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Le Matinal N° 4291 du 18/2/2014

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Ministère de l’Economie et des finances : la tête de Jonas Gbian mise à prix par les Nagots
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  Le Matinal




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Pendant que les jours du 2ème et dernier mandat du Chef de l’Etat s’égrènent, c’est à une lutte des clans qu’on assiste dans son entourage mettant en conflit deux ethnies dont il se réclame : il s’agit des Nagots et des Batombous (Bariba). La dernière matière qui constitue la pierre d’achoppement entre ces deux ethnies est le poste du ministre de l’Economie et des finances que veulent avoir coûte que coûte les Nagots au détriment de leurs frères du pays Bariba. Et pour cause...


Voir encore Jonas Gbian au ministère de l’Economie et des finances ne plait plus aux Nagots du Centre-Bénin. Ils ne veulent plus entendre parler de ce cadre de Bembèrèkè à la tête de ce stratégique département ministériel. La raison évoquée est aussi simple et limpide que l’eau de roche : « c’est le tour des Nagots d’occuper ce poste ministériel » à quelques mois du départ du pouvoir du président Yayi Boni, lui aussi Nagot. Ainsi, les frères Nagots du département des Collines n’entendent plus laisser l’opportunité pour eux, clament-ils, de s’en mettre plein les poches avant le départ de Yayi Boni. Et c’est justement là, qu’ils se sont gourés car, ignorant totalement que dans le plan de Yayi Boni, ce dernier n’avait pas programmé laisser le pouvoir en 2016 comme le lui indique la loi constitutionnelle. C’est ainsi qu’au dernier remaniement ministériel du 11 août 2013, les Nagots s’attendaient à voir nommer au poste de ministre de l’Economie et des finances, le jeune Komi Koutché qui s’est finalement retrouvé au ministère de la Communication, gros gens comme devant ! Ce dernier y avait cru. Il s’attendait à prendre le maroquin des Finances béninois sans compter avec les velléités de Yayi Boni de tenter à tordre le cou à la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Comme le chef de l’Etat avait son agenda personnel en poche, il a proprement dribblé ses frères Nagots en balançant Komi Koutché à la Communication de son gouvernement. Car, lui-même est sceptique sur les réelles motivations qui animent ses frères Nagots à vouloir absolument voir un des leurs diriger le ministère de l’Economie et des finances.

Pendant le même temps, les frères Batombous de Yayi Boni ne voulaient nullement entendre dire que le ministère de l’Economie et des finances leur a été arraché au profit d’un autre Béninois qui ne serait pas issu de leur aire culturelle. Et c’est là que c’est situé toute la difficulté pour Yayi Boni qui programmait la sortie du gouvernement d’un certain Issifou Kogui N’douro, cadre bon teint, bon genre de Bémbèrèkè qui ne respire que par le Chef de l’Etat, car ayant beaucoup contribué à son avènement au pouvoir en 2006.

Pièce de rechange

Mais comme pour vaincre un signe indien qui le poursuit, Yayi Boni est aujourd’hui ballotté de gauche à droite pour se trouver un nouveau ministre de l’Economie et des finances face aux exigences aux relents ethniques de ses frères Nagots du département des Collines qui semblent lancer le « fatwa » contre l’actuel ministre Jonas Gbian dont la tête ne leur plait plus aux côtés de Yayi Boni. Alors, ils jouent de tous les arguments et subterfuges pour faire partir du gouvernement Jonas Gbian. Car, ils n’ont qu’un seul et unique but : celui de prendre dans le giron des Nagots, le ministère de l’Economie et des finances, quitte à eux de s’en mettre plein les poches avant le départ du pouvoir de Yayi Boni qui visiblement n’est pas au même diapason qu’eux.

Alors pour couper la poire en deux, Yayi Boni, à défaut de mettre Komi Koutché au ministère de l’Economie et des finances pense avoir trouvé le merle blanc : c’est son frère de Tchaourou qui se prénomme Yacoubou Bio Sawé. C’est donc celui-là qui est actuellement le Directeur de cabinet du Président de la Banque ouest africaine de développmente (Boad) que Yayi Bioni a trouvé comme pièce de rechange à la tête du ministère de l’Economie pour pouvoir damer le pion à ses frères Batombou dont il se sépare peu à peu, après l’éviction spectaculaire de Issifou Kogui N’douro qui rase aujourd’hui les murs tout hargneux contre le Chef de l’Etat.
Comment se fait-il qu’un chef de l’Etat cède à la pression de son groupe ethnique au point d’aller chercher un individu sorti de nulle part pour le mettre au poste stratégique de ministère de l’Economie et des finances alors que celui qui s’y trouve aujourd’hui s’essaye, vaille que vaille, à lui être fidèle en faisant tout pour que les caisses de l’Etat se portent mieux.

Désir à l’aveuglette

Mais lorsqu’on se met dans la posture d’un observateur averti de la sphère politique du Bénin en prenant en compte ce qui se dit, ici et là, on comprend aisément que Yayi Boni a un plan bien ourdi qu’il met méthodiquement en œuvre. Sinon comment comprendre qu’après avoir géré et conduit le Bénin dans le gouffre où il se trouve aujourd’hui, le chef de l’Etat puisse penser aller chercher un autre ressortissant de la même Commune de Tchaourou que lui pour prétendre gouverner les Béninois. En réalité, ce Yacoubou Bio Sawé, non seulement, il est ressortissant de Tchaourou comme Yayi Boni au cas où il ne réussirait pas à prolonger son mandat, c’est celui-là que l’actuel Chef de l’Etat est en train de programmer pour lui succéder en 2016. Koi ! Les Béninois sont-ils devenus des attardés ou des demeurés pour que se soit seulement des fils d’une même Commune qu’est Tchaourou qui président à leurs destinées durant 15 à 20 ans d’exercice présidentiel.

En réalité, si Yayi Boni pense mettre Yacoubou Bio Sawé à la tête du ministère de l’Economie et des fiances au prochain remaniement ministériel, c’est pour pouvoir permettre à celui-ci de se constituer un trésor de guerre (l’argent) pour mieux affronter les élections présidentielles de mars 2016. Alors que celui-là n’a jamais été vu à un quelconque poste administratif au Bénin pour qu’on sache de quoi il est capable pour mieux le juger et le jauger par rapport à ses capacités managériales pour prétendre diriger les Béninois. Alors, si lui Yayi Boni, un Nagot a dirigé les Béninois de 2006 à 2016, il faut que ce soit un autre Nagot, qui plus est, un fils de Tchaourou qui prenne sa relève pour présider encore le Bénin. Rappelons que le frère aîné de ce Yacoubou qui se prénomme Ishola Bio Sawé faisait partie des douze apôtres de Yayi Boni dont a parlé mon confrère Edouard Loko dans son ouvrage « L’intrus qui connaissait la maison ». Celui-là fut chassé comme un malpropre par ce même Yayi Boni du poste de Directeur adjoint de cabinet du ministère de l’Economie maritime dans l’affaire dite de corruption sur le nébuleux Port sec de Tori-Bossito qui n’a toujours vu le jour. Certainement qu’en décidant de promouvoir Yacoubou Bio Sawé, c’est une parade que Yayi Boni se donne pour se racheter auprès de ses frères de Tchaourou qui n’ont toujours pas digéré la honte qui a été mise à leur frère Ishola traité publiquement de « corrompu » par le chef de l’Etat qui l’a mis depuis à blanc. Décidément, quand les Nagots ne pensent pas au delà de leur nombril, c’est la République du Bénin qui en ressent les coups tordus.


Emérico Adjovi

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