vie et dans sa profession. Adégbitè Abdul-Fatai est très fier de ce nouveau grade qu’il vient de porter. Il est 19 heures 45 minutes à Akpakpa, zone des ambassades à Cotonou, non loin de la plage. Nous sommes au siège du Jcc. Très gai et souriant, le désormais Capitaine des douanes nigérianes prend qulques minutes au visiteur (un gros importateur, a-t-il dit) avec qui, il dévissait dans son bureau et s’intéresse à nous.
« Soyez les bienvenus ! Et votre patron, Charles Toko, il va bien ? Vous savez, c’est un grand homme. J’espère qu’il sera là tout à l’heure ? » Ce sont ces premières phrases dites en langue française et à notre grande surprise (c’est un Nigerian) qu’il nous accueille. Il veut célébrer le port d’un nouveau galon mais était habillé en tenue local (bazin). « Oui, chez nous au Nigeria, quand le drapeau descend, l’uniforme aussi descend ;
c’est pour cela que je ne suis pas en tenu de travail », nous explique-t-il. A notre question de savoir comment la soirée va se dérouler, il a préféré nous expliquer d’abord le but de sa mission au Bénin. « Vous savez, le service qui est ici est le fruit d’un protocole d’accords signé en 2003-2004 entre les Présidents Olusegun Obasandjo (du Nigeria) et Mathieu Kérékou (du Bénin).
Sa mise en service est intervenue en 2006 par l’actuel Chef d’Etat béninois, Boni Yayi. C’est un Bureau des douanes nigérianes qui a deux missions essentielles : suivi et vérification de tout produit fabriqué au Bénin ainsi que les véhicules dits « venus de France » en transit vers le Nigeria. J’ai fait partie des experts qui ont rédigé ce protocole à l’époque. Mais à ma grande surprise, lors de ma prise de fonction ici, j’ai remarqué que tout était du néant.
Le Bénin ne profite du tout pas de ce service et les gens continuent de souffrir ». Pendant qu’il parlait, il exhibait les documents nécessaires et expliquait ce qu’il a pu faire en peu de temps pour aider les importateurs et les patrons de sociétés à bénéficier des services de ce Bureau ainsi que le contenu de cet accord. Insistant pour qu’il dise l’objet de la fête, il finit par lâcher :
« J’ai passé un test avec succès ; ce qui fait de moi désormais un Capitaine plein des douanes nigérianes. Le galon a été porté, il y a quelques jours et j’ai voulu partager ma joie avec les amis pour rendre grâce à Dieu qui m’assiste depuis 25 ans que je suis entré à la douane. Je remercie également El hadj Dikko Abdullahi Inde (cfr), Directeur Général des douanes nigérianes et Président West/Wco control. Il me soutient et met à notre disposition les moyens nécessaires pour l’évolution du travail. Il a joué un grand rôle pour moi dans le port de galon ».
Les efforts fournis en peu de temps
Le commandant-Chef du bureau Jcc ne s’est pas donné du repos depuis son arrivée au Bénin. Pour avoir participé aux grandes étapes de prise de la décision ayant créé ce Bureau, il connait mieux ses missions et prérogatives. Il a initié des rencontres avec les autorités béninoises, notamment les ministres Marcel de Souza du Développement, Jonas Gbian des Finances en présence de Tabé Paul, Directeur Général des douanes et droits indirects béninois.
L’objectif est de voir avec ces personnalités, ce qu’il faut faire pour la mise en œuvre effective des recommandations du protocole d’accord de 2003 et les stratégies à mettre en œuvre pour que le Bénin profite effectivement des avantages de ce Bureau. « Je ne suis pas venu faire la chasse aux sorcières, car le Bénin, c’est mon pays.
Ma mère est béninoise ; je suis né au Bénin et j’ai été à l’école à Parakou avant de retourner chez moi au Nigeria. Je n’ai aucun intérêt à laisser ce pays souffrir alors qu’il peut bien profiter de son grand voisin, le Nigeria », nous a-t-il expliqué. Pendant que nous étions dans son Bureau, les invités s’annonçaient pour la fête, mais il a tenu finir son exposé avant de les rejoindre.
« J’ai aussi initié des rencontres avec les sociétés qui fabriquent des produits et les exportent au Nigeria. J’ai estimé que si les formalités d’usage sont bien remplies telles que indiquées, ces sociétés ne vont plus subir des tracasseries à la frontière.
Elles sont 22 au total et nous travaillons avec leurs responsables et l’Etat béninois pour qu’elles aient des facilités dans l’exportation de leurs produits. On me rassure et j’ose croire que tout se fait au niveau du gouvernement pour que très bientôt, on soit à bout du tunnel ».
Le Capitaine Adégbitè Abdul-Fatai a indiqué qu’il n’a pas fait tout ce travail seul. Il a le soutien de l’Ambassade du Nigeria près le Bénin. « Je ne fais rien sans eux », a-t-il précisé. Actuellement, rassure-t-il, aucun problème de blocage des véhicules ne se pose encore à la frontière de Sèmè-Kraké. C’est le fruit des réformes, selon lui, mais, il estime que c’est aussi grâce à la volonté politique des deux gouvernements à travers les Dg des douanes concernés.
Il n’a pas manqué de reconnaître l’implication personnelle de Tabé Paul dans les formalités au Bénin. « C’est un grand homme », dira-t-il pour inviter l’Etat béninois à soutenir l’opérateur économique Magloire Essou (Maguesto) pour les nombreux efforts qu’il déploie dans l’amélioration des relations entre le Bénin et le Nigéria à la frontière Sèmè-Kraké.
Au Bénin, le nouveau Capitaine n’est pas seul pour la mission. Il est assisté de dame Adia Zoulé Yari, agent des douanes nigérianes. Elle vient de porter aussi le galon de lieutenant-plein. Elle s’est dite très heureuse de grandir d’un galon au niveau de sa profession.
Ses remerciments sont allés vers Dieu puis, à ses supérieurs hiérarchiques. La joie était commune et ils ont eu le soutien de plusieurs invités notamment l’Ambassade du Nigeria représentée par le Ministre et le Chancelier et la douane béninoise aussi présente. Le parc Atlas de Sèmè-Kraké était aussi de la partie à travers Mme Toko.