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2ème états généraux de la presse béninoise : Une rencontre de plus ou une résurrection annoncée ?
Publié le mercredi 19 fevrier 2014   |  Educ'Action




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La capitale économique du Bénin, Cotonou, abritera, du 19 au 21 février prochain, les deuxièmes états généraux de la presse béninoise. Une rencontre tant attendue par les professionnels des médias qui appellent de tous leurs vœux, à plus de qualité et d’éthique dans l’exercice de cette noble profession aujourd’hui galvaudée. Il appartiendra aux trois cent (300) délégués de ces assises qui se dérouleront dans les Tours administratives, en face de l’ORTB, de faire les grandes options qui baliseront la profession pour la prochaine décennie 2014-2024. Dans la vox populi que votre journal Educ’Action a publié le lundi dernier, les journalistes ont exprimé des inquiétudes quant à l’application effective des résolutions qui seront issues de ces assises. Ce qui nous a conduits à revenir aujourd’hui sur les enjeux desdites assises largement divulguées. Allons-nous vers une rencontre de plus comme le pensent certains ou doit-on se convaincre que la révolution annoncée est à nos portes ? Un décryptage unique que vous offre le dossier de cette semaine.


«Enjeux et défis de la professionnalisation », tel est le thème des assises des deuxièmes états généraux de la presse béninoise. Un thème qui en dit long sur l’objectif global de cette grande rencontre qui est de redéfinir la pratique de la profession dans la perspective de sa professionnalisation. Selon Gérard Agognon, secrétaire général du Conseil National du Patronat de la presse béninoise, 104 participants venus du patronat, 135 professionnels des médias, 02 délégués de la Présidence de la République, 07 de l’Odem, les délégués des Ministères, des Institutions, et les conseillers de la Haac sont attendus pour ces assises. Trois (03) grandes communications, cinq (05) panels et six (06) ateliers marqueront les étapes de ces états généraux.
Des communications

Elles seront animées par des consultants identifiés par le comité d’organisation dirigé par le Vice-président de la HAAC, Edouard Loko. Les trois communications retenues sont libellées ainsi qu’il suit :

1ère communication : « Histoire de la presse béninoise des indépendances à nos jours »
2ème communication : « Médias et développement du Bénin »
3ème communication : « Avènement du numérique : quelles conséquences pour la presse béninoise ? »
Des panels

Animés par les délégués, les panels donneront lieu à des débats nourris sur les différentes facettes de la profession. Les thèmes retenus sont les suivants :

Panel N°- 1 : « Pratiques du journalisme à l’ère des TIC: impacts sociaux et contraintes économiques sur le professionnel et le patron de presse »
Panel N°- 2 : « L’entreprise de presse au Bénin : quel mode de financement et de gestion pour la création de richesses »
Panel 3 : « La problématique de la formation dans les médias au Bénin : état des lieux et perspectives »
Panel 4 : « Quel environnement juridique pour les médias au Bénin ? »
Panel 5 : « Pluralisme médiatique et accès équitable aux médias du service public : mise en œuvre et contraintes »
Des ateliers

Ils constituent le creuset dans lequel les professionnels sont invités à apporter les ingrédients nécessaires aux grandes options de la décennie à venir. Ces ateliers sont au nombre de 6.

Atelier N° 1 : « Associations faîtières et structures spécialisées des médias : exigences professionnelles, déontologiques et préoccupations de solidarité et de cohésion »
Atelier N° 2 : « L’ODEM face aux exigences d’assainissement et d’éthique dans les médias »
Atelier N° 3 :« Presse et mécanismes de son financement au Bénin »
Atelier N° 4 : « Le leadership féminin dans la presse : bilan et perspectives » Communicateur : (Philomène ABOUDOU)
Atelier N° 5 : « Les nouveaux chantiers pour la décennie 2013-2023 : principes, contenus et modalités de mise en œuvre »
Atelier N° 6 : « Suppression des peines privatives de liberté et responsabilités des acteurs des médias »
A la lecture de tout ce qui précède, on comprend que même si certains chantiers des états généraux de 2002 ont pu être entamés, beaucoup d’autres restent à ouvrir : qualité approximative des productions de presse, entreprises itinérantes de presse, pratiques professionnelles peu éthiques, conditions de vie et de travail délétères... Ces défis constituent, nul doute, des préoccupations majeurs que les professionnels des médias que nous avons questionnés, ont exprimé chacun à sa manière….

