Approbation du décret portant statuts particuliers des praticiens hospitaliers : les grévistes exigent le relevé du Conseil des ministres et des mesures d’application
Afin de décrisper la tension qui règne dans le secteur de la santé, le gouvernement a, au cours de son dernier Conseil des ministres, approuvé le projet de décret portant statuts particuliers des praticiens hospitaliers spécialistes. Mais contre toute attente, ceux-ci n’entendent pas baisser la garde. Ils sont décidés à poursuivre la grève tant qu’ils n’auront pas eu le relevé dudit Conseil des ministres et les mesures d’application.
Par Désiré GBODOUGBE
Parmi les dossiers présentés en Conseil des ministres des vendredi 14 et samedi 15 février derniers, figure le projet de décret portant statuts particuliers des praticiens hospitaliers spécialistes.
Il a été approuvé suite à sa présentation par le ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, François Abiola. Mais loin d’être une source d’accalmie, cette décision n’émousse guère les ardeurs des praticiens hospitaliers spécialistes.
Ils n’entendent pas se contenter de cette reconnaissance.
Pour eux, il n’est pas question qu’ils ne mettent pas en exécution leur menace d'aller en grève sur tout le territoire du Bénin tant qu’ils n’auront pas vu le relevé du Conseil des ministres.
Autrement dit, au terme du délai de 10 jours, courant jusqu’au 20 février prochain, accordé au gouvernement, le Collectif des praticiens hospitaliers spécialistes maintient sa position de prendre tous les actes administratifs contenus dans le relevé des conclusions des négociations.
Ainsi, en l’absence de prise des actes administratifs à la date du 20 février prochain, le collectif se réserve le droit de mettre à exécution sans autre préavis la semaine «Hôpitaux morts, sans médecins» et refus de toute réquisition ainsi que la suspension de toute procédure d’évacuation sanitaire à compter du lundi 24 février.
En attendant, le collectif poursuit la grève de 96 heures par semaine sans service minimum avec tacite reconduction en vigueur depuis le 9 décembre 2013 avec acceptation des réquisitions. Il met en garde le gouvernement contre toute autre défalcation.
Joint au téléphone, le président du Collectif des praticiens hospitaliers, Joseph Lanwassonou, a expliqué qu’il ne peut avoir de levée de mot d’ordre de grève quelconque pour le moment.
Pour lui, il faut non seulement le relevé du Conseil des ministres des vendredi 14 et samedi 15 février derniers, mais aussi la prise des mesures d’application.
Pour avoir ces différents documents précieux, le collectif des praticiens hospitaliers s’impatiente.
Le secrétaire général dudit collectif, Philippe Adjagba, poursuit en justifiant que seule une reconnaissance en Conseil des ministres ne suffit pour lever le mot d’ordre de grève.
Car, les praticiens hospitaliers se demandent si le projet de décret n’a pas été vidé de leurs vraies revendications.