« Je crois que j’ai participé à la conférence nationale des forces vives de la nation en qualité du Président de l’organisation de la jeunesse révolutionnaire du Bénin. Le document qu’on a élaboré à notre session extraordinaire du conseil national de la jeunesse, à l’Unafrica dans le cadre des préparatifs de cette conférence nationale, nous disions qu’il fallait sauvegarder trois objectifs de la révolution. Premièrement l’unité nationale.
L’unité nationale était un acquis de la révolution. Le régionalisme qui régnait avant et qui rendait les pouvoirs publics caducs tous les deux ans, nous avions dit que c‘était un acquis et qu’une stabilité a été acquise et que la conscience d’appartenir à cette nation était un acquis qu’il faut sauvegarder.
Deuxièmement, on a estimé qu’il faut persévérer dans la voie du socialisme qui permettait au peuple de participer à la gestion des affaires de la Cité et dans tout le pays, au niveau de chaque village il y avait un Comité révolutionnaire local de 25 personnes, 13 jeunes, 5 femmes, 5 anciens et il y avait près de 3000 quartiers et villages à l’époque. Donc tous ceux-là participaient à la gestion du pouvoir. Donc c’était une démocratie du peuple par le peuple et pour le peuple et il fallait sauvegarder cela.
Et enfin, nous avons estimé qu’il faut accepter le pluralisme qui s’imposait comme une nouvelle donne suite à l’incapacité du Prpb à assurer sa mission historique de force unique. Nous étions allés à cette conférence avec un document qui disait voilà les acquis. Aujourd’hui on peut dire qu’on a sauvegardé la paix sociale dans notre pays.
Nous avions aussi obtenu la démocratie à travers cette conférence nationale. Mais sur le plan démocratique, ça a été un recul parce que les libertés fondamentales sont préservées, la liberté de se réunir, de parler, de s’organiser. Aujourd’hui si vous allez à l’Assemblé nationale, vous constatez qu’il y a zéro député paysan alors qu’il y avait à l’époque 86 paysans députés.
Il y a aujourd’hui zéro ouvriers et artisans députés à l’Assemblée alors qu’à l’époque, il y avait 33. Aussi 18 hauts cadres désignés par leurs pairs pour aller parler à l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, si tu n’as pas l’argent tu ne seras pas député. Avant, chaque confession religieuse était représentée avec un représentant à l’Assemblée nationale révolutionnaire.
Aujourd’hui, on constate que tout cela a disparu parce que l’argent est devenu le moteur et le régionalisme a commencé par poindre. Nous avons quitté le parti unique pour un pluralisme infantile. Aujourd’hui, il y a plus de 150 partis. Face à tout cela, la crise a son lit pour se développer.
Si aujourd’hui, on ne parle pas de problème de salaire aujourd’hui, on constate aussi qu’il n’y a pas la cohésion nationale. Les enfants du pays se déchirent comme au temps précédent qu’on appelle la révolution. Aujourd’hui les enjeux, sont d’abord de sauvegarder la cohésion nationale, la paix sociale afin que la démocratie ne soit pas un poison ».