La sécurité des biens et des personnes est l’un des soucis majeurs du gouvernement. Et pour renforcer davantage celle-ci, il a été décidé de remettre en vigueur les fameux comités locaux de sécurité. Or, objectivement cette nouvelle et ancienne disposition est un couteau à double tranchant.
Le Ministre de l’intérieur va procéder ce jeudi à l’installation des comités locaux de la sécurité. C’est une décision issue de la derniére conférence entre les forces de sécurité publiques et les cateursvde lasociété civile.Une structure qui a déjà fait ses preuves durant la période révolutionnaire.
Dans la forme, il n’y a rien à reprocher à ces comités qui viendront en appui aux forces régaliennes en vue de mieux assurer la sécurité des personnes et des biens. Mais ces structures avaient joué un rôle capital au cours du régime marxiste-léniniste. Les comités locaux de la sécurité, on s’en souvient tristement, avaient en effet permis au Parti de la Révolution Populaire du Bénin d’étouffer dans l’œuf, toute tentative d’expression de la liberté d’opinion .
Pour ceux qui ont perdu la mémoire ou qui n’ont pas vécu ces durs moments, on leur dira avec émoi, ceci. Sur un fond d’abus de pouvoir, des dénonciations calomnieuses étaient de pratiques. Des reglements de compte étaient courants. Les rafles musclées dans les quartiers où d’innocentes personnes taxées à tort d’ennemis de la révolution ou tout simplement de contre-révolutionnaires étaient contraintes à l’exil. Les barrages de voie, les bavures nocturnes et des arrestations arbitraires suivies de torture ou de flagellation de paisibles gens etc... ÉtaientÉtaient à l’actif de ces comités locaux de sécurités connus souvent sous le nom de Crl ( Comité révolutionnaire local), Coj ( Comité d’organisation des jeunes) et Cof (Comité d’organisation des femmes)
Bref, la liste noire des dérives de ces Tontons Macoutesest longue. Et pour finir avec ces agissements de sinistre mémoire, on soulignera avec peine, douleur et soupir, les nombreux morts, blessés ou victimes de séquelles de ces pratiques barbares.
C’est vrai, la sécurité n’a pas de prix et il n’y a pas de sécurité sans dommages collatéraux et sans sécurité, il n’y a pas de développement. Mais comme le dit un autre adage « Chat échaudé craint l’eau froide ». Donc avec l’installation de ces comités locaux de sécurité, tout porte à croire que l’on est partie pour la réapparition des pratiques rétrogrades de la période révolutionnaire. On ne demande pas catégoriquement de suspendre ou de renoncer aux comités locaux de sécurité. Mais tout au moins qu’on prenne des dispositions pour éviter « le retour du monstre ». Parmi ces mesures, on peur citer entre autres, une dure sélection suivie d’une bonne formation des membres de ces comités en plus de leur éducation civique et militaire.
A tout cela, il faudra ajouter la prise de sanctions contre les auteurs des bavures ou autres abus contre les libertés et droits inaliénables des citoyens.
Le Bénin étant un Etat de droit, nous y veillerons particulièrement