La commission nationale des finances locales (CONAFIL) vient de tenir sa session au titre de la nouvelle année 2014. A l’occasion, des fonds au titre du FADeC ont été alloués aux communes du Bénin. En même temps, il faut penser au dispositif de contrôle afin d’assurer une bonne gouvernance financière au niveau des organes locaux du pouvoir décentralisé.
L’exercice et le processus d’affectation de fonds aux communes béninoises évoluent. Cette année particulièrement, il y a eu plus de 34% d’augmentation du montant par rapport à l’année dernière. Ainsi, des communes se verront avec des centaines de millions francs pour améliorer le développement à la base.
Mais le moment où interviennent ces allocations parait critique, du fait de l’imminence des élections municipales, communales et locales. Il est vrai, des dispositions sont prises par le pouvoir central pour organiser les dépenses publiques au niveau communal. Mais les différentes mesures et les multiples dispositifs et outils ne sont pas suffisants pour mettre les autorités locales à l’abri de la grande tentation de l’argent.
Des fissures existent par lesquelles il est toujours reproché à ces élus locaux des faiblesses quant à la bonne gestion des fonds mis à disposition.
Les résultats des audits opérés sont illustratifs à plus d’un titre. La gouvernance souffre encore de quelques errements et déviances. Des pratiques peu orthodoxes sont notées çà et là, grâce auxquelles ces élus d’arrondir leurs émoluments et autres indemnités mensuels. Parfois, ce sont les cris de détresse lancés par la population qui réveillent à ces égarements financiers.
Le risque parait plus grand lorsqu’on aborde la période des élections qui s’annoncent. Des marchés frauduleux de gré à gré vont foisonner dans l’administration communale.
Des combines avec des entrepreneurs seront légion. Les plus habiles des conseillers entreront en contrat secret avec l’exécutif pour désorienter certains projets de leur but initial. Des manipulations de chiffres en complicité avec la régie et le service comptable sont à redouter.
Les maires qui ne s’avouent pas en fin de mandait et qui nourrissent l’ambition de rempiler excelleront dans les tripatouillages les plus abscons. Tout est possible avec cette race de maires déjà habituée aux rallonges et autres facilités du pouvoir.
Le ministère en charge de la décentralisation doit veiller en mettant en place, un dispositif spécial actif et bien qualifié, pour débusquer toutes opérations maladroites. Il doit aussi multiplier à loisir, les contrôles et même les délais en les raccourcissant. La tentation en cette veille électorale est grande, trop grande même.