Justin Sossou, retraité, ancien Chef programme de la Radio Nationale

« Je crois que s’il y a des choses à faire pour que la presse que nous avons ici dans notre pays donne un autre visage de ce qu’elle est réellement, c’est déjà le professionnalisme. Nous exerçons un métier noble. Notre métier a des règles. Mais respectons nos règles. Il ne faut pas se laisser aller à des chantages. Toutes les fois que nous allons respecter les règles du métier que nous avons appris, je pense que la presse va se porter mieux… »

Peggy Ludovic Dagba, Rédacteur en Chef de Golfe Fm

« Les états généraux pour moi doivent se consacrer à deux éléments : l’élévation du niveau de vie des journalistes et leur niveau intellectuel… Deux éléments essentiels me tiennent à cœur par rapport à ces états généraux de la presse. Premier élément, il est aujourd’hui important de relever le niveau de vie des journalistes parce que si on veut une certaine indépendance des journalistes et des organes de presse, il faut d’abord qu’ils soient indépendants dans leurs vies. Ils ne sont pas payés, ils ne sont pas bien payés. Deuxième élément, l’épanouissement on en parle mais beaucoup plus aussi sur le plan de la formation parce que c’est la formation qui va affiner le niveau du journaliste et lui permettre de vraiment être indépendant et compétitif… »

Pélagie Soloté, Rédacteur en Chef de la Télévision Nationale

« Nous souhaitons aujourd’hui une presse de qualité, une presse qui se respecte, une presse au sein de laquelle les membres peuvent se dire désormais les loups ne se mangent pas entre eux… »

Wilfried Ahouassou, Rédacteur en Chef de Capp Fm

« (…) C’est surtout l’accès des journalistes à l‘information officielle. Il est vrai que nous avons un code de l’information et de la communication pendant sur la table des députés mais mon souhait est que ce code soit vite voté pour que nous puissions faire notre travail. »

Eustache S. Atinkpahoun alias Dah Houawé, journaliste en langue fon à Capp Fm

« On veut faire les états généraux de la presse d’expression française et non de la presse béninoise… Nous avons un réseau de journalistes en langues, on ne nous a pas pris en compte. Les états généraux qui veulent se tenir, c’est une très bonne chose au niveau de la presse. Mais la Haac, le Ministre de la communication, l’Upmb, l’Odem et autres ont oublié la grande masse composée des journalistes en langues nationales au Bénin… »

Conscient de tous ces problèmes qui minent la corporation, le comité d’organisation a identifié des objectifs spécifiques pour ces assises.

Des objectifs spécifiques des états généraux

Les objectifs spécifiques visés par les assises de la presse béninoise sont les suivants :

