Martin Assogba n’est toujours pas encore fixé sur l’aide financière dont il devrait bénéficier de la part de l’Etat. Victime d’une agression et évacué en France en décembre dernier, il a reçu dans des conditions toujours sombres une somme de dix millions de francs Cfa qu’il a jusque-là refusé d’utiliser.
Le président de l’Association de lutte contre le racisme, l’ethnocentrisme et le régionalisme (Alcrer) affirme ne pas encore percevoir de quoi retourne l’aide financière que l’Etat doit lui accorder. Si cet activiste des droits de l’Homme grièvement blessé lors d’une attaque le 09 décembre 2013 à Ouèdo dans la Commune d’Abomey-Calavi reconnaît avoir touché dix millions de francs Cfa, il souligne néanmoins que les conditions d’octroi de ce fonds ne sont pas des plus claires. « Des ministres du gouvernement venus à mon chevet à l’hôpital ont appelé mon épouse à qui ils ont remis 10 millions pour lui dire que c’est pour mes soins. J’ai dit à mon épouse que ces millions, je ne vais pas y toucher, car je ne sais pas pourquoi, on me les avait envoyés. On m’a dit que je dois être accompagné par le Trésor public pour mes soins à Paris. Mais ça ne s’est plus passé ainsi », a révélé Martin Assogba dans l’interview qu’il a accordée à votre journal (lire le Matinal du 17 février 2014). Très impliqué dans la veille citoyenne et la lutte pour la transparence dans la gestion des fonds publics, le président d’Alcrer a préféré que toute la lumière soit faite sur l’origine de la somme que lui ont remise certains ministres du gouvernement avant son évacuation. Jouant sans doute la carte de la prudence, Martin Assogba a voulu éviter tout piège. Mais cette prudence n’était pas sans conséquences sur son séjour en France. « Quand j’étais évacué à Paris, je n’ai pas eu les frais d’accompagnement comme cela se fait habituellement. Si je n’avais pas ma fille et son mari, mon fils et sa femme, mon jeune frère avec sa femme, si ceux-là n’étaient pas à Paris, je dormirais dans la rue parce que quand on évacue quelqu’un, il faut lui donner les frais de survivance », s’est-il plaint. Les interrogations du président d’Alcrer méritent donc une réponse claire et appropriée des autorités compétentes, tant elles touchent des préoccupations liées aussi à la bonne gouvernance.