Le groupe parlementaire Cohésion Nationale et Paix est sous menaces d’éclatement depuis ce lundi 17 février 2014 suite la démission de l’honorable Issa Salifou. Mieux, plusieurs autres revirements sont annoncés pour être proclamés lors de la plénière de ce vendredi 21 février 2014. Quand on connait quelle est la configuration politique actuelle du parlement et les circonstances dans lesquelles le groupe parlementaire de Candide Azannai a été constitué, on peut bien croire à une volonté manifeste de fragilisation de l’opposition parlementaire.
Créé le 7 novembre 2013, le groupe parlementaire Cohésion Nationale et Paix est en difficulté depuis quelques jours suite à la démission de l’honorables Issa Salifou. Pour sauver son fauteuil de président de groupe parlementaire, l’honorable Candide Azannaï doit donc trouver un député pour combler le vide laissé par le démissionnaire. Sinon, cette situation pourrait ébranler l’opposition parlementaire qui, en dépit de sa minorité, réussit bien à mettre en difficulté la majorité.
Affaiblir l’opposition…
Conformément aux dispositions de l’article 24 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, le groupe parlementaire d’Azannaï n’existe plus avec la démission de l’honorable Issa Salifou. Ce qui fragilise quelque peu l’opposition parlementaire, qui ne disposera désormais, si rien n’est fait, que de deux groupes parlementaires à savoir le groupe UN et le groupe PRD-UN. Même si les députés de l’opposition sont en nombre réduit à l’Assemblée nationale, il est aisé de constater qu’ils constituent un souci pour la majorité parlementaire qui multiplie ses actions pour garantir au régime en place le contrôle du parlement. Sinon, quelle valeur donner à la démission d’Issa Salifou dont on connaissait pourtant le fort degré de militantisme et surtout son adhésion aux idéaux du groupe qu’il vient de lâcher. A quelle pression a pu céder le député Issa Salifou ?
Récurrente question de la transhumance politique
Entre de trahison et jeu politique, le groupe parlementaire Cohésion Nationale et Paix a été victime de la transhumance politique. Une pratique en vogue dans la classe politique béninoise. Toutefois, des observateurs s’accordent à dire que le président de ce groupe est pris à son propre piège. En effet, sur une émission-radio, le député Candide Azannai déclarait tout dernièrement : « Ça n’a aucune signification morale que les gens disent il est ici aujourd’hui et ailleurs demain. L’homme ne peut pas être moins intelligent que l’animal. Je veux vous dire, lorsque vous prenez un homme qui a fait une école. Croyez-vous qu’il est plus expérimenté que quelqu’un qui a fait deux, trois ou quatre écoles ? Lorsque vous prenez l’abeille. Croyez-vous que l’abeille qui a butiné une fleur est plus intelligente que l’abeille qui a butiné mille fleurs ? Croyez-vous que lorsque l’abeille parcourt une seule fleur et que l’autre abeille parcourt mille fleurs. Au niveau des miels qu’elles vont produire, quelle est l’abeille qui va produire le miel le plus doux, le plus riche et le plus dense ? La vie est une expérience. Qui a fait plusieurs écoles a plus d’expériences. Rien ne s’appelle transhumance. Je parle plutôt de nomadisme politique. Et le nomadisme qu’est-ce qui a de mauvais dans le nomadisme ? » Au jour d’aujourd’hui, que dira Candide Azannaï ?
Par ailleurs, des indiscrétions laissent entendre que les tractations des membres du groupe parlementaire Cnp seraient concluantes. De nouvelles adhésions seraient donc attendues pour la plénière de ce vendredi de sorte à reconstituer le groupe. Il n’est donc pas exagéré de prévoir une reconfiguration politique du parlement pour demain.