Evaluer les divers chantiers issus des assises de novembre 2002 pour des avancées décisives de la presse béninoise ;
Mettre à la disposition des acteurs des médias et de toutes personnes s’intéressant à la presse, un instrument scientifique sur l’histoire de la presse béninoise dans toutes ses manifestations et transformations à travers les différentes époques ;
Jeter un regard critique sur le mécanisme de financement des entreprises de presse (publiques et privées) et une autonomisation de ces entreprises à travers leurs modes de gestion et de recherche, sur le terrain professionnel, des sources de création de richesse ;
Rendre agréable le métier de journalisme aux professionnels des médias et aux patrons d’entreprises de presse ;
Revisiter le système de formation aux métiers des médias pour une politique efficiente et utile à la corporation ;
Adopter par les acteurs des médias de pratiques professionnelles responsables au regard du code d’éthique et de déontologie ;
Diagnostiquer les conditions de vie et de travail des animateurs de médias (entrepreneurs de presse et journalistes) dans le cadre de l’avant-projet du Code d’Information et de la Communication ;
Redéfinir les mécanismes et outils d’une gestion efficace et efficiente des entreprises de presse pour accroître leurs contributions à la création de richesse ;
Identifier les mesures de renforcement de respect de l’autorité de l’ODEM par les pairs et définir les outils d’une co-régulation des médias avec la HAAC ;
Identifier le statut juridique du Fonds d’Appui au Développement des Médias (FADeM) en création ;
Réfléchir à la redynamisation des associations faîtières et des structures spécialisées des médias ;
Disposer d’un plan de développement réaliste et réalisable pour le développement de la presse béninoise pour la prochaine décennie ;
Promouvoir une classe avant-gardiste et élitiste au sein de la presse béninoise ;
Disposer de outils réglementaires devant légitimer les intentions de réformes des mécanismes de financement de la presse (Publique et privée) ;
Il faut néanmoins dire que les premiers états généraux ont laissé quand-même quelques acquis notamment la fusion de toutes les associations de patrons de presse existants en une seule union : le CNPA-BENIN ; le regroupement des associations des employés des médias en une superstructure faîtière : l’UPMB ; la création d’une Maison des Médias, Thomas MEGNANSSAN. Mais tant qu’il reste à faire, rien n’est fait, dit l’adage. Avec l’évolution du monde et la tournure politique actuelle du Bénin, la presse béninoise est à un carrefour où elle doit prendre ses responsabilités et jouer pleinement son rôle d’outil de développement. C’est le souhait de tous les professionnels qui sont unanimes sur les dérives de la presse béninoise surclassée par bon nombre de médias africains et reléguée au second plan dans les classements mondial et africain de Reporters sans frontières en dépit du dernier bon de quatre places. Il est donc impérieux d’agir pour redorer le blason de la presse béninoise.

Le Vice-président de la HAAC et président du comité préparatoire des deuxièmes états généraux avec le président de l’UPMB ont si bien compris l’urgence de ces rencontres, qu’ils ont accepté de répondre à quelques préoccupations des professionnels au sujet de ces assises.

Edouard Loko

Beaucoup d'observateurs qualifient la presse béninoise de peu professionnelle. Les états généraux arriveront-ils à résoudre cet épineux problème qui gangrène la corporation?

Ne jetons pas encore les cauris. Travaillons à la tenue effective de ces états généraux et après, on travaillera à l’application de ses décisions et résolutions dont nous ne pouvons préjuger. L’objectif final est de redorer le blason de la presse béninoise qui, comme le reconnaissent les professionnels eux même avec le public, n' a pas ... Bonne presse ! Il s'agira donc de réunir les acteurs et partenaires de la profession pour faire le diagnostic des maux et chercher ensemble les remèdes.

Pensez-vous que la question des conditions de travail des journalistes pourra être vidée lorsqu'on sait que plusieurs patrons de presse ne sont pas dans la logique de payer des salaires?

Comme je vous l’ai dit, nous ne pouvons préjuger de quoique ce soit à l’étape actuelle. Allons aux états généraux que nous avons commencé à préparer depuis Juin 2013 et nous travaillerons ensuite à l’application des résolutions

Quels sont les pouvoirs dont disposent les états généraux pour une large application des résolutions qui en seront issues ?

Les états généraux vont discuter des mécanismes pour l’application des résultats.

Quelle est la contribution du gouvernement à ces états généraux?

C’est le gouvernement qui finance l’organisation des assises avec un crédit, il est vrai insuffisant de 80 millions de Francs CFA.

Un message aux professionnels

J’invite tout le monde à contribuer à la réussite de ces états généraux qui nous traceront la voie à suivre dorénavant.



Franck Kpochémè

Est-ce que l’UPMB va aux états généraux avec des propositions concrètes ?

