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La Nation N° 5930 du 20/2/2014

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Deuxièmes Etats généraux de la presse : Boni Yayi invite les médias à plus de responsabilité
Publié le jeudi 20 fevrier 2014   |  La Nation


Politique
© AFP par DR
Politique : Thomas Boni Yayi, président de la République


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Le président de la République a invité hier mercredi 19 février les acteurs des médias à plus de responsabilité. C’était à l’ouverture des deuxièmes états généraux de la presse qui se tiennent pour trois jours à Cotonou.

Par Gnona AFANGBEDJI

L’analyse du président de la République est sans équivoque. «La presse est à la consolidation de la démocratie ce qu’est la justice à la construction de l’Etat de droit. Elle constitue un levier pour le progrès et la prospérité. Mais lorsqu’elle s’écarte de sa mission, elle devient un frein à tout processus de développement, de cohésion sociale et de stabilité politique», commente-t-il.
L’organisation des deuxièmes états généraux de la presse, dit Boni Yayi, répond donc au souci du gouvernement de travailler à l’avènement d’une presse béninoise professionnelle, crédible et responsable. De la presse, le chef de l’Etat diagnostique un certain nombre d’insuffisances, relatives pour l’essentiel au non respect de la déontologie, au manque de professionnalisme de ses animateurs, au déficit d’éthique, à l’influence des lobbies politico-financiers ainsi qu’à la recherche effrénée du sensationnel.
Ces constats nécessitent, selon lui, que les acteurs marquent un break pour s’interroger sur la responsabilité d’un organe de presse. «Quelle information de qualité peut-on espérer d’un journaliste ignorant les règles les plus élémentaires de sa profession ?», s’interroge le chef de l’Etat. Boni Yayi soutient qu’au-delà de la manifestation du pluralisme d’opinion, le rôle dévolu à la presse est de contribuer à l’information et à la formation des citoyens.
Le principal défi, indique-t-il, c’est de donner à la presse béninoise ses lettres de noblesse. L’enjeu revient à restaurer une presse crédible, responsable et respectueuse de la déontologie. L’autre challenge tient à la formation et au renforcement des capacités des acteurs des médias. «Une presse animée par des acteurs sans formations professionnelles ne peut contribuer à la production d’une information de qualité», défend-il.
Boni Yayi évoque aussi la nécessité de rationaliser l’espace médiatique national à l’aune des mutations technologiques que connaît le secteur des médias.
Du coup, il pense que l’adoption du Code de l’information et de la communication induira des réformes de portée décisive pour le monde des médias. La récurrente question de l’amélioration des conditions de vie et de travail ne lui échappe pas. «Nous devons reconnaître que les acteurs exercent leur profession dans des conditions difficiles et précaires.
Les changements dans les pratiques professionnelles ne peuvent s’opérer sans une amélioration qualitative des conditions de vie et de travail», plaide-t-il, rassurant les délégués de l’engagement du gouvernement à mettre en œuvre les recommandations de leurs assises.

Exercice d’évaluation !

Le diagnostic des difficultés de l’heure est essentiel, aux yeux de Malick Gomina, président du Conseil national du patronat de la presse. «Il était temps de nous livrer à cet exercice d’évaluation, de prendre en compte l’ouragan technologique qui ravage tout sur son passage. Aujourd’hui, l’interrogation est de savoir qu’est-ce qui est média et qu’est-ce qui ne l’est pas», affirme-t-il.
Pour lui, le thème relatif aux enjeux et défis de la professionnalisation traduit le souci ardent des acteurs des médias de ne pas perdre leurs repères professionnels. Convaincu de la nécessité de restaurer la profession, Malick Gomina appelle au sens collectif de responsabilité afin que l’assainissement se poursuive au sein même de la corporation.
«Il va falloir faire des choix et cette entreprise de restructuration ne sera possible que dans un cadre solidaire», insiste-t-il.
Komi Koutché, ministre en charge de la Communication souligne que beaucoup d’avancées ont été notées, depuis la tenue des premiers états généraux en 2002. Comme réalisations de l’Etat, il rappelle la création de l’Ecole nationale des sciences et techniques de l’Information et de la Communication, la régularisation et le renforcement de l’aide de l’Etat à la presse, la mise en place d’un Programme spécial d’équipement des radios associatives et communautaires ainsi que des investissements dans la modernisation des organes de service public. «Nous sommes à une ère de défis pour l’ensemble des acteurs des médias. La question de la professionnalisation est une question de responsabilité.
Ce que le gouvernement peut attendre est que les acteurs prennent conscience de leur responsabilité», martèle-t-il, souhaitant que ces états généraux aboutissent à du concret.
Le président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication, Théophile Nata, a quant à lui tenu à remercier le chef de l’Etat dont l’intérêt pour le développement des médias a conduit à la tenue de ces assises.
Les deuxièmes états généraux de la presse réunissent 300 professionnels des médias. Les travaux prendront fin demain.

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