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Adjinakou N° 2380 du 6/2/2014

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Spectre d’’une année blanche universitaire
Publié le mardi 18 fevrier 2014   |  Adjinakou




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A l’instar de tous les autres syndicats du Bénin, ceux de l'Enseignement supérieur sont en grève depuis plusieurs semaines. Avec à la clé, une paralysie totale des centres universitaires du Bénin. Plus grave, les négociations gouvernement-syndicats sont toujours dans l’impasse. Le jeu de passe-passe qui a plombé une nouvelle fois la rencontre annoncée pour amorcer le dialogue social ce lundi 17 février confirme le niveau de tension.
En effet, les conséquences de la grève générale ambiante dans le pays sont aussi graves pour un secteur que l’autre, mais les derniers soubresauts des enseignants du supérieur suscitent des inquiétudes pour la validation de l’année universitaire en plombée.

Donc, l’année académique est en danger et les autorités du pays semblent ne pas le sentir. Après être passés à une grève illimitée comme dans d’autres secteurs, les enseignants des universités béninoises disent ne pas être disposés à consentir le moindre sacrifice pour empêcher l’invalidation de l’année académique en cours. Dans une déclaration rendue publique il y a quelques jours, ces enseignants refusent de renoncer à leurs congés pour rattraper le grand retard accusé dans l’exécution des programmes d’études, du fait des débrayages perlés dans les universités et centres universitaires du Bénin. La situation est d’autant préoccupante qu’elle ne laisse pas indifférents les étudiants qui se veulent centristes : « Nous ne donnons pas notre soutien aux syndicalistes enseignants, nous ne donnons pas un soutien au gouvernement, mais nous réclamons seulement les deux semestres sur la table des négociations… », confie Charles Saint-Camille Vodougnon, Président de la Fédération nationale des étudiants du Bénin.

Plus de 100 000 étudiants béninois sont désormais plongés dans une incertitude inédite. Le spectre d’une année blanche gagne les cœurs au fil des jours alors que le dialogue de sourds continue entre le gouvernement et les responsables syndicaux. Au-delà des dispositions particulières que refusent de prendre les enseignants du supérieur pour sauver l’année académique, il y a lieu de s’inquiéter non seulement de la qualité des enseignements à ce haut lieu du savoir dans les circonstances actuelles et surtout l’avenir des nombreuses réformes en cours dans le monde universitaire béninois. Alors qu’en pleine expérimentation, l’harmonisation de l’année académique innovée par les autorités rectorales actuelles au grand bonheur des étudiants n’est-elle pas déjà mise à rudes épreuves ?

A y voir de près, la grogne des enseignants du Supérieur semble être voulue ou du moins cautionnée par le gouvernement qui ne fait pas toujours la part des priorités dans le règlement de la crise sociale dans le pays. La colère de ces enseignants du supérieur a été provoquée par la répression de la marche pacifique du 27 décembre dernier. Les syndicats du supérieur qui disent protester contre la privation des libertés fondamentales ont dû radicaliser leur mouvement avec les défalcations fantaisistes et arbitraires opérées sur leurs salaires du mois de janvier 2014. Il est donc curieux que le gouvernement n’ait pu satisfaire plus de six semaines après les revendications de ces enseignants qui paraissent pourtant plus abordables que les autres revendications spécifiques aux divers secteurs engagés dans le mouvement. Peut-être une raison de plus pour se convaincre de la pertinence des difficultés de trésorerie au sommet de l’Etat, mise à nu par nombre d’observateurs. Sinon qu’est-ce qui empêche le gouvernement de rétrocéder les sous indûment défalqués aux salaires des grévistes et non grévistes ? La cessation de paiement est-elle vraiment d’actualité au Bénin ?

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