Déjà par rapport à notre programme pour les trois ans à la tête de l’UPMB, nous avons prévu discuter des conditions de la dénonciation de la convention collective parce qu’elle est caduque. Après la dénonciation, nous allons travailler à l’application de la nouvelle convention qui aura été retenue. C’est un travail collectif de tous. Il ne reviendra pas seulement à l’UPMB. Les salaires qui sont contenus dans la convention collective actuelle sont très minables, les journalistes parlent dans la rue, on n’est pas bien payé mais ils ne sont pas prêts à dénoncer leurs patrons. Ils n’ont jamais saisi l’UPMB à cet effet. L’UPMB ne peut pas savoir comment fonctionne chaque organe de presse. Voyez combien de quotidiens, les radios et les journaux, on ne peut pas. Et depuis que je suis là, personne n’est venu me dire que le minimum prévu dans la convention n’est pas appliqué. J’ai été aussi secrétaire général pendant trois ans. Aucun journaliste n’est venu se plaindre de salaire. Cependant, je puis dire qu’un débat sur la convention est prévu dans l’un des ateliers parce que c’est à ce niveau que nous allons prendre les grandes options par rapport à la décennie 2014-2024. Donc les professionnels qui seront au niveau des ateliers travailleront à faire des propositions réalistes parce que déjà, les salaires actuels de la convention collective sont très peu appliqués. Et dire qu’on va dénoncer cette convention veut dire qu’on va revoir les salaires à la hausse et combien d’organes peuvent à l’heure actuelle payer ces nouveaux salaires. Il faudra être réaliste.

Quelle garantie vous donnez aux professionnels des médias sur la question récurrente des conditions de vie et de travail des journalistes au Bénin, au sortir des états généraux ?

Les états généraux de la presse ne sont pas seulement l’affaire de l’UPMB, ce n’est pas l’affaire d’une association mais de tous les professionnels des médias. Il reviendra aux trois cent délégués de prendre des options sérieuses par rapport aux idées que nous avons émises et même celles que nous n’avons pas émises. Ensuite, il s’agira pour nous de proposer ensuite les structures qui mettront en œuvre les résolutions issues de ces assises. Dans tous les cas, l’UPMB verra dans quelle mesure aider à l’application des résolutions sur la convention collective.

Est-ce que les états généraux règleront définitivement la question de la qualité des productions ?

Honnêtement, je pense que les états généraux ne pourront pas régler tous les problèmes. Si par exemple le projet de code en route vers le parlement avait déjà été voté, les états généraux seraient inutiles. Parce que c’est la loi qui règlera les problèmes d’une réelle entreprise de presse. Il faut qu’il y ait une force coercitive, et lorsque ces problèmes là seront réglés, cela va aider à améliorer la qualité de nos productions. Vous voyez des productions qui étaient dans les journaux, il y a 15 ou 20 ans par rapport à aujourd’hui, il y a un fossé. Il n’y a plus d’investigation. Les gens ne veulent plus vérifier l’information, ils se contentent des bandes défilantes à la télé pour écrire. Nous avons prévu un panel sur la formation que nous avons confié à un doyen qui n’est pas n’importe qui, Fernand Azokpota, qui enseigne dans les écoles de journalisme qu’il va co-animer avec Jean-Euloge Gbaguidi qui est le directeur de l’école de journalisme qui est à Savalou. Ce sont des personnes averties qui vont nous faire des projections de ce que la formation doit être dans la presse d’ici les 10 prochaines années, de manière à relever effectivement le niveau des professionnels des médias.

Un message à l’endroit des professionnels ?

Oui, tous les professionnels des médias ne pourront pas être à ce rendez-vous. Ceux qui ne pourront pas y être, je les prie de bien vouloir transmettre leurs propositions, leurs idées aux confrères qui y seront. Par rapport aux trois cent délégués qui y seront, je souhaite qu’on puisse réfléchir et faire des propositions surtout par rapport au code de sorte que la loi qui sera votée au parlement, puisse permettre à la presse béninoise de faire un pas de géant.

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