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Abdoulaye Bio Tchané 2016 ou le troisième mandat de Boni Yayi ?
Publié le jeudi 20 fevrier 2014   |  24 heures au Bénin


Abdoulaye
© Autre presse par DR
Abdoulaye Bio Tchané,


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ABT vient de prendre un dernier virage vers la présidentielle de 2016. ABT peut être compétent mais il n’a ni le courage politique, ni la culture politique pour prétendre à une responsabilité aussi importante.

Avant d’être candidat, ABT a déjà prouvé qu’il n’aura qu’un bilan médiocre. Il n’a ni d’idées, ni de vision politique. En principe, pour engager des réformes, il faut avoir assez de courage politique. Malheureusement, ABT a déjà cédé à la mafia religio-traditionnelle du nord, qui arrache à certains intellectuels du coin, leur droit à l’intelligence, leur droit à la parole et tout ce qui fait leur humanité.

ABT a eu trois longues années pour prouver qu’il avait quelque chose dans le ventre, qu’il peut mouiller son maillot. Mais comme la cigale, il n’a fait que chanter. ABT est un spécialiste des généralités. La question fondamentale est de savoir si le Bénin est prêt à donner un troisième à Yayi Boni ? Parce que le profil est identique.

L’expérience de Yayi Boni doit servir d’étude de cas dans les facultés des stratégies politiques. Il ne suffit pas de diriger une grande institution, pour diriger un pays. On peut être compétent, et être un très mauvais président.

L’exercice d’une fonction aussi importante appelle à une éducation politique solide acquise à travers des années d’exercices de petites responsabilités allant du conseiller de village au député. Le parachutage politique est un drame. On ne peut pas diriger un pays efficacement, quand on n’a jamais dirigé un hameau de village. Dans toutes les grandes démocraties, c’est au terme de dix, vingt ou trente années de carrières politiques convaincantes, qu’on aspire à une telle fonction.

ABT aime citer l’exemple du président Obama. Mais Obama n’est pas devenu président parce qu’il a fait la Harvard ; il est devenu président parce qu’il y a eu à démontrer, étant Sénateur de l’Illinois, qu’il pouvait introduire, défendre et appliquer de grandes réformes de société. Sur quoi pouvons-nous évaluer mon cousin ABT ? Il n’a pas de passé politique auprès des populations, ni de références idéologiques.

Son projet de société se résume : je veux être président. Sa stratégie est d’être amis de tous et ennemis de personne. Quand on veut être président, il faut avoir des convictions et non des amis. Si ABT a de grandes ambitions pour le Bénin, il doit être patient, se faire élire conseiller municipal ou député et travailler à faire connaitre sa vision des choses politiques. S’il n’est pas humble pour comprendre cela, il ne sera jamais un bon président.



Jules Djossou, Bloggeur et activiste politique

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